mercredi 24 décembre 2014

A la différence d'i-télé, RTL maintient à Zemmour sa libre expression

RTL ne participe pas à la chasse aux sorcières

Sauvegarde du pluralisme des idées à RTL 
Respecté des républicains,
E. Zemmour sort de la polémique conforté 
Radio-Télé- Luxembourg (RTL) "ne se laissera jamais dicter ses choix d'antenne, quelles que soient les pressions qu'elle puisse subir", explique la station qui souligne ne pas être "une radio partisane": suivez mon regard du côté du groupe Canal+, dont i-télé est la danseuse. La semaine passée la chaîne satellite de Canal+ avait déprogrammé le polémiste de sa grille de programmes.

RTL ne cédera pas à la polémique. 
La radio a décidé mardi de poursuivre sa collaboration avec Eric Zemmour au nom de la "confrontation des idées", en dépit de propos non avérés du journaliste sur les musulmans. Les appels de plusieurs associations anti-racistes en faveur de son éviction n'y ont rien fait. Eric Zemmour continuera à intervenir dans l'émission "On n'est pas forcément d'accord", a annoncé la station. "La démocratie, c'est accepter et permettre la confrontation des idées", fait valoir RTL, première radio de France, par communiqué, quatre jours après l'annonce de l'éviction d'Eric Zemmour de i-télé.
Le chroniqueur collabore depuis janvier 2010 avec RTL. Il est intervenu d'abord quotidiennement pendant deux ans dans l'émission "Z comme Zemmour". Depuis 2012, il participe plus que deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, à l'émission quotidienne "On n'est pas forcément d'accord". Le Point a décrit Eric Zemmour comme " juif originaire d'Afrique du Nord, véritable bête médiatique que s'arrachent les émissions de talk-show, certaines qu'avec lui le spectacle sera au rendez-vous "...

Zemmour dérange comme "pourfendeur de la pensée unique"

Débatteur décapant de l'idéologie dominante, Eric Zemmour, qui peut se prévaloir une lecture  de l'Histoire non polluée de marxisme ne craint pas d'être le "pourfendeur de la pensée unique". 
Le 15 décembre dernier, Mélenchon a lancé une nouvelle polémique le visant. Il assurait que le chroniqueur avait déclaré, dans un entretien au journal italien Corriere della Sera que les musulmans "vivent entre eux, dans les banlieues" - banlieues où est né Zemmour - et que "les Français ont été obligés de quitter". En cause, l'emploi dans le texte du terme "déportation" au sujet des populations musulmanes, alors qu'il n'avait pas été employé pendant l'entretien lui-même, rappelle Dominique Jamet (lien Atlantico). Le journaliste du Corriere, Stefano Montefiori, a en effet reconnu mardi sur le site internet du Figaro ne pas avoir employé lors de l'entretien le terme de "déporter", qui fait scandale, mais l'avoir ajouté en retranscrivant ses notes.

La controverse ne s'est pas éteinte pour autant et Zemmour a dénoncé une "une manipulation fantastique".

Il n'en a pas fallu plus pour que i-télé décide vendredi soir de mettre fin à l'émission "Ca se dispute"
à laquelle le polémiste de 56 ans participait depuis dix ans. Cette chaîne (1999) a fait son lit sur une série de polémiques autour d'un entretien de Youssouf Fofana (février 2006), départs d'Harry Roselmack et de Guillaume Durand (été 2006), polémique autour d'un débat avorté lors de l'élection présidentielle (décembre 2006) et une précédente censure sur le blog de Laurent Bazin (mai 2007).
Pendant plus de 10 ans, depuis de septembre 2003, Eric Zemmour était un polémiste utile à la chaîne privée commerciale, contribuant à la montée d'audience de la petite chaîne.



venant dès ce week-end, aussi bien de la présidente du Front national Marine Le Pen, qui a dénoncé une "police de la pensée" et accusé la chaîne d'information de "censure", que de l'ancien député européen Daniel Cohn-Bendit, Henri Guaino, Pascal Bruckner, Robert Ménard ou Michel Onfray, du coprésident du Parti de gauche, le pyromane Jean-Luc Mélenchon: "Virer Zemmour n'est pas une décision utile à la lutte contre ses idées". L'accuser de paroles non tenues y contribue-t-il ?

Paris Première maintient, le Figaro muet

Le magazine Causeur a aussi lancé lundi une pétition en ligne intitulée "la liberté de Zemmour, c'est notre liberté à tous", pour dénoncer cette atteinte au pluralisme des idées. 

"L'éviction d'Eric Zemmour d'i-télé n'est pas une bonne nouvelle pour la démocratie #policedelapensée", a déploré le député UMP des Alpes maritimes Eric Ciotti.
Dimanche, Paris Première (groupe M6) a annoncé le maintien de l'émission "Zemmour & Naulleau". Le Figaro, auquel Eric Zemmour collabore également, n'a fait aucun commentaire et tarde à se positionner.

