jeudi 16 octobre 2014

Affaire d'Etat: le journal Le Monde reçoit ses informations de l'Elysée ?

Et ni Mediapart ni Le Canard n'en a rien su ?

Les rendez-vous secrets de deux journalistes du Monde avec Hollande à l'Elysée
Les investigateurs de l'Elysée, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, 
 militants au journal "indépendant" Le Monde,
bénéficient de la protection de quatre policiers chacun 
et d’une voiture par personne, 
soit un coût de près de 400.000 euros par an pour le contribuable,
depuis septembre 2014


Causeur narre l'affaire ainsi

Ça chauffe dans la presse parisienne. À ma droite, Valeurs Actuelles, à ma gauche, Le Monde. Valeurs Actuelles a ouvert les hostilités en publiant sur son site et dans son édition du 16 octobre un article assez croustillant. Il y est dit que les deux journalistes du Monde en charge des supposées turpitudes politico-financières de Nicolas Sarkozy, nos confrères Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont eu une semaine fort chargée juste après que l’ex-président a officialisé son retour en politique. Et d’ailleurs les lecteurs du quotidien du soir ont pu avoir des preuves de cette semaine chargée puisque Davet et Lhomme ont décroché la Une le 7 octobre sous le titre "Affaire Bygmalion: Sarkozy directement menacé" avant de l’avoir à nouveau le lendemain avec une accroche un rien plus exotique : "Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy". Donc le fait que MM. Davet et Lhomme aient eu un début octobre chargé, tous les lecteurs du Monde le savaient, et même les lecteurs des autres journaux, puisque leurs affirmations ont été reprises un peu partout, sans trop abuser du conditionnel.

Là où l’histoire devient piquante, c’est que d’après Valeurs Actuelles, la semaine de MM. Davet et Lhomme n’a pas seulement été riche en scoops, mais aussi en rendez-vous discrets, pour ne pas dire secrets. Selon VA, "les deux journalistes ont bénéficié d’un rendez-vous à l’Elysée, le vendredi 3 octobre à 19 heures, soit trois jours avant la parution de leur premier article" 

Puis, le lundi 6 octobre "Davet et Lhomme sont reçus à 12h30 au ministère de la Justice." Info confirmée par la chancellerie, dixit Valeurs. 

Enfin, jamais deux sans trois, le même jour, à 15 heures, nos deux confrères auraient été reçus au Pôle financier, ce dont l’hebdo de droite feint plaisamment de s’indigner, le Pôle étant "un lieu en théorie impénétrable par des journalistes puisque les dossiers sensibles qui y sont traités sont protégés par l’ "inviolable' secret de l’instruction."

La suite du papier cesse d’être ironique pour devenir accusatrice 
"Si on ne connait pas la teneur des échanges qui ont eu lieu entre les deux journalistes et leurs interlocuteurs à l’Elysée et au ministère de la Justice, on sait en revanche que les journalistes, ont bénéficié de la violation du secret de l’instruction pour publier deux enquêtes, quelques jours plus tard. »

Si tout cela est vrai, ou disons même si la moitié de tout cela est vrai, ce serait un rude coup pour la crédibilité du Monde dont la plupart des lecteurs ne sauraient imaginer que les scoops maison sont en fait des dossiers livrés clés en mains par d’obscurs commanditaires.

On attendait donc avec impatience le démenti formel des intéressés. 
Et pour tout vous dire, on l’attend toujours. Car que nous dit l’édito furibard publié par Le Monde sous la plume de Gilles van Kote ? Il ne dément ni le rendez-vous de l’Elysée, ni celui de la chancellerie, ni même celui, semble-t-il si fructueux, du Pôle financier. Non, Le Monde monte sur ses grands chevaux de bois et accuse nos confrères de VA d’ "espionnage" ! Non, non, je ne plaisante pas, 
et Gilles van Kote encore moins "Au vu de l’article de Valeurs actuelles, écrit-il, il apparaît maintenant que les faits et gestes de nos collaborateurs étaient surveillés et qu’ils ont été probablement suivis". En conséquence de quoi ajoute mon indigné confrère "Le Monde va saisir la justice. Nous allons demander au Parquet de Paris d’ouvrir une enquête pour espionnage et déposer une plainte pour diffamation et injure." [Ca ne devrait pas poser de problème à ceux qui ont leurs entrées à la Chancellerie...]

Bref, vous avez bien compris. Quand des confrères A ou B , révèlent des pans entiers de dossiers en cours d’instruction, violent le secret de la correspondance, ou celui de la relation entre un avocat et son client, ou encore étalent au grand jour des confidences d’amant à amant, c’est la liberté de la presse. Quand des confrères C ou D, suggèrent que c’est par des moyens illégaux ou immoraux que naissent certains supposés scoops, c’est de la diffamation, de l’injure, et même, roulez tambours, de l’espionnage !

C’est peut-être cette dernière accusation qui amuse le plus. On se frotte les yeux quand les journalistes du Monde, incapables de démentir une info gênante, accusent de barbouzerie d’autres confrères plus malins qu’eux sur ce coup-là. Reste à savoir quels moyens les espions de Valeurs Actuelles ont utilisé pour suivre à la trace les preux chevaliers du Monde. Et si les journalistes-gangsters de VA avaient utilisé les fameux hélicoptères du Kazakhstan ?

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