lundi 6 février 2017

Affaire Penelope : conférence de presse de la dernière chance pour Fillon, à 16h

Une semaine décisive s'ouvre devant Fillon, 

Fillon doit à nouveau s'exprimer à 16h

François Fillon, ferré par les journalistes à la curée dans l'affaire de supposés emplois fictifs de son épouse, contestée dans son rôle d'assistante parlementaire, répondra  sur le sujet aux questions des journalistes, au départ d'une "semaine cruciale" pour son avenir politique, annonce la presse ce lundi. 

L'ancien Premier ministre va jouer une partie décisive face à la presse déchaînée qui joue contre le candidat désigné de la droite à la présidentielle la carte de la vertu, alors même que Fillon se lance dans une opération transparence de la dernière chance à la télévision, à la radio ou dans un autre média.

La presse militante participera-t-elle à un hallali  frontal ?
François Fillon "dos au mur", a "décidé de s'adresser aux Français pour "renouer le lien" et "convaincre" de sa légitimité" ", confirme Le Figaro. Le journal de centre droit avait pressenti cette "contre-offensive" après "un week-end de consultations".
Il est "obligé de nous convaincre encore et toujours de sa probité", fait mine de déplorer Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi, journal du grand Sud appartenant au groupe de presse de la famille Baylet. Le Radical Jean-Michel Baylet, entré au gouvernement Valls en 2016, est resté ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales de Cazeneuve.

Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre "joue son va-tout pour sortir de la crise" et "pour reprendre la main", explique Les Echos du groupe LVMH détenu par la famille Pinault. Ce soutien de Hollande en 2012 souligne "qu'il joue gros".

"Il est aujourd'hui en grand danger", juge même Bruno Dive, de Sud-Ouest, deuxième quotidien régional dont le siège est à... Bordeaux.
Le 30 janvier 2004, Alain Juppé, jugé au tribunal de Nanterre, a été reconnu coupable de prise illégale d’intérêt et condamné à dix-huit mois de prison assortis de sursis et à 10 ans d’inéligibilité. Il était poursuivi pour avoir cautionné la présence de 7 salariés de la ville de Paris au sein du RPR. Acrimed accusa alors le quotidien Sud Ouest d'une appréciation compatissante de la condamnation... Selon l’édito, "la main des juges n’a pas tremblé. Faisant fi de l’immense responsabilité politique à laquelle ils se trouvaient involontairement confrontés, ils ont appliqué la loi dans toute sa rigueur et prononcé des attendus d’une rare sévérité".
Et donc "cette semaine devrait être cruciale" pour François Fillon, renchérit Jean-Michel Helvig, de la République des Pyrénées. "Son objectif" est de "sauver sa peau de candidat", ajoute l'éditorialiste, au pays de François Bayrou qui a été particulièrement virulent au sujet de la rumeur lancée par le Canard enchaîné, journal anarchiste. Sans jamais accuser François Fillon directement, il s'est interrogé: "Est-ce que la loi est la même pour tous ou y a-t-il une loi pour les puissants et une loi pour ceux qui n'ont pas ces avantages?" et "comme on le soupçonne, demande-t-on des sacrifices à ceux qui ont le moins d'avantages et on préserve ou on renforce les privilèges de ceux qui en ont le plus ?"

Pour Christophe Bonnefoy, du Journal de la Haute-Marne, François Fillon, a "réfléchi sans doute à la moins mauvaise manière de sortir des sables mouvants".

"Le passionné de courses automobiles qu'est François Fillon a beau enfoncer l'accélérateur, sa candidature ne répond plus", estime Pierre Fréhel dans le Républicain Lorrain, propriété du Crédit Mutuel, groupe bancaire détenteur du CIC et du Groupe Ebra (dont Le Dauphiné libéré, Le Progrès, Dernières Nouvelles d'Alsace ou L'Est républicain) et de Cofidis ou de téléphonie mobile (NRJ mobile). Ce dernier voit l'ancien Premier ministre "mal embarqué". "Il a 72 heures pour échapper à la mise hors course par ses propres amis", décide-t-il. 

"François Fillon ne pourra plus tenir longtemps", assure pour sa part Maurice Ulrich, dans l'Humanité, quotidien communiste qui ne tient, quant à lui, qu'avec les subventions de l'Etat - les Français, quelle que soit leur préférence politique - à la presse.

"La semaine qui vient sera capitale pour son calendrier, marquant d'une manière ou d'une autre son retour dans l'arène", juge encore Bernard Stéphan, dans La Montagne, dont le directeur général est Alain Védrine, ancien ministre de François Mitterrand.

"Le toujours candidat de la droite envisage une opération vérité. Un peu tard. C'était il y a quinze jours, au moment où l'affaire éclatait, qu'il fallait la dire, plutôt que de faire mine de se draper dans une dignité blessée", assène Patrice Carmouze, de l'Eclair des Pyrénées. 

Comme vainqueur de la primaire de la droite et du centre, François Fillon est l'homme à abattre de la gauche, faisant jusqu'ici figure de favori pour l'élection présidentielle d'avril.

