mardi 9 septembre 2014

Fraudeur Thévenoud : double jeu politicien d'un PS "exemplaire"

Tour de passe-passe: Th.Thévenoud quitte le PS, mais reste député, "non inscrit" !

Fraude fiscale et arithmétique parlementaire, en passant par la charte de déontologie et la loi de transparence de la vie publique...   
Montage d'après Chaunu
Laurent Fabius avait soumis ses collègues du gouvernement à la signature d'une Charte de déontologie, dès le 17 mai 2012. "Le bon fonctionnement d'une démocratie passe par l'existence d'un lien de confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent. (...) Elle se construit jour après jour, au vu de l'action du gouvernement et de l'image donnée par ceux qui en sont membres. Un manquement isolé peut, à lui seul, suffire à l'entamer durablement", pouvait-on lire en introduction du texte, lourd de cinq chapitres, dont le 5e: "Intégrité et exemplarité".

Le 3 avril 2013, François
Hollande avait ensuite annoncé une loi sur la transparence de la vie publique, annoncée le 3 avril par François Hollande. C'était sous la pression de l'affaire de dissimulation de fonds sur des comptes en Suisse et à Singapour par le chevalier blanc socialiste Jérôme Cahuzac, ministre du Budget du même Hollande, a été définitivement adoptée par l'Assemblée nationale, mardi 17 septembre 2013, malgré de nombreuses résistances.

Claude Bartolone faisait de la résistance sur le contrôle des élus et la déclaration de leur patrimoine pour permettre de prévenir les conflits d'intérêts et tout enrichissement personnel:
Le président (PS) de l'Assemblée nationale, qui était "contre la publication des déclarations de patrimoine des élus, et qui le demeure", n'hésitait pas à qualifier ce texte de "l'une des meilleures lois européennes" en la matière. Son opposition avait conduit à un compromis bancal consistant à autoriser tout citoyen inscrit sur les listes électorales à prendre connaissance des déclarations de patrimoine des élus, mais sans le droit de les divulguer...

La fraude fiscale du député PS Thomas Thévenoud ébranle la confiance dans le gouvernement

En toute conscience de son infraction au code fiscal de son pays, le camarade d'Arnaud Montenourg, élu comme lui de Saône-et-Loire, avait accepté le poste de secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger du gouvernement Valls 2, en dépit des proclamations de transparence et d'exemplarités des 3 gouvernement de Hollande en deux ans.
Après 9 jours, Thomas Thévenoud est contraint à la démission démissionne le 4 septembre 2014, pour "un problème de conformité avec les impôts"! Selon Mediapart, l'élu "exemplaire" ne déclarait pas ses revenus et il aura fallu une mesure de recouvrement forcé pour qu'il paie un arriéré de trois années d'impôts...

Lundi 7 septembre, le président de l’Assemblée nationale, ,Claude Bartolone (PS), estime maintenant que l’éphémère secrétaire d’Etat Thomas Thévenoud saura " prendre la bonne décision " et démissionner de son mandat de député. A la veille des prochaines élections sénatoriales, le 28 septembre 2014, Sandra Thévenoud, la femme du député, a d'ailleurs été " mise en congé, sans traitement" de sa fonction de chef de Cabinet du président du Sénat, soit à trois semaines de la fin de son contrat, le 30 septembre. "La fiscalité étant l'affaire solidaire des époux, Mme Thévenoud marque la même irresponsabilité que son mari et devrait en tirer les conséquences", explique la sénatrice UDI-UC de l'Orne, Nathalie Goulet, par ailleurs candidate à la présidence du Sénat.
Bartolone sort parapluie et calculette

"Je suis certain qu'après le choix qu'a pu représenter, y compris dans sa vie personnelle, cette sortie du gouvernement, il saura prendre une
décision qui à la fois le protège lui mais nous protège collectivement, et au-delà même de la gauche, tous les responsables politiques, parce qu'on voit le traumatisme qu'a créé cette affaire dans l'opinion publique", a déclaré le sournois Claude Bartolone.
Car le président est ébranlé sur son perchoir. Il évalue donc les rapports de force dans l'hémicycle. "Aujourd'hui, je n'ai aucun moyen pour l'empêcher d'être député", a prévenu le président de l'Assemblée. "A la limite, nous allons voir aussi ce que dira la Haute autorité de la transparence de la vie Publique, qui aura l'occasion d'examiner à la fois son patrimoine et ses déclarations de revenus, comme elle le fait actuellement pour tout député", a-t-il ajouté.
Dessin de Luz
Selon le président de l'Assemblée, qui recevait Thévenoud régulièrement à déjeuner à l'Hôtel de Lassay  avec d'autres jeunes députés, "c'est à la fois une décision individuelle et une décision collective", via le Parti socialiste. Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS, a fini par annoncer lundi qu'il a convoqué M. Thévenoud pour "tirer les conséquences" de sa "défaillance" fiscale sur son mandat de député. 
"Pour le reste, c'est une décision individuelle (...) C'est à lui aussi de voir (...) compte tenu de la légèreté dont il a pu faire preuve hélas, de savoir exactement quelle est la décision qu'il va prendre", a insisté Bartolone.  Thévenoud, qui a nié la fraude, concédant de la "négligence mais pas de la malhonnêteté", a l'intention de conserver son mandat, contre l'avis général à gauche comme à droite.

