dimanche 9 août 2015

Adieu Rebsamen: Hollande recherche volontaire pour ministère du Travail

Mission impossible: qui veut travailler sous Valls à retrouver la courbe de l'emploi ?

"Rebs" renonce et rentre à Dijon !

Hollande encaisse mal ce nouveau coup dur venu de la Rue de la Grenelle et d'un familier. La succession de Frère Rebsamen est ouverte au gouvernement: il devrait redevenir maire de la ville, mais sa place à Bercy ne motive personne, pas même les inconscients les plus ambitieux.  
François Rebsamen devrait reprendre lundi son siège de maire de Dijon suite au décès, fin juillet, de son ancien adjoint qui lui avait succédé. Une décision annoncée trois jours après le décès à 63 ans d'Alain Millot, à qui il avait confié les rênes de la municipalité en avril 2014.
S'il est élu, il quittera avec une retraite de ministre le gouvernement Valls,sa succession au poste très exposé de ministre du Travail reste pendante. Après seize mois au gouvernement, il a préféré prendre ses cliques et ses claques et revenir à la tête de la ville qu'il a déjà dirigée pendant treize ans.
 
Mieux vaut être le premier dans son village que le dernier des derniers dans Rome.
Lors de la réunion du conseil municipal, lundi à 14 heures, François Rebsamen, sera dans un premier temps candidat au mandat de maire. À 17 heures, il devrait ensuite retrouver également le siège de président du Grand Dijon, occupé lui aussi pendant seize mois par Alain Millot. Oppose frontalement à Hollande sur le non-cumul des mandats, Le ministre du Travail et de l'Emploi souhaitait cumuler les fonctions et rester au gouvernement. Mais il s'est fait sèchement recadrer par l'Élysée et Matignon qui lui ont rappelé la règle : "On ne pas être chef d'un exécutif et membre du gouvernement." Son remplacement devrait donc se faire rapidement. D'après une fuite de Matignon, le ministre serait remplacé après le conseil des ministres de rentrée, qui a lieu le 19 août.

A Dijon, l'annonce de son retour laisse perplexe. 
Anne Erschens, chef de file (LR) de l'opposition municipale, n'y voit ni "grande surprise", ni une réaction "anormale". S'il veut de nouveau se consacrer à Dijon, ça ne pourra "se faire qu'à plein temps", fait-elle toutefois valoir. Autre élu d'opposition, Emmanuel Bichot (LR) fustige en revanche un "retour piteux" du ministre, lui prédisant "le mandat de trop" à la mairie de Dijon. 
Outre François Rebsamen, aucun autre conseiller municipal n'a jusqu'à présent fait savoir qu'il sera candidat au poste de maire. Aux municipales de mars 2014, la liste conduite par François Rebsamen avait recueilli 52,84 % des voix dans une triangulaire qui l'opposait au sénateur LR de Côte-d'Or Alain Houpert (34,02 %) et au FN Édouard Cavin (13,13 %). La montée du FN avait clairement profité au socialiste.

VOIR et ENTENDRE le gestionnaire dilettante dont la rue de Grenelle ne sera pas mécontent de se débarrasser et que Dijon veut récupérer:

L'un des postes gouvernementaux les plus désespérants

Certes, à 64 ans comme Rebs, mieux vaut être à la tête du ministère du Chômage que demandeur à Pôle emploi. Et pourtant les candidats ne se pressent pas pour lui succéder dans ce gouvernement, impuissant à agir sur l'économie et le chômage de masse, retranché dans le sociétal et fanfaronnant sur le front de la com'.

Quelques hypothèses ont été avancées pour préserver les équilibres politiques
A l'approche des régionales et de l'ouverture officielle de la campagne présidentielle, la victime parfaite serait à la fois proche de François Hollande, membre de l'aile gauche du PS (pour rameuter l'électorat séduit par les extrêmes, y compris frontiste, et écologiste...

