vendredi 1 août 2014

Des voleurs au 36 Quai des Orfèvres, siège de la police judiciaire parisienne

Perquisition à la brigade des stups' après la disparition de 50 kg de cocaïne

La police a perquisitionné 
au 36 Quai des Orfèvres, siège de la brigade des stupéfiants
En argot, la chnouf
désigne les drogues dures,
héroïne ou cocaïne
50 kg de cocaïne ont en effet disparu dans les prestigieux historiques de la police parisienne immortalisés par le commissaire Maigret. 
Les hommes de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, "police des polices") enquêtent sur la disparition inexpliquée de cette drogue estimée à la revente à quelques 7 millions d'euros. Elle est survenue vraisemblablement entre le 23 juillet et jeudi matin, jour où la disparition a été découverte

La cocaïne avait été saisie début juillet  dans le cadre d'une enquête au long cours par la brigade des stups et entreposée dans une pièce sécurisée et blindée avec les scellés de l'affaire. Elle était encore derrière la porte blindée le 23 juillet et elle s'était envolée en fumée jeudi, quand sa disparition a été constatée, une semaine plus tard

Une enquête  très sensible est en cours
 
"Toutes les hypothèses sont ouvertes" à cet égard, dont celle d'un vol crapuleux, ce qui serait, pour les habitués des lieux, "sans précédent". Cela restait en tout cas jeudi soir un mystère, digne d'un polar que ne renierait pas Simenon. 
Il n'est pas non plus exclu que le vol ait été motivé par des rivalités intestines et perpétré pour nuire à un chef de service

En soirée, la préfecture de police de Paris, dont dépend le "36", a confirmé l'affaire. "Informé de la disparition de 51 kg de scellés de cocaïne à la brigade des stupéfiants" de la PJ parisienne, dit le texte, "et parallèlement à l'enquête judiciaire ouverte par le Parquet de Paris, le préfet de police a "immédiatement" (selon l'AFP, mais après sept jours), saisi l'IGPN d'une enquête administrative"."Cette enquête portera sur le respect des règles applicables en matière de gestion des scellés dans les locaux de cette brigade et d'une manière générale sur le site du "36 quai des Orfèvres"", a expliqué la préfecture, communiquant pour une déclaration creuse et inutile. 
Le préfet de police ne fait qu' anticiper d'éventuels développements potentiellement lourds de conséquences, selon la dépêche verbeuse de l'agence de presse officielle. "Si les enquêtes (...) démontrent que la loi a été enfreinte" et "que des manquements aux règles déontologiques ont été commis, des sanctions très fermes seront immédiatement prises". 
La "police des polices" a en tout cas déployé les grands moyens, apès coup, ratissant tous les recoins du célèbre "36 Quai des Orfèvres", où se trouve le siège de la brigade des stups', mais aussi celui de la criminelle. L'AFP décrit des locaux historiques qui ont fêté leur centenaire en 2013, mais vétustes, suggérant que la nouvelle moralité de la police en serait tributaire. 

La fouille était opérée avec l'aide de chiens spécialisés dans la recherche de drogue et devait se poursuivre une partie de la nuit "si nécessaire", indiquaient les sources de l'AFP, comme d'habitude très loquace pour ne rien dire. Ainsi, peut-on lire dans sa longue dépêche que "journalistes et caméras étaient postés jeudi soir devant le 36 quai des Orfèvres, filmant les entrées et les sorties sous la lueur orangée des lampadaires de l'Ile de la Cité. En dehors d'une poignée de passants et de touristes, aucun mouvement ne laissait supposer la perquisition". Des détails utiles à la bonne information de tous?
L'une des sources a précisé, peu avant 22h00, qu'il n'y avait pas eu "à ce stade" d'interpellations. 

Le "36" a déjà été secoué par un scandale en avril dernier. 

Non loin de la brigade des stupéfiants, quatre policiers de l'"antigang", la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), avaient été interpellés, pour le viol d'une Canadienne de 34 ans, dans leurs locaux mêmes. 

Deux des policiers ont été mis en examen pour viol en réunion et placés sous contrôle judiciaire, tandis qu'un troisième a été entendu sous le statut de témoin assisté par un juge d'instruction. L'un des mis en examen a reconnu une relation sexuelle avec la plaignante, soutenant qu'elle était consentante.

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