Au final, le fraudeur vertueux quitte le PS,  pour un temps, pas l'Assemblée !
Thévenoud refuse de démissionner de son siège et fera aujourd'hui sa rentrée au Parlement, avant un retour annoncé au PS d'ici 2017. Malgré les rappels à la décence républicaine, notamment du PS, l’ex-secrétaire d’Etat Thomas Thévenoud a annoncé lundi soir qu’il reste député mais quitte le PS. "Après m’être entretenu ce lundi soir avec Jean-Christophe Cambadélis", "j’ai décidé de me mettre en retrait du Parti socialiste et donc du groupe SRC à l’Assemblée nationale (...) 
Il persiste et signe. "Mais je veux rappeler que l’enchaînement de négligences choquantes qui m’ont placé dans cette situation ne fait pas de moi un fraudeur (...) Mes électeurs de Saône-et-Loire seront mes seuls juges" lors des législatives de 2017, explique-t-il, en victime d'un "enchaînement de négligences".
Simplement, par un jeu d'écritures, l'exemplaire Thévenoud sera déclaré "non inscrit"... 

Thévenoud-la-menace prend le statut de protecteur de la majorité présidentielle !

Le Foll lance un "appel à la responsabilité" à la veille du vote de confiance 
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, accessoirement ministre de l'Agriculture, a lancé sur France Info mardi, jour de la convocation du parlement en session extraordinaire, un "appel à la responsabilité de tous." Les difficultés sont suffisamment importantes en cette rentrée pour qu’on soit solidaires et soudés", tandis que, pour une fois, l'ineffable godillot Bruno Le Roux reste coi.

Revoir à l'Assemblée l'ex-secrétaire d'Etat Thomas Thévenoud, renvoyé du gouvernement en raison de fraude fiscale, exaspère la presse mardi pour qui ce retour n'est vraiment "pas glorieux", mais il est nécessaire à la majorité présidentielle. "La seule perspective de le voir revenir maintenant sur les bancs de l'Assemblée nationale semble une insulte à tous les contribuables en règle avec leur percepteur", commente Nicolas Beytout dans L'Opinion, mais le président exemplaire ne peut se priver d'aucune voix au Parlement et en avale son chapeau.
La démission de Thévenoud entraînerait une législative partielle, avec le risque fort de bénéficier à un candidat UMP.
Or, le groupe socialiste dispose actuellement de 290 voix à l’Assemblée nationale, soit la majorité absolue plus une voix. Peut-il se permettre de perdre encore un député, alors qu’une quarantaine rugissante de "frondeurs" menace de lui faire défaut ? Manuel Valls, qui défend NVB contre les attaques racistes qu'alimentent des déclarations et projets, mais se plaint du surnombre de Blacks dans sa bonne ville d'Evry, n'ignore pas pour autant l’arithmétique. Contraint de rameuter ses troupes à la veille d’un délicat vote de confiance, le Premier ministre envoie Le Foll sonner le rappel de la solidarité parlementaire et sort la grosse artillerie. Il lance à la cantonade : "Marine Le Pen et l’extrême-droite sont aux portes du pouvoir !". Une évocation insultante pour un parti républicain depuis qu'il rassemble 25% des électeurs. À croire qu’agiter le chiffon rouge du FN reste le dernier argument de la gauche aux abois…

Les républicains appellent Thévenoud à la décence 

Martine Aubry ne se dit plus "salie", mais...
"Lui (Thomas Thévenoud) il a un problème, donc il faut qu'il s'en aille", avait pourtant insisté la maire de Lille, Martine Aubry, hier sur Europe 1.

"Quand on est député et membre d'une commission qui lutte contre la fraude fiscale, oublier de déposer sa déclaration (...) c'est invraisemblable", a estimé le maire de Bordeaux, Alain Juppé, lundi sur France Bleu Gironde. "Dans son cas, on va au moins demander à ses électeurs de vous relégitimer."

Cécile Duflot (EELV), ancien ministre, partage l'avis d'Alain Juppé:



Une pétition demande la démission de Thévenoud

La pétition diffusée vendredi sur la plateforme en ligne Change.org a été lancée par un étudiant en droit et militant UMP Guillaume Aubry. "Il est de ceux qui écoeurent les français de la politique; il est de ceux qui démoralisent le pays; il est de ceux qui alimentent les populismes", écrit-il. Hier, déjà 78.000 personnes demandaient la démission de Thomas Thévenoud après une pétition lancée sur Change.org.  LIEN

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