Dame Pipi du gouvernement, Najat Vallaud Belkacem se plaint de "bruits de chiottes"
A propos d'un dîner secret où Manuel Valls aurait évoqué sa démission,
Pas de sot metier pour une ministre sociale ! |
Suite à la diffusion de la rumeur, l'élégante ministre s'est invitée sur France Info où elle s'est lâchée, provoquant une gastro généralisée dans la presse: de l’art de diffuser le virus en voulant retenir un vent malin. Depuis son passage sur la sellette de la chaîne radio d'Etat, Najat Vallaud-Belkacem traîne dans son sillage un parfum de scandale du fait de son langage coulant, peu compatible avec la fonction de ministre de l'Education. "Cela fait bientôt vingt ans que je fais de la politique et je ne me suis jamais prêtée aux bruits de chiottes qui consistent à raconter des choses qui n'ont pas à être racontées." Il fallait pourtant bien un ministre intime de l’actuel chef du gouvernement socialiste pour porter le pet.
Ainsi a-t-elle tenté de bloquer la diffusion de l'information, ne réussissant qu'à en alimenter le flot incontrôlé. Najat Vallaud-Belkacem avait ainsi manifesté une vive allergie alimentaire à l’information parue dans Le Figaro de la veille, qui révélait que, lors d’une réunion à Matignon, en présence de ministres aux feuilles d'invitation distribuées au compte-gouttes, le premier ministre n'avait pas dissimulé qu’il pourrait quitter son poste.
Un brin crispée, la ministre avait commencé par émettre un premier bruit incongru sur les dissensions gouvernementales épisodiquement évoquées par la presse: "Qu'il y ait des rendez-vous entre ministres pour évoquer la politique gouvernementale, cela devrait rassurer tout le monde, n'est-ce pas ?" avait-elle commenté, derrière un rire jaune comme une ligne. Consciente de prendre encore un vent sur ce coup-là, en guise de diversion, Najat Vallaud-Belkacem se tourna vers son interlocuteur de France Info, et finit par décréter qu’il fallait plutôt poser la question à "ceux qui s'expriment sous le sceau de l'anonymat [et du secret des sources, cher aux journalistes] (pour qu'ils puissent) raconter leurs âneries". La ministre avait du mal à digérer le fuitage dans cette honorable presse, experte en témoignages anonymes et en caméras cachées comme en papier toilette et en serpillières, voire en harcèlement et en ventouses à WC, façon Elise Lucet ou Jean-Jacques Bourdin, côté Messieurs.
Fallait-il que le secret soit à ce point intime pour que Valls s'entourât de 10 convives...
Pour Mitterrand devisant avec Roland Dumas, le b-a ba de la politique, c'est qu'un secret partagé par plus de deux personnes n’est plus un secret. L'affaire du dîner secret du bras cassé de Matignon prend l'allure pitoyable d’un remake - low-cost- de la Cène. Ils n'étaient pourtant pas douze, mais seulement neuf et le premier ministre à ce dîner et au moins un ou une de ses fidèles disciples est un traître.
Qui dans la liste est le suspect ?
Outre Manuel Valls, étaient conviés, Najat Vallaud-Belkacem (Éducation nationale), Bernard Cazeneuve (Intérieur), Patrick Kanner (Ville), Laurence Rossignol (Familles), Myriam El Khomri (Travail), Jean-Jacques Urvoas (Justice), Clotilde Valter (Formation professionnelle), Pascale Boistard (Personnes âgées), Juliette Méadel (Aide aux victimes) et Jean-Marie Le Guen (Relations avec le Parlement).
Le colon irritable de Manuel Valls s'est encore tordu à l'annonce de la fuite et il a envoyé Najat Vallaud-Belkacem chercher le remède miracle à France Info, mais une fois de plus, la ministre s’est prise les pieds dans le tapis de la communication de crise. Jamais en effet elle ne dément l’information, alors qu’il lui suffisait de dire: "Tout cela est faux, le journal qui a rapporté cette information a été intoxiqué". Au contraire, la ministre opte pour la pire des contre-attaques. D'abord, elle confirme que le dîner a bien eu lieu et ensuite, elle dénonce la taupe, qui raconte "des choses qui n’ont pas à être racontées". Au final, la communication de la ministre a validé l’information livrée par Le Figaro: un dîner a bien eu lieu et il s'y est dit des choses hautement confidentielles entre ministres sélectionnés. Un tri sélectif vivement ressenti par les ministres discriminés.
