samedi 22 novembre 2014

Lille: Hollande appelé à la démission par des sifflets et des huées

Le peuple a accueilli le chef de l’Etat aux cris de "démission"

Le PS se déchire à Lille: Hollande sifflé en présence de Martine Aubry


Tenue à distance, la foule a pourtant réussi à faire entendre sa colère

Garde rapprochée hyper-tendue
à Lille, le 22 novembre 2014
François Hollande a été hué et sifflé samedi dans les rues de Lille alors qu’il se trouvait avec Martine Aubry, son adversaire battue à la primaire socialiste, pour déjeuner à 12h45 chez Meert, dans le Vieux-Lille, où le général de Gaulle avait jadis ses habitudes, avant d'aller assister au match en double de la finale France-Suisse de la Coupe Davis de tennis.

La maire de Lille venait de violemment tacler la politique économique de l'exécutif, 
dimanche dans le JDD, et elle ne comptait pas s'en tenir là. Après avoir tiré les ficelles de la contestation des "frondeurs" de l'aile gauche du PS, l'amère de Lille entend réapparaître sur le devant de la scène.

Aubry  a failli comme hôtesse


L'opération communication tourne court
Hollande est entraîné à l'intérieur
Samedi midi, Martine Aubry se devait d'assurer un bon accueil au président Hollande. Or, pour rejoindre la maire de Lille devant le restaurant où elle l’attendait pour aller déjeuner, François Hollande a dû fendre la foule des militants rassemblés à proximité sous les sifflets et les cris "démission" des citoyens "normaux" tenus à distance. Le bain de foule a donc été écourté et les frères ennemis se sont presque aussitôt engouffrés dans le restaurant comme on peut le voir dans la vidéo tournée par La Voix du Nord.




Aubry a beaucoup de choses à dire à Hollande

En marge de l'inauguration du traditionnel marché de Noël de Lille, Martine
Aubry avait ouvert les hostilités, 
déclarant à la presse avoir "beaucoup de choses à dire" au chef de l'Etat. 
L'ancienne patronne du PS est hostile à la politique économique de François Hollande et plusieurs de ses proches font partie des députés socialistes "frondeurs", tel Pouria Amirshahi, d'origine iranienne et député des Français de l'étranger, l'un des 32 socialistes qui n'ont pas voté la confiance au Premier ministre en septembre et s'abstenant sur plusieurs projets de loi à l'Assemblée nationale. Quand Montebourg a quitté le gouvernement, Laurent Baumel, député "frondeur" d'Indre-et-Loire, déclara: "Nous préférons parler du fond. Montebourg avait raison, Aubry a raison, ses déclarations nous aident, et nous allons continuer notre combat au Parlement."

La Ch'tite Aubry tente d'afficher une unité de façade
Alors qu'on dit, en privé, qu’elle a la dent encore plus dure contre le chef de l'Etat, s'est efforcée, samedi, de dissimuler l'état de ses relations avec François Hollande. "Moi je ne hais pas, parce que quand on hait ou quand on n'aime pas quelqu'un on se rend malade soi-même", a-t-elle prétendu au moment d'accueillir le chef de l'Etat. 

Encore un mauvais sondage pour Hollande. Selon un sondage Opinionway publié samedi par Le Figaro, 86% des Français ne souhaitent pas que François Hollande se représente et 73% des sympathisants de gauche - le socle de son électorat de 2012 - partagent cette opinion. En tout état de cause, même s'il se représentait, 81% de ces sympathisants voudraient que le PS organise, comme pour la présidentielle de 2012, une primaire pour désigner son candidat. Dans ce cas, ils ne seraient que 10% à choisir l'actuel chef de l'Etat, alors que 31% lui préfèreraient le Premier ministre, Manuel Valls et 28% Martine Aubry. Si Manuel Valls n'était pas candidat, la maire de Lille l'emporterait avec 32% à 39% des suffrages, selon que l'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg est ou non en lice.

La primaire socialiste s'était incrustée dans la Coupe Davis et Hollande avait le public contre lui. Malgré leurs profonds "désaccords", Hollande et Aubry ont affiché une belle entente (ci-contre), affirmant "former une bonne équipe de double" . "Il faut toujours jouer collectif, on a formé l'équipe de double !", a plaisanté le président à la sortie du restaurant. Une réponse à son hôte qui avait déclaré peu avant son arrivée : "C'est comme si on jouait le double ensemble face aux difficultés de la crise", a insisté Hollande. Mais l'hypocrite s'est aussitôt fait démentir: en coupe Davis, le couple suisse Federer et Wawrinka l'a emporté (6-3, 7-5, 6-4) contre la paire française Gasquet et Benneteau...


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