dimanche 13 novembre 2016

L'élection de Trump n'arrange pas l'U.E. en crise de légitimité

L'élection de Trump tombe mal pour une UE minée par le rejet de la gauche 'politiquement correcte'

La gauche battue accuse ses vainqueurs de populisme. 
Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage ?

Le candidat républicain a fondé sa campagne sur
 la promesse de"rendre sa grandeur à l’Amérique":
 insupportable !
Confrontée à une montée de la contestation des peuples, l'Union européenne n'avait pas besoin de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche pour perdre de sa crédibilité. 
Fragilisée par le séisme du Brexit et déstabilisée par des courants qui la remettent en cause, les ministres des Affaires étrangères de 28 pays membres de l'Union Européenne se sont interrogés sur les conséquences de cette victoire surprise et de son inadéquation avec les problèmes de l'heuredimanche, lors d'un dîner à Bruxelles. Car après les formules diplomatiques et autres invitations officielles lancées mercredi dès l'annonce du résultat, des inquiétudes s'expriment désormais ouvertement chez nombre de dirigeants européens face à la nouvelle donne dans les relations avec un partenaire historique. 

Le président de la Commission européenne, 
J.-C. Juncker (d), et le président du Conseil, 
Donald Tusk, le 30 octobre 2016 à Bruxelles
"Il est vrai que l'élection de Donald Trump comporte le risque de voir les équilibres intercontinentaux être dérangés quant à leur fondement et quant à la structure", a craint vendredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors d'un débat à Luxembourg. Celui qui mercredi, conjointement avec le président du Conseil européen, Tusk, un autre Donald, avait convié le président élu des Etats-Unis à un sommet UE-USA en Europe dès que possible, s'est ensuite un peu lâché. 

Juncker lâche ses coups contre le président élu américain 

Evoquant les lacunes en géographie de Donald Trump  - qui en juin avait fait un lapsus qualifiant la Belgique de "ville magnifique" -, le chef de l'exécutif européen a lancé: "Il faudra que nous apprenions au président désigné ce en quoi consiste l'Europe. (...) Je crois que nous aurons deux années de temps perdu jusqu'à ce que M. Trump ait fait le tour du monde qu'il ne connaît pas". 

L'arrivée d'un président Hollande inexpérimenté n'avait pas suscité la même perplexité officielle
L'irruption d'un nouveau débutant en politique  étrangère comme partenaire de travail obligé sur des dossiers ultra sensibles tels le conflit syrien, l'Ukraine ou le changement climatique, survient alors que l'UE traverse la période la plus tourmentée de ses 60 ans d'histoire et ce n'est pas Ayrault qui pourra le guider dans ses premiers pas. Entre la crise migratoire aigüe, le terrorisme, l'endettement en zone euro, l'attitude jugée menaçante de la Russie à l'Est, puis le choc du Brexit en juin - sur fond de montée de rébellion des peuples souverains -, beaucoup prennent peur en pensant à de possibles répliques du "séisme" du Brexit.  Le terme est dû au journal Le Monde qui reproche aussi au tombeur d'Hillary Clinton, la candidate démocrate, d'avoir eu cinq enfants en trois mariages...

"La victoire de Trump est le signe que la démocratie libérale est en train de rapidement devenir un mouvement de résistance", s'est inquiété cette semaine le chef des libéraux au Parlement européen et ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, exhortant les Européens à "se réveiller" pour défendre leurs valeurs. 
Il faisait ainsi écho au pessimisme de Donald Tusk avant le référendum britannique du 23 juin, avertissant que le Brexit pourrait conduire à la "destruction non seulement de l'Union européenne, mais aussi de la civilisation politique occidentale". 

Les technocrates de Bruxelles auraient-ils senti le souffle du boulet ?

Le rôle des Etats-Unis comme leader mondial des démocraties libérales occidentales depuis 1945 "se heurtait déjà à des vents contraires", rappelle à Bruxelles Fabian Zuleeg, du think tank European Policy Centre (EPC) supposé travailler sur le bon fonctionnement du processus d’intégration communautaire. "Mais une administration Trump va renforcer les tendances isolationnistes aux Etats-Unis, anticipe cet 'expert', ce qui portera un coup supplémentaire à ce rôle de leader".
 
A l'approche de grands rendez-vous électoraux dans plusieurs Etats membres (Autriche début décembre, Pays-Bas, France, puis Allemagne en 2017), les craintes des dirigeants européens portent aussi sur l'effet stimulant du vote américain sur des électeurs éclairés par la multiplication d'exemples dérangeants pour les technocrates de Bruxelles. Le Britannique Nigel Farage, Marine Le Pen ou encore le Premier ministre hongrois Viktor Orban, mal considérés de Bruxelles pour leurs discours en faveur du contrôle de l'imiagration aux portes de l'Union européenne, ont été parmi les premiers à se féliciter de l'élection de Donald Trump. "Nous allons pouvoir revenir à la vraie démocratie, aux discussions honnêtes, loin des contraintes paralysantes du politiquement correct", a prédit Viktor Orban, saluant ce "grand moment" où "la civilisation occidentale a réussi à se libérer de l'emprise d'une idéologie". 

Pour certains experts en géopolitique, le tableau n'est toutefois pas complètement noir et l'arrivée d'un Trump décapant à la Maison Blanche devrait être l'occasion pour les Européens de revoir leurs certitudes et d'unir leurs forces, par exemple sur la sécurité et la défense. "C'est la première fois que les alliés européens de l'Otan font face à la dure réalité d'un engagement américain qui pourrait s'avérer plus faible sous Trump." Une crainte qui ne vaut plus quand un démocrate est au pouvoir, mais qui resurgit avec l'alternance...
Et Judy Dempsey, de l'institut Carnegie Europe, d'ajouter cette semaine : "Alors, on se demande ce qu'il faudrait de plus pour qu'ils se réveillent". La 'Fondation Carnegie pour la paix internationale' (institut Carnegie Europe) est une ONG (illégitime, puisque supranationale) comportant un cercle de réflexion et de lobbying (think tank), dédiée au développement de la coopération inter-étatique et à la promotion des intérêts des États-Unis sur la scène internationaleElle est actuellement dirigée par James C. Gaither, un ancien directeur de la RAND Corporation, think tank basé en Californie et créé par l'US Air Force, c'est-à-dire le département de la Défense des États-Unis. Vous avez dit indépendante ?

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