Les militants écologistes en ont soupé de Hollande et les autres
"La dispersion, c'est la disparition", mettait en garde François Hollande lundi
Appelés à voter ce samedi, les militants EELV du Nord-Pas-de-Calais-Picardie lui ont fourni la réponse du berger à la bergère. La base a massivement décidé de partir à la bataille avec le Parti de gauche (à 74,46%) aux régionales de décembre prochain.
Une rupture aussi attendue que fracassante.
Soutenu par la chef de file EELV dans la région, Sandrine Rousseau, ce choix de tourner le dos au PS en dépit du risque FN aggrave encore un peu plus la crise traversée par EELV.
Vers une nouvelle vague de démissions à EELV ?
Après celles fin août de François de Rugy et Jean-Vincent Placé, Christophe Rossignol, membre du conseil fédéral, a claqué la porte sitôt le résultat connu.
La coprésidente du groupe EELV à l'Assemblée, Barbara Pompili, pourrait faire de même. Elle avait notamment affirmé vouloir connaître la décision des militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie avant de trancher sur son avenir au sein du parti. "Il y a des responsables importants qui sont en profond désaccord avec cette stratégie [d'alliance avec le Parti de gauche] et qui pourraient s'exprimer", confirma François de Rugy, sans vouloir en dire plus.
"Il y a clairement deux lignes qui se dégagent"
"Évidemment qu'il va y avoir des démissions, mais pour certains le résultat de cette AG n'est qu'un prétexte", juge Alexis Braud, proche de Cécile Duflot. "Ils ne partent pas parce qu'on s'allie avec le PG, mais parce qu'ils jugent qu'il faut se ranger derrière le PS pour faire battre le FN, or cette stratégie n'a jamais empêchée le FN de multiplier ses scores", poursuit le Sarthois.
Ce vote ravive un peu plus les divisions
Sur Twitter, le député de Paris, Denis Baupin a déploré un "choix suicidaire", tandis que Marine Tondelier, proche de Cécile Duflot et tête de liste dans le Pas-de-Calais, multipliait les smileys à l'annonce du résultat.
"Il y a une forme de clarification qui s'opère, il y a clairement deux lignes qui se dégagent", souligne François de Rugy. Elles auront l'occasion de s'affronter à nouveau mardi. Ce jour-là, la réunion des députés écologistes de l'Assemblée risque de sonner la fin du groupe EELV, malgré l'appel des deux coprésidents actuels, Pompili et de Rugy, à trouver un "modus vivendi" en partageant la coprésidence et le temps de parole.
"C'est la vie, juge, philosophe, un membre du conseil fédéral du parti. Il vaut mieux ne plus avoir de groupe plutôt qu'un faux groupe avec des gens d'accord sur rien."
Christophe Rossignol claque la porte
Et une nouvelle démission, une ! Christophe Rossignol, ancien membre de la direction et actuel membre du conseil fédéral d'EELV, a envoyé sa lettre de démission, sitôt le résultat de l'AG des militants du Nord-Pas-de-Calais-Picardie connu.
Son départ surprendra peu de militants écologistes, puisque qu'il est un proche de Jean-Vincent Placé avec qui il défend un retour des Verts au gouvernement. Mais sa missive est très sévère vis à vis du parti. "Partir, écrit celui qui a adhéré chez les Verts il y a 17 ans, c'est un déchirement mais aussi un devoir". "Je ne comprends plus mon parti, poursuit-il. EELV s'est refermée. (...) La lente agonie d'EELV s'est accélérée avec le départ du gouvernement. (...)
Et aujourd'hui en Nord-Pas de Calais-Picardie, demain sans doute en PACA, deux régions où le FN peut gagner, quelques dizaines d'adhérents ont décidé de mettre en place une stratégie mortifère de désunion qui risque pour des millions de personnes de se transformer en tragédie. (...) Cette décision est insupportable".
Que reStera-t-il des couples écolos dans la vie, éclatés en politique ?
Denis Baupin a épousé Emmanuel Cosse et Christophe Rossignol, Barbara Pompili qui tarde à suivre son mari.
Actuellement conseiller régional de la région Centre, Christophe Rossignol était numéro quatre à Paris sur la liste menée par la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse en décembre prochain.
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