Mobilisation pour les "8 condamnés de Goodyear" et pour la "liberté syndicale" de violenter !
Etat dans l'Etat, la CGT est-elle au-dessus des lois ?
Wamen se tient debout derrière les deux cadres
de Goodyear séquestrés par les cégétistes
|
La CGT organise des "manifestations de solidarité" à Paris et dans plusieurs villes: prise en otage des usagers du RER pour demander la relaxe des huit ex-salariés de Goodyear condamnés pour violences à une peine de prison ferme et, plus ridiculement, pour "l'arrêt de la chasse aux sorcières" syndicalistes.
En Ile-de-France, un train sur deux circulait sur les RER A et B, deux des lignes les plus fréquentées en Europe, en raison des préavis de grève déposés par la seule CGT. Le reste du réseau Transilien fonctionnait normalement, comme les lignes de métro, bus et tramway.
Le slogan outrancier "réprimés, méprisés, stop"
Un millier de militants d'extrême gauche s'est rassemblé place de la Nation à la mi-journée. En vedettes, les huit anciens de Goodyear sont montés à la tribune, ainsi que le leader de la CGT, Philippe Martinez, alors que l'altermondialiste Sanseverino (candidat aux élections régionales de 2010 sur la liste Europe Écologie à Paris) et HK et Les Saltimbanks (groupe lillois) monteront aussi sur scène.
Les militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie sont venus en nombre. Pas moins de dix-huit autocars ont été affrétés par la CGT pour les acheminer, selon l'ancien délégué CGT Goodyear, Mickaël Wamen, l'un des huit condamnés.
Ce dernier a demandé "l'arrêt des poursuites" contre les anciens salariés de Goodyear, condamnés le 12 janvier à 24 mois de prison dont neuf ferme - une peine inédite - pour la séquestration de deux cadres. Le Parquet avait décidé de les poursuivre malgré le retrait de plainte des dirigeants séquestrés.
La gauche radicale avait alors accusé le gouvernement d'être à la manoeuvre.
Le Premier ministre Manuel Valls avait répondu à ces accusations en portant un jugement ambigu - pour contenter tout le monde - sur la décision du tribunal: "La justice est indépendante", tout en reconnaissant une peine "indéniablement lourde".
D'autres manifestations devaient émailler la journée dans plusieurs villes (Nantes, Nice, Toulouse ...).
A Strasbourg, une centaine de militants est descendue dans la rue jeudi matin pour exprimer sa solidarité. La condamnation des ex-Goodyear "menace la liberté d'expression" des salariés et constitue une "atteinte" à l'exercice de la liberté syndicale, a affirmé Bruno Pannekoecke, délégué CGT chez le sous-traitant automobile Punch.
Une répression judiciaire sans précédent...
"La condamnation des ex-Goodyear, c'est une attaque contre tous les travailleurs. Qui se lèvent pour dire "ça suffit !"", a déclaré sur Sud Radio Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière).
Pour Philippe Martinez, le patron de la CGT, il faut que la "criminalisation de l'action syndicale cesse". Et la "solidarité", "rapide, spontanée et très large", observée depuis leur condamnation, est "une excellente réponse au gouvernement et au patronat qui lance une campagne de dénigrement du syndicalisme, et en particulier de la CGT", assue-t-il dans un entretien à... L'Humanité, le quotidien communiste.
Cette mobilisation "va se poursuivre" pour "défendre les Goodyear, mais aussi l'ensemble de nos syndiqués menacés", promet-il.
Image du syndicalisme français en Europe |
Martinez rappelle le cas des "camarades d'Air France", autres militants violents qui aliment le "dénigrement du syndicalisme" pour avoir arraché des chemises de plusieurs cadres de la compagnie aérienne nationale, notamment celle du DRH : ils avaient été convoqués devant la justice en mai pour les violences commises lors du CCE avait vu sa chemise arrachée. Mais "notre souci est de n'oublier personne, car il n'y a pas de petites et de grandes attaques contre les syndicalistes".
Aujourd'hui, Martinez (CGT) déclare: "Les militants ne sont pas là pour se faire taper dessus" |
La pétition lancée par la CGT pour demander la relaxe en appel des ex-Goodyear a recueilli plus de 150.000 signatures de partisans de la violence. Dans son exploitation politicienne de la ligne socio-libérale de l'exécutif socialiste, elle accuse notamment François Hollande et son gouvernement d'avoir "décidé de déclencher une répression sans précédent des syndicalistes qui luttent dans les entreprises". La CGT dit observer une "multiplication" de cas depuis l'affaire des cinq militants CGT de Roanne, fonctionnaires de la Défense et agents hospitaliers, poursuivis pour avoir refusé un prélèvement ADN, avant d'être relaxés en 2013. En novembre 2012, ils avaient été reconnus coupables par la cour d’Appel de Lyon de "dégradations en réunion", mais dispensés de peine, pour avoir inscrit des tags sur un mur de la sous-préfecture de Roanne, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en 2010.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):