vendredi 23 octobre 2015

Calais: Hollande évacue les migrants en... jets privés

Les transferts de migrants en avion privé, ça ne passe pas 

L'Etat utilise un avion privé pour transférer des migrants de Calais vers d'autres centres de rétention
 
Beechcraft 1900
L'Etat utilise, depuis six mois, un avion privé. Il se pose à Toulouse ou Perpignan, selon plusieurs sources. 
Plusieurs media ont fait cette révélation. A son bord, une poignée de migrants sous escorte policière. Ils sont transférés à Rennes ou Metz et c'est ainsi qu'il a aussi atterri à Nîmes, ce mercredi 21 octobre. 

Mais les clandestins sont 
libérés
quelques jours plus tard et ils repartent par leurs propres moyens vers Calais et l'Angleterre, objectif préféré à la France. 

1,5 million d’euros par an s'envolent ainsi. 
Une décision coûteuse et inefficace pour désengorger rapidement le centre de rétention surchargé de Coquelles à proximité de Calais. La préfecture signalait mi-octobre "4.000 migrants à Calais" et "le CRA de Coquelles a une capacité limitée à 79... Il faut libérer des places." Or, l'avion affrété par le gouvernement Valls est loué à une société privée, comme le révèle un appel d'offres: un contrat de mise à disposition d'un avion de transport pour un montant de 1,5 million d'euros.

Au rythme de trois vols par semaine,
selon une source anonyme au ministère de l'Intérieur, citée dans un article de StreetPress, pour au total d'une centaine de migrants transférés.
Les autorités rappellent que
l'avion loué à l'année assure aussi des missions de surveillance ou de transport de personnel et que des éloignements de migrants se font par avion commercial ou par bus quand la distance le permet. Ben voyons !

Un gaspillage insupportable

Des transferts coûteux puisque l'Etat a fait appel à une société privée. Selon StreetPress, l'avion, "un Beech 1900 de 19 places [pour deux pilotes], est loué par l'État 1,5 million d'euros pour un an". A cela s'ajoute le coût du carburant et le salaire des policiers (deux par migrant) chargés de la sécurité. Cinq migrants plus dix policiers et l'avion est déjà complet. "Au total, la journée d'utilisation reviendrait à 23.000 €", selon une source policière qui préfère ne pas être identifiée par Bernard Cazeneuve, son ministricule de tutelle.

Une efficacité mise en doute

Selon La Dépêche, un vol parti de Calais est arrivé vendredi dernier à l'aéroport de Blagnac (Toulouse) avec cinq migrants à bord. Même du côté de la Cimade, association de soutien aux réfugiés, on juge cette "solution" inefficace. Selon Pierre Grenier, délégué régional Sud Ouest de la Cimade, cité par La Dépêche, ces cinq migrants "ont été libérés dès dimanche, à la demande de la préfecture de Calais. Et soyez sûr d'une chose, ils sont aujourd'hui de retour à Calais. (...) On est dans l'aberration totale de cette politique qui ne règle évidemment rien."

La colère s'envole aussi du côté des policiers... Selon Frédéric Hochart, porte-parole du syndicat Unsa pour la police aux frontières de Calais : "Ces mesures ont un coût énorme. Et en plus la plupart des personnes qu'on éloigne reviennent. Aujourd'hui, il y a un ras-le-bol généralisé des policiers de Calais quant aux missions qu'on leur assigne," avec des heures supplémentaires non désirées, compte tenu des impayés. 
David Renaud, lui aussi du syndicat Unsa police, interrogé par FranceTvInfo ne comprend pas pourquoi on utilise l'avion : "Y a des solutions, des bus [ceux de Macron !], le train... mais pas un avion ! "

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