mercredi 12 août 2015

Mistral: le Canard enchaîné chiffre le coût réel du refus de vente

"Le remboursement de la France à la Russie, plus cher que prévu ?" 

L'interrogation du Monde mettrait-elle en doute la révélation de son confrère ?
Hollande a mis la France dans une situation insupportable
Le dossier bute toujours  sur la question du montant du remboursement. Dans le contentieux qui oppose la France et la Russie sur le refus de Hollandefin novembre, de livrer les deux navires Mistral dont le premier est sorti des arsenaux de Saint-Nazaire, le président socialiste est écartelé entre intérêts économiques et volonté de faire pression sur la Russie pour qu'elle infléchisse sa position dans la crise ukrainienne.
Les autorités russes jugeaient jusqu'à présent que la somme suggérée par la France était insuffisante: Paris (c'est-à-dire l'Elysée, c'est-à-dire Hollande...) avait proposé de rembourser 785 millions d'euros d'avances déjà perçues de Moscou, mais la Russie chiffrerait le préjudice subi au moins 1,163 milliards d'euros.
Depuis neuf mois révolus, la France (c'est-à-dire le contribuable français) débourse 5 millions d'euros par mois pour l'entretien des Mistral restés à quai. Le premier des deux Mistral, le Vladivostok, devait être initialement remis à Moscou à la mi-novembre 2014, tandis que le second, le Sébastopol, devait théoriquement être livré à la Russie à l'automne 2015.

La liste des mensonges de l'Elysée relayés par la presse aux ordres.
Un coup de tête de Hollande à propos de la vente de deux navires de guerre Mistral de la France à la Russie a empoisonnée les relations plusieurs mois durant, mais le blocage provoqué par son soudain refus de vente semblait avoir trouvé son épilogue, d'après Le Monde. "Le président François Hollande et son homologue russe Vladimir Poutine sont en effet parvenus à un accord sur la non-livraison des navires Mistral", écrivait la Pravda ("la Vérité") de Hollande.
Le journal du soir mentionnait l’Elysée, plutôt que son locataire, preuve d'une intox de l'opinion. En des termes  fallacieux qui inversaient la situation en adoptant un angle positif masquant la triste réalité, le Palais avait ainsi annoncé, mercredi 5 août en début de soirée, que la France aura "la pleine propriété et la libre disposition" des deux bâtiments, des porte-hélicoptères amphibies d’assaut, actuellement en recherche d'acquéreurs dans le port français de Saint-Nazaire. Pour sa part, la Russie sera "exclusivement et intégralement remboursée des sommes avancées au titre du contrat".

Le montant total du remboursement ne devait donc pas dépasser les 1,2 milliards d’euros.
"Les équipements russes qui ont été installés sur les bâtiments seront notamment restitués", précisait même Le Monde. La voix du Maître de l'Elysée se payait même le luxe d'affirmer la satisfaction de "la Russie [qui] a fait savoir que les 800 millions d’euros d’avances qu’elle avait versés avaient déjà été remboursés par la France."

"En guise de réconciliation entre les deux pays", selon les journalistes socialistes, "François Hollande et Vladimir Poutine 'se sont félicités du climat de partenariat amical et ouvert qui a marqué les négociations' et 'se sont accordés sur le fait que, désormais, ce dossier est clos', a commenté le communiqué de l'Elysée. " Etrangement, c'est plutôt le premier ministre Valls qui, visage fermé et regard métallique, déclare péremptoirement devant la presse que tous les dossiers épineux sont clos. La question est donc posée de savoir qui occupe l'Elysée... 

Le Monde fait encore parler le Kremlin qui aurait dit considérer l’affaire des Mistral comme "totalement réglée". "Aucun des deux communiqués n’a fait état d’éventuels dédommagements", assurait Le Monde. Ce journal rappelait aussi que "la France avait suspendu en novembre 2014, et ce pour une durée indéterminée, la livraison de deux navires construits à Saint-Nazaire". Tellement "indéterminée", selon Le Monde, que le gel des livraisons avait initialement été fixé à un an... Les abonnés au Monde ont-ils si mauvaise mémoire? 
En octobre 2009, la Flotte maritime militaire de Russie a exprimé le besoin d'un ou deux bâtiments et de l'éventuelle construction d'autres sous transfert de technologie, avec livraison d'un premier bâtiment fin 2014 et d'un second fin 2015. La perte pour les chantiers navals de Saint-Nazaire -et ses salariés- est immense. Le comportement de Hollande fera l'objet d'autres évaluations des dégâts de sa présidence sur le marché de l'emploi. 

