mardi 6 septembre 2016

Essonne: incendie d'un futur centre d'accueil de migrants

Le centre d'hébergement de migrants en flammes avant même son ouverture 

Le feu s'est déclaré en pleine nuit, à 2h30 du matin, quand le bâtiment était vide.

Le site est destiné à accueillir 200 réfugiés d'ici le début de l'année à Forges-les-Bains (Essonne), ville de 3. 700 habitants au sud de Paris, dans l'Essonne, mais il a été partiellement détruit par le feu. 

La piste criminelle est privilégiée, du fait des tensions locales sur la question de l'accueil de clandestins en France, dans le contexte des manifestations menées par  les commerçants et habitants de Calais demandant la fin de la "jungle".

Vers 2 h 30 mardi, un riverain remarque des flammes sur le bâtiment principal de ce futur centre d'accueil de 4.000m², où doivent être logés des réfugiés de nationalité afghane, érythréenne, éthiopienne et soudanaise. Les pompiers parviennent à circonscrire le sinistre à la toiture et aux combles. La coïncidence est troublante : le feu s'est déclaré quelques heures après une réunion très tendue entre la mairie et environ 150 habitants sur l'accueil des réfugiés. Cet incendie n'est pas le premier incident sur le site.

Vendredi, Marie Lespert Chabrier, la maire (sans étiquette), avait annoncé que ce domaine, appartenant à la mairie de Paris et jusque-là utilisé par la DDASS qui en est dépossédée, allait accueillir près de 200 migrants, 91 dès la fin du mois et une centaine d'autres début 2017. "Nous subissons la décision prise par les services de l'Etat d'ouvrir le domaine de la mairie de Paris pour accueillir des demandeurs d'asile, la commune n'a pas été consultée pour cette ouverture", précise la municipalité dans un communiqué.

Le lendemain, une inondation volontaire des locaux situés à l'arrière de la propriété et dévolus à la première vague de migrants, entraîne un effondrement d'une partie du plafond du rez-de-chaussée. Une première plainte est déposée par la mairie de Paris.

Lundi soir 5 septembre, alors que les élus abordent le sujet lors d'une réunion, les habitants décident de manifester devant l'hôtel de ville. L'ambiance est électrique. Les locaux du centre d'accueil brûlent trois heures plus tard. Pour l'heure, aucun lien n'est toutefois établi entre ces manifestants et l'incendie.

La piste criminelle fait peu de doutes

Ce serait l'avis des riverains et la thèse du Parquet d'Evry qui a ouvert une enquête "sur les faits de destruction volontaire de bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes" après la plainte déposée par la mairie de Paris. " 
Des habitants comme Lucie, une anonyme supposée authentique, bien que mère de trois enfants, sont "mesurés", selon l'AFP qui fait du commentaire, penseraient que "les réfugiés peuvent apporter de l'emploi et relancer les commerces" à Forges, mais aucun reportage-video ne l'atteste. En revanche, "on s'attendait à ce genre de réaction des habitants, admet Christian, président de la copropriété voisine du site. Quand on voit les agressions sexuelles de Cologne (Allemagne) ou ce qui se passe à Calais, il faut comprendre que les gens s'inquiètent." 
"L'arrivée des réfugiés n'était pas compromise", 
fait savoir Emmaüs Solidarité, qui gère l'organisation de l'établissement. "Le centre ouvrira, on aura quelques semaines de retard, mais il ouvrira", a également défié la ministre du Logement (prioritaire des migrants), Emmanuelle Cosse qui, pas plus que Cécile Duflot, n'aura découvert l'existence de ces locaux de la DASS à l'abandon pour loger des Européens défavorisés, avant de se mobiliser pour l'hébergement de migrants clandestins. "Et si l'hypothèse d'un incendie volontaire était confirmée, tout sera entrepris pour interpeller au plus vite et remettre à la justice les auteurs de cet acte abject", a rajouté Bernard Cazeneuve, son homologue à l'Intérieur.

Détail non sans intérêt 
Emmanuelle Cosse (altermondialiste, ex-EELV) n'a pas sélectionné cette commune par hasard. 
Forges-les-Bains est représentée par les conseillers départementaux Dany Boyer (DVD) et Dominique Écharoux (UMP) dans la quatrième circonscription de l'Essonne, représentée par la députée Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP).

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