jeudi 22 septembre 2016

La Belgique ne peut accueillir toute la misère du monde; la France, oui

Les migrants ne peuvent pas "avoir accès au territoire," "ont décidé nos services à Bruxelles" (Vincent Mertens)

Des policiers belges ont été interpellés mardi 20 septembre



Pensant avoir affaire à des passeurs, des policiers français ont arrêtés deux policiers belges au volant d'un camion à Nieppe dans le Nordpour avoir transporté et déposé clandestinement 13 migrants sur le sol français. 

Les deux policiers belges ont été
conduits au commissariat de police d'Armentières pour y être entendus. Les "treize migrants ont été conduits dans les locaux de la police aux frontières à Lille pour le traitement de la procédure : trois mineurs ont été placés en foyer et dix personnes majeures sont en retenue administrative pour examen de leur situation", a précisé la préfecture.
"On les a reconduits [les migrants] parce qu'on ne voulait pas les laisser ici, directement sur la route et les laisser aller à pied à la frontière. Donc, on les a reconduits (...) dans la direction où ils voulaient aller", a expliqué à la RTBF Georges Aeck, le commissaire d'Ypres, en Flandre occidentale. Selon Vincent Gilles, président du SLFP Police, un syndicat policier belge, les policiers belges ont été menottés, "malgré l'identification".

Une violation de procédure qui a créé une crise diplomatique entre la France et la Belgique. Les deux agents ont été relâchés après leur audition.

Mais illico presto,
le ministricule de l'Intérieur français a fait savoir qu'il convoquait ambassadeur de Belgique en France
Vincent Mertens de Wilmars, pour lui demander une explications, mais une qui est vécue comme une humiliation. Or, il l'a fait recevoir par son directeur de cabinet depuis avril 2016, Patrick Strozda, un ancien préfet de Corse-du-Sud. "Nous avons constaté que nos informations étaient fort différentes et que cette coopération transfrontalière était fort importante pour nos deux pays. Nous avons essayé de calmer les choses", a-t-il expliqué vendredi 23 septembre sur franceinfo.


Les polices française et belge étaient pourtant supposées en contact étroit 

Les autorités françaises ont exprimé "leur plus vive réprobation à la suite de cette initiative qui n'est pas conforme aux pratiques habituelles de travail entre la France et la Belgique". "Des échanges sont en cours entre les autorités des deux pays afin de poursuivre les bonnes relations et la coopération existantes, notamment dans le domaine de l'immigration", a affirmé la préfecture du Nord.


"La coopération entre nos deux services de police a relativement bien fonctionné au début. Les policiers français ont alerté leurs collègues belges. Les policiers belges ont pris les réfugiés en charge, nos services à Bruxelles ont décidé qu'ils n'avaient pas possibilité d'avoir accès au territoire et donc, ils ont pris la décision de les éloigner [sic]. Donc les policiers belges les ont raccompagné à la frontière", a expliqué Vincent Mertens de Wilmars.

La convocation n'a été rendue publique que jeudi et le ministère de l'Intérieur n'a pas détaillé le contenu de leur entretien. 

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