vendredi 25 juillet 2014

La Suisse laisse éclater la xénophobie européenne contre la France

Dérapage xénophobe au concert de Stromae en Suisse 
Le chanteur Stromae a subi un déferlement de protestations et d'insultes
alors qu'il saluait ses fans français. La presse suisse parle d'une xénophobie anti-hexagonale.

Les 50.000 festivaliers ont donné libre cours à leur animosité anti-française  à Nyon ce mercredi 23 juillet, pour le Paleo Festival.  Stromae,  qui assurait le show ce soir-là, ne s'attendait pas à ce débordement spontané.  Pas un de ses nombreux succès ne manquait à son spectacle: "Tous les mêmes", "Papaoutai", "Ta fête"...  ! Mais nos voisins ont visiblement accumulé un fort ressentiment envers les Français...

Les spectateurs ont immédiatement hué et proféré des insultes lorsque le chanteur a demandé s'il y avait des frontaliers dans l'assistance. "Bouhou les frontaliers !" ou "C'est des pédés, les frontaliers !", a-t-on entendu d'après l'édition suisse du journal Le Matin qui rend compte de cette explosion de xénophobie. Aucun des spectateurs français n'a plus osé répondre à la question du Belge Stromae, qui venait justement d'ironiser sur "l'affront qu'est l'appellation "French fries" pour un Belge"...

Le chanteur belge n'a pas tenu à s'exprimer

Même si les vociférations n'ont pas duré, "elles ont de quoi faire froid dans le dos", commente la presse suisse aujourd'hui. 
Si Stromae n'a pas souhaité répondre aux questions du quotidien, l'auteur du livre "Travailler et vivre en Suisse", David Talerman, y voit 'le symptôme d'un sentiment anti-français renforcé et décomplexé". "J'ai davantage de retours négatifs de Français travaillant et/ou habitant en Suisse. Ce sont des petites choses, des remarques, des idées reçues, des points de vue assez limites. Mais cela suffit à vous faire comprendre que vous êtes étranger. Cette stigmatisation n'est pas nouvelle, mais a grandi", a-t-il expliqué à nos confrères.

Le directeur du Paleo Festival minimise l'incident. 
Pour Daniel Rossellat, "il n'y avait pas d'agressivité". "C'est un comportement un peu chauvin proche de l’esprit des supporters de football qui est suscité par ce genre de questions des artistes", a-t-il déclaré.
Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme, y voit clairement "une expression de cette tendance anti-frontaliers "
Les cris également entendus la veille lors du concert du groupe Thirty Seconds To Mars pourraient lui donner raison. Lorsque le chanteur américain Jared Leto a demandé si des Français étaient présents, les spectateurs s'étaient déjà indignés.
Loin d'être apaisante, cette réaction ajoute au malaise: elle confirme que les Français ne sont pas le point de mire du monde. 
L'effet Hollande?

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