lundi 20 juillet 2015

La détresse pousse les éleveurs au blocage du périphérique de Caen

Les éleveurs  protestent contre la faible rémunération des produits agricoles  

Les principaux accès au périphérique de Caen étaient bloqués

Plusieurs "dizaines" d'éleveurs au volant de leurs tracteurs protestent ce lundi 20 juilletDepuis dimanche, ils entendent sensibiliser l'opinion à la faiblesse des prix agricoles.
Les quatre branches d’accès, en direction de Rennes, Paris, Cherbourg et Falaise, étaient bloquées par "25 tracteurs", selon Jean-Yves Heurtin, président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Calvados, alors que les adhérents de la Confédération paysanne ne semblent pas souffrir. Le syndicaliste a précisé que les véhicules étaient redirigés vers le centre-ville, qui risque "de se retrouver rapidement engorgé"

Des prix de vente inférieurs aux coûts de production 
Visiblement fermé:
réaction d'incompétent
Les agriculteurs protestent contre une chute des prix de la viande et du lait qui ne leur permet pas de couvrir leurs coûts de production. Samedi, François Hollande avait lancé un "appel à la grande distribution" pour améliorer la rémunération des éleveurs. Un appel qui n’est pas suffisant, selon les éleveurs, qui demandaient lundi à Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture, d’agir.
Or, en juin dernier, les échanges entre les éleveurs porcins et le ministre de l'Agriculture. Le Foll, sous la pression, avait même fini par s'avouer bien impuissant pour "régler" leur situation...

Les éleveurs ont refusé de lever leurs barrages et continuent de demander la venue du ministre Stéphane Le Foll (ci-contre). Natif du Mans, le ministre intermittent de l'Agriculture a proposé de les recevoir... jeudi et à Paris, plutôt qu'en Bretagne, après avoir pris connaissance du rapport sur les prix des productions agricoles qui lui sera remis mercredi. "On reste sur notre position; on veut un ministre de terrain " qui réunisse tous les acteurs de la filière, producteurs, industriels des abattoirs et des laiteries et centrales d'achat des distributeurs, ont déclaré Jean-Yves Heurtin et Samuel Bidert, responsable des Jeunes Agriculteurs (JA). "Il faut que Stéphane Le Foll vienne traîner ses bottes dans les exploitations agricoles (…) et fasse respecter les accords du 17 juin" avec la grande distribution.
Le 20 juillet, aux accès de Caen

A la différence de Hollande qui cherche à mettre en cause les consommateurs, les éleveurs connaissent les problèmes de pouvoir d'achat des Français et ne cautionnent pas la détermination du pouvoir socialiste à leur imposer d'acheter français, sans garantie d'ailleurs que ces produits sont qualitativement meilleurs que du boeuf néerlandais ou du lait irlandais. 

Le 17 juin, les acteurs de la filière (transformateurs, industriels, grande distribution) s’étaient engagés à augmenter "de 5 centimes par semaine et par kilo" le prix de la viande payée aux éleveurs, "jusqu’au retour de la rentabilité, soit dix à douze semaines pour la viande bovine", ce qui se traduirait par une répercussion sur le consommateur d'une hausse de "1 euro au kilo", selon le représentant syndical, si la grande distribution refuse de réduire ses marges bénéficiaires.

La grande distribution assure avoir déjà fourni un effort

Les distributeurs assurent avoir respecté les termes de l’accord en baissant leurs prix. "Nous avons accepté d’augmenter les prix d’achat de manière importante (…). La seule chose, c’est que visiblement cet argent ne va pas dans la poche des éleveurs", a affirmé lundi Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, qui ajoute :
"Nous avons augmenté comme prévu les prix de 5 centimes chaque semaine, simplement visiblement ça ne redescend pas. Pourquoi ça ne redescend pas ? C’est l’opération transparence que nous réclamons aujourd’hui, il faut que ce que nous avons fait se répercute sur les éleveurs."
Selon lui, la grande distribution réalise "une marge négative de 1,5 % sur la viande fraîche" et "99 % de la viande" d’origine française vendue en supermarché et hypermarché. "Si c’était le cas dans les cantines et dans la restauration, ça marcherait mieux", a-t-il asséné.

Dépôt de lisier au Crédit Agricole de Caen
Les actions des agriculteurs du Calvados avaient commencé dimanche après-midi avec le déversement de gravats et de déchets devant plusieurs cibles symboliques de la filière, comme des abattoirs, des grandes surfaces ou encore au moins une agence du Crédit agricole, ainsi qu’avec des opérations escargot sur les routes.

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