La dyslexie, obstacle de Jean-Christophe Cambadélis sur le chemin de la politique
Si, à cinquante ans, on n'est pas patron du PS, on a raté sa vie !
Le parti socialiste a eu une femme à sa tête; il lui manquait un handicapé assumé...
Le premier secrétaire du PS s'est livré, dimanche dans L'Opinion, sur la manière dont il a utilisé la lecture et la parole pour vaincre son "handicap" développé à l'école primaire. Sa dyslexie l'a conduit de Neuilly-sur-Seine à l'Organisation communiste internationaliste (OCI) et au Parti socialiste.
Un
Fils de tailleur de diamants à Athènes, Jean-Christophe Cambadélis a révélé dimanche les origines de sa dyslexie et sa souffrance scolaire, ainsi que sur la manière dont, selon lui, il en est venu à bout. A 64 ans, il met ainsi en accusation la volonté de son instituteur de dixième [équivalent du CE1], de le faire redoubler et de faire de ce gaucher un droitier, quitte à lui plaquer le bras dans le dos, raconte-t-il.
La transformation, si elle a fonctionné, s'est faite non sans mal, provoquant la naissance d'une dyslexie profonde chez le député de Paris. Une véritable contrariété, face à laquelle seule la lecture lui a permis - paradoxalement - de lutter, l'entraînant à mémoriser les mots. 'Je lisais tout ce qui me passait sous la main. J'ai aussi soigné ce handicap par la parole", confie-t-il au quotidien, citant notamment Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, ainsi que sa "révélation": 'Jean Barois' - roman-document qui livre la première représentation littéraire de l'Affaire Dreyfus et du procès Zola qui lui est associé - de Roger Martin du Gard. Né à Neuilly-sur-Seine, ce pacifiste idéaliste - ami d'un autre pacifiste, André Gide (un bourgeois qui, comme Cambadélis, n'a jamais connu le travail ni les fins de mois difficiles) - reçut fâcheusement le prix Nobel de littérature en... 1937, au moment de la montée du nazisme, engageant la responsabilité du mouvement pacifiste qui contribua gravement à l'impréparation psychologique et matérielle de la France à la guerre qui se profilait.
François Bayrou, longtemps victime de bégaiement, peine à s'imposer
"Il m'a fallu des années pour parvenir à maîtriser l'écriture. J'y suis arrivé à l'âge de 20 ans", se souvient encore le patron de Solférino, qui confirme que "Histoire de la Révolution russe", de Léon Trotski, a "marqué la vie". "On n'a jamais fait mieux. On y trouve un romantisme échevelé mélangé à l'engagement. Le tout sous une très belle plume", affirme celui qui semblait presque destiné à "écrire" sa vie à gauche. Bien qu'il ait finalement été contraint de le faire de la main droite.
Comme lui, le président du MoDem, François Bayrou a dû lutter contre un trouble d'expression. Pas de difficultés à l'écrit, mais un sérieux problème d'élocution: le bégaiement. Le centriste a en effet souffert, de longues années durant, de défauts de prononciation. "Il faut apprivoiser cette bête sauvage qui mord de l'intérieur à l'endroit le plus sensible: la communication avec les autres", a-t-il ainsi écrit, en préface du livre de William Chiflet 'Sois bègue et tais-toi'. Considérant notamment l'on "ne sort jamais tout à fait" de ce handicap.
Autre figure d'importance dans la culture politique française qui ne s'est pas laissé arrêter par ce trouble de l'expression qu'est le bégaiement: Georges Clémenceau. La postérité retiendra le sens aigu des formules qui a marqué la carrière "du tigre".
Quelques signes révélateurs de la dyslexie
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