Réformer d'accord, mais en prenant le temps du dialogue et du respect
57% des Français réclament de "laisser le temps au dialogue"
Une grande majorité de Français voudrait du dialogue, quitte à aller moins vite dans le rythme des réformes, selon un sondage Odoxa pour MCI, France Info et Le Parisien/Aujourd'hui-en-France, publié ce jeudi.
Une alternative... "D'ici à l'élection présidentielle de 2017, souhaitez-vous, l'accélération du rythme des réformes dans le pays,
La CFDT suit toujours ce gouvernement |
quitte à laisser moins de temps au dialogue ou, au contraire, laisser le temps au dialogue, quitte à aller moins vite ?" 57% des personnes interrogées ont répondu "laisser le temps au dialogue", indépendamment du type de réforme, structurelle ou sociétale, et de sujet, chômage, croissance ou dette publique.
Réformes pour l'emploi
Les négociations du DRH d'Air France avec la CGT, FO et Sud tournent au lynchage... |
"Il y a un an, ils étaient 57% à souhaiter le contraire", souligne Odoxa dans Le Parisien. 42% souhaitent "accélérer le rythme des reformes".
"Ce sont davantage les sympathisants de la gauche (62%, contre 50% pour ceux de la droite) qui plaident pour qu'on mette le holà aux réformes", précise le quotidien.
Pour "mener des réformes économiques et sociales efficaces en termes d'emploi": 70% des sondés "font le plus confiance à la négociation entre les syndicats et le patronat". Seulement 27% ont eux plus confiance "à l'Etat et aule Parlement".
Contestation sociale
Enfin, 83% des personnes interrogées voient "dans les troubles causés par les taxis en juin, les agriculteurs en juillet, et ceux déclenchés par l'annonce de nouvelles suppressions de postes chez Air France, le signe d'un dialogue social qui se dégrade".
Pour seulement 16% des sondés, ce sont "des cas isolés qui ne sont pas représentatifs de l'évolution du dialogue social dans notre pays".
Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, âgées de 18 ans et plus, interrogées par internet les 22 et 23 octobre, selon la méthode des quotas.
La loi Rebsamen sur le dialogue social
Après 16 mois au ministère du Travail, François Rebsamen laisse une loi qui porte son nom, une réforme du dialogue social simplifiant les règles dans les entreprises, qui constitue selon lui "un levier de performance économique et sociale". Une gageure aussi, après le parcours chaotique de la loi Macron, imposée sans vote parlementaire, grâce à l'article 49-3 de la Constitution.
Adopté fin juillet, le texte offre une représentation aux 4,6 millions de salariés des très petites entreprises (TPE, moins de 11 salariés), permet de regrouper des instances ou encore de sécuriser le régime des intermittents du spectacle.
Rebsamen, un modèle de maîtrise du dialogue social...
Il a accumulé les couacs. Comme lorsqu'il a fait retirer un entretien publié par un magazine bourguignon dans lequel ce ministre socialiste affirmait "se battre depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie".
Ou quand il assura que le gouvernement allongera la durée de cotisation pour la retraite "s'il le faut", avant d'être aussitôt démenti.
Il a aussi provoqué un tollé en appelant à renforcer le contrôle des chômeurs et à sanctionner les fraudeurs. Des propos qui aboutiront quelques mois plus tard à la mise en place à Pôle emploi d'un nouveau dispositif de contrôle de la recherche d'emploi.
Parmi les mots maladroits, citons aussi le qualificatif de "petit syndicaliste" attribué au patron du Medef, Pierre Gattaz, accusé de "nuire à l'image de l'entreprise" avec ses "postures". Le ministre du Travail présentera ses excuses... aux syndicats ouvriers !
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