Si elle est méchante, la ministre binationale n'est pas très maligne
Vallaud-Belkacem n'a pas coupé le coup à la rumeur de la démission du premier ministre, ce qui fragilise l'action gouvernementale. Tandis que le président de la République et les ministres, dont le premier, passent leur temps en campagne présidentielle, la gestion au quotidien du pays est abandonnée entre les mains de leurs conseillers: une fin de règne livrée au gré des flots.
Ce n'est un secret pour personne que Manuel Valls est agité par l'ambition.
Vallaud-Belkacem n'a pas coupé le coup à la rumeur de sa démission et la personne qui a parlé court toujours. La ministre, une ex-porte-parole du gouvernement Ayrault gère à la Patrice Evra la communication de Valls et son "dîner secret". En 2010, l’opinion eut connaissance du huis-clos de Patrice Evra à la mi-temps du match de Coupe du Monde opposant les Bleus au Mexique. Tandis que des Français indignés apprenaient qu’Anelka avait injurié le sélectionneur Raymond Domenech, Evra, capitaine des Bleus à la dérive, mit toute son énergie, les jours suivants l'incroyable épisode de la grève des joueurs à Knysna, à supputer sur "la taupe" qui aurait raconté aux journalistes ce qui ne devait pas sortir des vestiaires de l’équipe de France.
La sottise de l'un, Evra, et de l'autre, Najat Vallaud-Belkacem, s'équivalent. Admettre que la Taupe, la Balance, le Petit rapporteur, le Corbeau est recherché(e), c’est acter l'authenticité du huis-clos ou du projet de démission, qu’il s’agisse du vestiaire des Bleus ou du dîner secret de Matignon.
En bref, ces erreurs de communication relèvent de la faute politique. Les socialistes qui vivent trop entre eux, coupés de leur base qui les rejette, bavardent et se chamaillent. En cela, ils n'ont rien à envier aux élus d'Europe Ecologie-les Verts...
Le nom des absents importe autant que celui des suspects.
A ce dîner de cons, soi-disant organisé pour "évoquer la politique gouvernementale", manquent par exemple Le Drian, Le Foll et Ségolène Royal, numéro 3 du gouvernement. Soient la Défense, l’Agriculture (et porte-parolat) et l’Economie. C'est dire leur importance dans l'esprit des conjurés, à l'approche de la présidentielle. Pour les deux premiers, Matignon peut brandir l’alibi agenda. Le Drian devait être quelque part dans le monde. Ou à buller en Bretagne. Le Foll devait dîner avec des ministres étrangers en charge de l’agriculture. C'est fout ce qu'au gouvernement on passe de temps à manger (et à digérer au Parlement). Mais le troisième larron ? Royal avait sa soirée de libre si l’on en croit son agenda officiel. Or, elle n’était pas conviée. Les confidences ne sont pas pour la mégère. Et comme dirait Martine Aubry, s'il y a du flou dans cet épisode, c'est qu'il y a un loup.
Valls ne dispose donc que d’un aveu implicite, celui de Najat Vallaud-Belkacem. Que reste-t-il de la confiance entre un premier ministre et ses ministres favoris qui brisent la loi du silence. Les bruits de Najat Vallaud-Belkacem sur France Info sont loin de vider "les chiottes" de Valls, la rumeur va se répandre comme du lisier.
Entre les repas, comme Macron, Manuel Valls jure fidélité à Hollande. "Jamais je ne ferai de chantage à la démission", répète-t-il à l’envi. Dont acte. S’agissant de sa possible démission, au vu de ce que l’on sait, pour le moment, Manuel Valls fait du Audiard: il ne menace pas, il évoque.
Ce mic-mac remonte en fait à mars 2016 et au projet de loi travail.
Et alors, aujourd'hui et depuis les "confessions" de Hollande ("Un président ne devrait pas dire ça", ni le penser: il y insulte la justice pourtant respectable depuis la révélation de son "mur des cons") aux journalistes du quotidien ("sérieux") Le Monde, qu'entend-elle dans les chiottes de Matignon, la Dame Pipi du gouvernement ?
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