Martine Aubry en a "ras-le-bol" des déclarations d'Emmanuel Macron
La maire (PS) de Lille s'est laissée aller à une violente attaque contre Emmanuel Macron
Marginalisée et hargneuse, Martine Aubry a dit son "ras-le-bol" du ministre de l'Economie, mercredi, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Interrogée sur les récentes déclarations d'E.Macron, qui avait jugé "pas justifiable" le statut d'emploi à vie des fonctionnaires, faisant déborder son bock de bière, M. Aubry, a répondu en avoir "ras-le-bol" de ce ministre. "Macron... Comment vous dire ? Ras-le-bol ! ras-le-bol, voilà ! Il faut qu'il mette toute son énergie, et sans doute tous ses talents, à accélérer la croissance et l'emploi. Je supporte de moins en moins à la fois l'arrogance - notamment sur les fonctionnaires, pour un ancien fonctionnaire certes devenu banquier d'affaires (...) - , et une ignorance de ce que vivent les gens aujourd'hui, et il y a un moment où ce n'est plus supportable. Qu'il s'occupe de son ministère, ce serait déjà très bien !", s'est emportée l'ex-première secrétaire du¨PS.
Elle s'en est aussi prise aux projets du gouvernement de "modifier le Code du travail, pour accroître la précarité", selon elle, épargnant toutefois le président François Hollande dont elle souhaite "la réussite" du quinquennat, bien qu'il la marginalise. Le réformisme de Valls relève d'"une espèce d'idéologie du passé", qui n'est "pas la modernité", martèle-t-elle. "Comment voulez-vous que les gens ne soient pas inquiets ?"
L'ex-ministre de l'Emploi de Jospin a aussi accusé Valls et son gouvernement de ne "pas appliquer" le texte d'orientation du congrès
Sans nommer Manuel Valls ou les autres membres du gouvernement (telle Marilyse Lebranchu, une intime), "si ceux qui ont signé ne respectent pas ce qu'ils ont signé, il faut leur poser la question" de savoir pourquoi ils agissent ainsi, a-t-elle lancé aux signataires comme elle, en juin à Poitiers, prônant une inflexion de la politique économique
Elle a aussi ironisé sur les décisions du gouvernement qui, "quand il a voulu améliorer la compétitivité des entreprises (...), a réussi à rétablir les marges" des entreprises. "Mais toutes disent: il y a un problème de demande, on n'a plus de marché" et l'effort du gouvernement en ce sens est "encore insuffisant", a-t-elle jugé.
Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l'Assemblée a aussitôt taclé la maire de Lille. Moody's vient de déclasser la France" en abaissant sa note, mais "il n'y a pas que les frondeurs qui disent ça", des râleurs qui ont souvent associé "M. Macron et M. Sapin (ministre des Finances et des Comptes publics)" dans leurs critiques.
La meneuse des frondeurs a aussi critiqué le défaut de contreparties aux aides aux entreprises du Pacte de compétitivité et d'emploi. "Sans contrepartie, il n'y a pas de pacte", a-t-elle lancé.
Appuyant sans réserve le candidat PS aux régionales, l'eurodéputé Pierre de Saintignon, son premier adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille, la très courtoise Aubry a encore affirmé - omettant le plus souvent son prénom, comme celui d'Emmanuel Macron - que "Le Pen ne sert à rien" et estimé que Xavier Bertrand, "n'a laissé de trace nulle part".
L'ex-numéro deux du gouvernement Jospin a été aussi détestable avec Xavier Bertrand (Les Républicains) qu'avec Marine Le Pen (FN), tous deux candidats aux régionales en Nord-Pas-de-Calais/Picardie.
Il faut dire qu'Aubry a misé sur le mauvais cheval. Son poulain, Pierre de Saintignon, (PS), premier vice-président du Conseil régional Nord Pas-de-Calais chargé du développement économique, part en position désespérée.
Or, les socialistes locaux lui reprochent son manque d'investissement dans les régionales où son candidat n'est annoncé qu'en troisième position, derrière la première nommée et le second objet de sa furie, qui la talonne. Sa politique du pire est sur le point de réussir, au détriment du Parti socialiste dont elle a pourtant été la première secrétaire.
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