Le dernier livre d'Eric Zemmour, Le suicide français, où il accuse les élites d'avoir bradé les valeurs de la France, caracole depuis sa sortie en tête des ventes avec plus de 400.000 exemplaires écoulés.
"Les mêmes qui ne cessent de te parler de liberté d'expression (...), tout ce qu'ils trouvent à faire, c'est de lui interdire de parler. Ce sont des tartuffes", s'indigne le maire de Béziers, Robert Ménard"Je suis scandalisé!" par cet ostracisme, a-t-il déclaré samedi sur une radio locale. 

On se souviendra des totalitaires qui se sont en revanche lancés dans la chasse aux sorcières.
Alors quel le président de l'Institut de la parole, Philippe Bilger, s'indigne de la décision d'i-télé de supprimer l'émission Ça se dispute, d'autres, les donneurs de leçons, se sont distingués par leur sectarisme.
Côté musulman, l'Observatoire national contre l'islamophobie, qui dépend du Conseil français du culte musulman (CFCM) a eu des termes d'une extrême violence: "Ces propos viennent s'ajouter à une litanie de déclarations abjectes et sans fondement de ce prêcheur de haine patenté à l'encontre de l'islam et des musulmans", a lancé cette composante du Conseil français du culte musulman, une association voulue par Jean-Pierre Chevènement, puis Daniel Vaillant (PS).
Côté PS, plusieurs députés se sont félicités de la décision. Tout comme SOS Racisme et le CRAN, qui - outre-passant leurs prérogatives - ont exhorté RTL, Paris Première et Le Figaro à prendre "la même décision".
Bruno Le Roux, le patron des députés PS a demandé aux journaux, télés et radios de cesser d'abriter les propos d'Eric Zemmour, une première en démocratie. Son appel au lynchage médiatique figure sur le blog du président du groupe PS à l'Assemblée nationale. "Il est temps que les plateaux télé et les colonnes des journaux cessent d'abriter de tels propos", a réagi. "Jamais depuis la guerre, un personnage public n'avait osé suggérer de déporter nos millions de compatriotes de confession musulmane, a ajouté Bruno Le Roux. Jamais n'avait été théorisée une telle haine, une telle négation de leur appartenance à la communauté nationale".

Par la bouche fétide de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur qui ne se brosse pas les dents, le gouvernement l'a condamné mardi "avec une extrême fermeté". Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur "affirme son soutien aux musulmans de France odieusement attaqués et appelle tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité". "La nation française se définit par le vivre ensemble, et les musulmans de France, comme les Chrétiens, les Juifs, les croyants et les incroyants, sont tous ses enfants", insiste Bernard Cazeneuve.
Côté journalistes, Guy Birenbaum a un avis sur tout, mais reste muet, "i par lâcheté, ni par indifférence", mais histoire, dit-il, "de me polluer la tête, comme de vider celle des autres, en sur-réagissant à la vitesse de Guy l’éclair à des épiphénomènes médiatico-politiques." Que n'a-t-il ainsi réagi plus tôt. Et de "je" en "je" autosatisfait, d'ajouter (quand on n'a rien à dire, ça prend des lignes et des lignes): "Je suis guéri du sale mal du siècle : la réactionnite instantanée." Jusqu'à 2015?
"Hamster dans sa roue", Bruno Roger-Petit n'a pas renoncé quant à lui à "précéder ou pister, au quotidien, le mouvement perpétuel." Pour le nullissime chroniqueur que L'Obs a échoué à recycler de feu le site indigent LePost, "le débat autour de la défense de la liberté d'expression de Zemmour est un piège tendu par ses supporteurs. Il regrette le conformisme médiatique de Daniel Cohn-Bendit et Jean-François Kahn sur le sujet." 

Le présentateur d'i-télé, Bruce Toussaint, a confié qu'un retour du polémiste sur la chaîne n'est pas impossible: "Je rappelle aussi que Eric Zemmour était sur i-télé depuis 10 ans et que, après tout, il pourrait à l'occasion, revenir sur i-télé. Personne ne conteste à Eric Zemmour le fait de s'exprimer. Il y a juste une différence entre le fait qu'il puisse s'exprimer et le fait de le rémunérer pour ça. La décision de la chaîne a été de dire à un moment donné que l'émission devait s'arrêter", a-t-il finalement conclu. Le moins que rien du journaliste, pour exister, ne s'en prend donc pas seulement à Zemmour. "Daniel Cohn-Bendit et Jean-François Khan sont de cette gauche et de ce centre complexés qui ont pour fâcheuse habitude de toujours accepter les règles du jeu fixées par l'adversaire." Sans complexes, BRP ! 
Si Zemmour revient sur i-télé, Cazeneuve et Le Roux s'en iront-ils?

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