Moins de 1,2 milliard d’euros: c’est la somme que le président Hollande devait officiellement rembourser la France à la Russie

à la suite de l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral. Le Monde se lance dans une suite de justifications des pertes occasionnées par la politique étrangère de Laurent Fabius et de son interprétation de l'Histoire sur les liens de l'Ukraine, la Russie et la Crimée. 
"Selon le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, l’accord, annoncé le 5 août après huit mois d’intenses négociations, prévoyait en effet le strict remboursement du prix d’achat initial des bâtiments. 

Selon les calculs du Canard enchaîné, la facture serait bien plus salée

Près du double, à savoir autour de 2 milliards d’euros. Selon l’hebdomadaire satirique, si la France a déjà remboursé les quelque 896 millions d’euros qui avaient été versés par Moscou -et qui sont donc à classer au rang des pertes sèches de la France- , un certain nombre de frais indirects, également avancés par les Russes, demeurent. 

Le Canard énumère ainsi ce que l'exécutif a dissimulés: 
- le remboursement des frais d’aménagement du port de Vladivostok pour l’accueil des navires ; 
- l’adaptation de trente-deux hélicoptères K52 emportés par le navire ; 
- et la formation de quatre cents marins russes pendant un an et demi. 

Comme promis, Paris devra également payer la marge escomptée par la DCNS, le groupe industriel public français constructeur des Mistral, héritier des arsenaux français et spécialisé dans l'industrie navale militaire, l'énergie nucléaire et les infrastructures marines. 

Et restituer la totalité des équipements électroniques à Moscou. Mettre, également, les navires aux normes de l’OTAN, et payer encore d’onéreux frais de gardiennage et d’entretien des navires à quai pendant les mois nécessaires à ces opérations. Bref, au total, "la facture de la vente annulée devrait dépasser 2 milliards d’euros", estime le journal.

Le Parisien chiffre la perte à plus du double affiché...
En réalité, le chèque français serait d'un montant deux fois supérieur selon le Canard enchaîné. Il pourrait en tenant compte de l'ensemble des frais occasionnés par la rupture du contrat à près de 2,4 milliards d'euros. Un chiffrage, qualifié d' "approximation" au ministère de la Défense. De quoi craindre une facture encore plus salée  la rentrée... 

Le pouvoir socialiste assure qu'il réservait la vérité de ces chiffres au Parlement 

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne pourra plus se dérober...
Si les termes de l’accord franco-russe, et notamment la facture à payer, n’ont pas été rendus publics lors de son annonce, ces conditions seront précisées au moment de l’examen du texte au Parlement, "dès la rentrée" [on admire ce 'dès'...], soit à partir du 14 septembre, a promis Claude Bartolone, le peu fiable président de l’Assemblée nationale, dont les commentaires partisans en gros sabots confinent même à la provocation lorsqu'il considère "qu’on s’en tire très bien, d’après ce que me disait le premier ministre" Une mise en cause confraternelle. 

Le Monde ne mentionne Pépère que pour le dédouaner
"François Hollande avait confirmé que 'le Parlement français sera[it] saisi d’un projet de loi pour ratifier cet accord' et que 'les chiffres très précis ser[aie]nt dans le document parlementaire". C'est une affirmation - sans date, ni lieu- de l'AFP qu'il n'est pas excessif de qualifier d'organe de propagande du parti au pouvoir.   

Après des mois de recherche d'une stature internationale 
et de résistance du président socialiste à la volonté des russophones d'Ukraine et de Crimée de se fédérer à la Russie, la France -malheureusement incarnée par le 'capitaine de pédalo'- a donc récupéré la "pleine propriété et la libre disposition" des deux navires - nous le rappelons tellement c'est beau comme du Rashimov ! - , la marine française n’ayant pas l’intention de les garder, restrictions budgétaires obligent, Paris s’est mis en quête de nouveaux acquéreurs. Ils devront être inconscients et patients... Le 6 août, le président Hollande a assuré, poursuit Le Monde,  qu’ils " suscit[ai]ent une certaine demande de la part de beaucoup de pays, et [qu’]il n’y aura[it] aucune difficulté pour trouver preneur". 
En
Egypte, le maréchal au pouvoir, décrit par ailleurs comme un président autoritaire qui ne respecte pas les droits de l'homme (notamment islamiste !) serait notamment candidat à leur rachat, tout autant que l’Arabie saoudite, dont le roi Salmane fut l'hôte encombrant de la station balnéaire de Vallauris qu'il a révolutionnée par sa présence (photo ci-contre) et a dû quitter prématurément, suite à la campagne menée contre le traitement de faveur que lui a accordé Hollande, contrevenant aux lois dont il est pourtant le garant. 
On se les arrache donc et c'est tant mieux si, au milieu de cet océan de mensonges, le pouvoir socialiste pouvait dire vrai... Le Monde ne va toutefois pas jusqu'à prétendre que pour faciliter la braderie des deux navires, Hollande a oeuvré au rapprochement qui se dessine entre le roi Salmane et... Vladimir Poutine. C'est pour sa prochaine édition ?

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