Mais dans le cercle de Hollande, seul... Alain Vidalies, l'actuel mais inexistant secrétaire d'État aux Transports (qualifié de fin connaisseur des dossiers sociaux, mais remplacé par Valls au premier coup de vent social), a  laissé filtrer que l'emploi ne l'a "jamais laissé insensible". Vidalies, c'est celui pour lequel Hollande cherche, en vain depuis trois ans, un poste qui lui corresponde de près ou de loin: il a été placé au secrétariat d'État aux Relations avec le Parlement, puis recasé aux Transports, à la Mer et à la Pêche, avec les mêmes résultats. Serait-il avisé de le déplacer contre les intérêts de la France et de le promouvoir ministre ?

L'Elysée fait aussi circuler le nom d'un factotum de Hollande, l'intermittent du gouvernement Stéphane Le Foll que l'on dit pourtant aussi malade que l'Agriculture qu'il a en charge, mais hautain par faiblesse, face à la détresse des éleveurs. 
L'exécutif est tellement à la ramasse qu'il cite encore un inconnu sans aucune expérience du monde du travail,  Jean-Marc Germain, une ombre grise des femmes: c'est en effet un proche de Martine Aubry et prince consort de la maire de Paris, sous la tutelle d'Anne Hidalgo. Du secteur économique, il ne connaît que les cabinets: celui de Martine Aubry au ministère de l’Emploi et de la Solidarité, puis à la communauté urbaine de Lille métropole, ainsi que celuis de Lionel Jospin à Matignon. A cinquante ans, l'essentiel de sa carrière se situe à Lille.

Le Cégétiste Henri Krasucki aurait pu faire l'affaire, mais il est hélas mort:
Et Thierry Lepaon ? Voilà un syndicaliste disponible et à la convenance des socialistes !

A l'évidence, François Rebsamen a tout aussi échoué 
au Travail que Michel Sapin. Son prédécesseur a passé seize mois à relever les frémissements de la courbe de l'emploi en promettant une volupté à venir, sans parvenir à l'explosion. Frère Rebsamen a préféré l'honnêteté, intellectuelle et politique, mais l'éthique personnelle ne supplée pas non plus à la compétence.
Passé derrière Sapin et deux années d'attentisme du ravi de Bercy, Rebs n'a connu que désillusions. Ce pensant plus compétent à l'Intérieur avec un DESS de sciences économiques, ce haut-fonctionnaire territorial a accepté le ministère du Travail par amitié pour les Ségollande en même temps que l'entrée de Ségolène Royal au gouvernement Valls 2. 
Or, sous sa direction, Pôle emploi a vu affluer plus de 200.000 chômeurs supplémentaires. Il a lui-même reconnu un temps un "échec" du gouvernement, avant de tabler sur une baisse effective du nombre de demandeurs d'emploi "à la fin de l'année" 2015. Il  a préféré ne pas attendre de faire le constat...
  
Le successeur de Rebs est donc condamné à obtenir des résultats

Les couacs et les divergences de François Rebsamen ont ajouté au ministère une image d'impuissance et d'abandon que les mensonges de Sapin, la bouche en coeur, avait déjà passablement dégradée.    
Pour patron, il faudrait un familier des dossiers, un technicien capable de maintenir des rapports cordiaux avec les partenaires sociaux, mais à poigne, lucide et sincère. Une perle rare dans le marigot des bras cassés socialistes.

Outre la tâche de redresser la courbe de l'emploi, le malheureux élu de l'exécutif aura pour mission de relancer Hollande. Qui saura servir les ambitions d'un Pépère qui, fin juillet, faisait toujours fi de son impopularité. En France, "même un président impopulaire peut agir avec une grande capacité, une grande liberté ( ...) c'est ça qui fait la différence entre nos institutions et celles de nos pays voisins", a fait valoir le chef de l'Etat devant l'Association de la presse présidentielle, une centaine de journalistes sous les lambris de la Maison des Polytechniciens, et s'est dit prêt à assumer le risque d'un échec, mais menace de se représenter. "C'est dans l'année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître", a escompté le président. Il s'agit de "faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible", a-t-il martelé. 

Question crédibilité, Hollande est-il fiable ?
"J'avais pris un engagement, cet engagement devra être tenu", a insisté le chef de l'Etat. "S'il n'y a pas de résultat, il ne peut pas y avoir de crédibilité sur une candidature". 
Une nouvelle modification des modes de calcul pourrait lui arranger le coup !

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