Fillon fera connaître sa vérité,
 lundi à 16h00

Fillon joue-t-il sa dernière carte en tenant cette conférence de presse?  
Alors qu'après avoir tergiversé Alain Juppé a finalement "clairement et définitivement" exclu lundi matin de servir de recours en cas de renonciation de son vainqueur de la primaire, François Fillon compte s'exprimer "devant tous les Français" à 16H00 à son QG de campagne porte de Versailles à Paris, selon son entourage.
La riposte médiatique et politique a été gravement mûrie tout le week-end, avec l'idée d'être "plus offensif", à la suite de deux semaines d'insatisfactions de l'opinion consécutives aux premières accusations, ensuite revues et corrigées du Canard Enchaîné, dont on attend de savoir, s'il est si bien renseigné, d'où il tient ses informations. Lundi, Le Monde publie en effet des extraits de son audition par les policiers au cours de laquelle il a expliqué que sa fille et un de ses fils avaient travaillé sur son propre livre - et pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 - lorsqu'ils les salariaient comme assistants parlementaires au Sénat.
Salarié du journal Le Monde, journal officieux du PS, et qui se dit journaliste d'investigation, malgré son badge d'entrées nocturnes à l'Elysée, Fabrice Lhomme -qui fut chargé de développer le pôle enquête du site trotskiste Mediapart, a de nouveau montré sa face, ce jour précisément, sur les chaînes de télévision accueillantes pour développer ses accusations, après la thèse sournoise, l'antithèse soupçonneuse et la synthèse confiant à la justice la charge de la condamnation.
Le candidat dénonce un nouveau complot fomenté par la gauche au pouvoir, comme à chaque campagne présidentielle. A moins de trois mois de l'élection présidentielle, les media anarcho-révolutionnaires se sont encore livrés à leur agit-prop avec cette affaire. 
"Une crise sans doute la pire depuis très longtemps", selon le député LR Éric Ciotti, qui a appelé ses collègues à "garder leur sang froid". Les parlementaires sont en effet secoués par les remontées du terrain, à quatre mois d'élections législatives perturbées par la rumeur. 

Mercredi dernier, François Fillon leur avait demandé de "tenir 15 jours" derrière lui. Ils seront de nouveau réunis mardi matin au QG, tandis que les media assurent, avec une insistance bien peu républicaine et innocente, que des ténors de la droite (si le juge Fennech ou Gosselin en étaient !) déclarent de plateau en plateau très ouvert à tout que le candidat est "mort".
Soutien de Royal, puis Hollande, le très peu centriste François Bayrou a expliqué dimanche que Fillon n'a "pas d'autre solution" que de se retirer. 

Fillon sortira-t-il de son bunker intellectuel ?
"Il va traîner cette campagne comme un chemin de croix, lui qui avait été quasiment intronisé président de la République après sa victoire extraordinaire à la primaire", a taclé son ex-ministre du Parti radical dit 'Parti radical valoisien', Rama Yade, une centriste aussi pusillanime envers la majorité de gauche que vindicative envers la droite républicaine.  

Le député LR Damien Abad assure à l'inverse qu' "on n'est pas dans l'épisode de la dernière chance". "On est simplement dans un épisode-vérité. C'est la première étape du dispositif. Aujourd'hui, François Fillon est déterminé à aller jusqu'au bout et nous devons faire en sorte qu'il aille jusqu'au bout. Parce que le plan B, ce sera un plan bancal pour la droite", a-t-il ajouté, en direction de Juppé, alors que la presse continue néanmoins d'alimenter les spéculations sur un plan B. Alain Juppé a pourtant été enfin clair, écartant une nouvelle fois l'idée de jouer les recours de la droite. "J'ai dit quelle était ma position: clairement et définitivement, c'est non. Et vous me connaissez, non c'est non!", a insisté le maire de Bordeaux auprès de journalistes décidément sourds aux déclarations qui ne leur conviennent pas. 

"Aujourd'hui, on va écouter François Fillon", a ajouté Alain Juppé.
Il a déjà exclu par deux fois  l'idée répandue par les media d'un "ticket" avec François Baroin ou un autre, non pas en coulisses, comme disent les complotistes de la presse, mais en pleine lumière.   
"Celui qui derrière François Fillon, si François Fillon est empêché, a le plus de légitimité, c'est Alain Juppé", a lancé il y a huit jours l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, ancien ministre de Raffarin lequel soutient aussi Juppé, suggérant ainsi d'"appliquer la règle qui s'applique dans le domaine sportif: (...) si le premier est disqualifié, c'est le numéro deux" qui prend sa place.

Georges Fenech (LR), d'origine maltaise, regrette que François Fillon soit "dans une forme de bunker", "entouré par ses affidés". Et le député du Rhône a annoncé qu'il publiera dans l'après-midi "une liste de parlementaires" appelant Fillon à "un sursaut".
"Pour que Fillon soit débranché, il faut aussi qu'il accepte le plan B", juge un élu centriste, probablement modéré par ailleurs et qui préfère garder l'anonymat, alors que les quadras de la droite, notamment le chiraquien François Baroin et Laurent Wauquiez.

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