jeudi 4 septembre 2014

Ministres précaires de Hollande: Thévenoud aujourd'hui et Batho ou Bricq hier

La justice a mis fin au "fini-parti"des éboueurs: Reste le "pas fini-déjà parti" des ministres PS

1 - Thomas Thévenoud et Léon Schwartzenberg, 9 jours


Nommé le 26 août secrétaire d'Etat au Commerce extérieur dans le deuxième gouvernement Valls, Thomas Thévenoud n'aura squatté cette fonction qu'une semaine.
Cet élu PS de Saône-et-Loire, proche d'Arnaud Montebourg et joueur de scrabble en séance de l'Assemblée (lien PaSiDupes avec video
a dit avoir quitté jeudi le gouvernement en raison de "retards de déclaration et de paiement" au fisc, désormais "intégralement régularisés". Pourquoi ce retrait, si le vertueux a - sous la pression - régularisé sa situation ?

Le député PS de 40 ans égale le record du cancérologue Léon Schwartzenberg, ministre (radical socialiste, MRG) délégué à la Santé du 29 juin au 7 juillet 1988 dans le gouvernement Rocard II. A cette époque, le professeur avait frappé d'entrée les esprits par des positions tranchées, en faveur d'un dépistage systématique du sida chez les femmes enceintes et de la légalisation des drogues sous contrôle des pouvoirs publics.

2 - Jean-Jacques Servan-Schreiber, 13 jours
Avant Schwartzenberg, le record avait été tenu par Jean-Jacques Servan-Schreiber, ministre  des Réformes du gouvernement Chirac, resté au gouvernement 13 jours, en juin 1974. Le fondateur de L'Express, président du Parti radical socialiste, a été écarté pour avoir manifesté son hostilité à la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. L'histoire retiendra que son Premier ministre, Jacques Chirac, l'avait surnommé le "turlupin".
3 - Edgard Pisani, 14 jours

En avril 1967, Edgard Pisani -apparenté PS- était resté 14 jours ministre de l'Equipement et du Logement du gouvernement Pompidou IV. Il avait claqué la porte en estimant ne pas avoir les moyens de sa politique. Mais en réalité, il détenait déjà depuis 1966 le portefeuille de l'Equipement dans le troisième gouvernement de Pompidou. Cela ne l'empêchera pas de revenir au gouvernement quelques mois en 1985 en tant que ministre chargé de la Nouvelle-Calédonie.

4 - Pierre Pfimlin et Alain Bombard, 32 jours

Ministre de la Coopération de Pompidou, Pierre Pfimlin, MRP (et oncle de Rémy Pfimlin) avait renoncé à son maroquin en mai 1962, 32 jours après sa nomination. Avec quatre autres ministres du parti centriste Mouvement républicain populaire, il protestait alors contre les propos du général de Gaulle rejetant une "Europe intégrée".

Le navigateur et biologiste Alain Bombard, PS, était lui aussi resté 31 jours au gouvernement, en mai et juin 1981. Nommé par Pierre Mauroy secrétaire d'Etat à l'Environnement, il s'était illustré par son souhait de vouloir abolir la chasse à courre.

5 - Catherine Trautmann et Alain Juppé, 33 jours

Eux auraient certainement aimé rester plus longtemps au gouvernement. Battue aux législatives de juin 1988, Catherine Trautmann - PS- n'avait occupé le poste de secrétaire d'Etat à l'Emploi que 33 jours dans le premier gouvernement Rocard. La socialiste était ensuite devenue neuf ans plus tard ministre de la Culture du gouvernement Jospin.

Plus récemment, c'est Alain Juppé (UMP) qui a fait les frais de cette règle tacite qui veut qu'une défaite électorale conduit un ministre à démissionner. L'ancien Premier ministre avait ainsi dû quitter son poste de ministre de l'Ecologie dans le premier gouvernement Fillon, en juin 2007, après sa défaite aux législatives en Gironde. Avant de revenir en 2010, à la Défense puis aux Affaires étrangères.

Autres éphémères récents: Delphine Batho ou Nicole Bricq 

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