Dialogue ? Les opposants doivent descendre dans la rue pour se faire entendre
Les maires du Rhône, emmenés par Renaud Pfeffer (UMP, Mornant) appellent à une manifestation "apolitique" ce samedi à Lyon, contre la réforme des rythmes scolaires. Ils veulent faire de cette manifestation "le grand rassemblement de toute la communauté éducative, parents, enseignants, animateurs..." contre la réforme des rythmes scolaires. La trentaine de maires du Rhône, emmenés par Renaud Pfeffer, maire UMP de Mornant organisent ce samedi 7 juin un mouvement de protestation devant le rectorat de l'académie de Lyon, 92 rue de Marseille (Lyon 7e) à 10h30.
La question est de savoir s'il est plus intelligent d'enseigner ¾ d'heure de moins chaque jour ou de supprimer le vendredi après-midi de classe selon la proposition du maire PS de Lyon. Sans attendre que Gérard Collomb rende sa décision finale ce vendredi, la FCPE et les syndicats d’enseignants préparent leur propre manifestation. Sur les 36 écoles de la ville, les résultats donnaient, au 2 juin, 58 % contre le vendredi chômé, avec une participation représentative de seulement 20 % des conseils d'école mais qui donne une tendance négative à 4 jours de la fin du scrutin.
"Le retrait ou la liberté pour les maires d’appliquer ou non la réforme"
"Ce que nous défendons avant tout, c'est le bien-être de l'enfant", fait valoir le maire de Mornant (photo ci-contre), leader de la contestation. Au lendemain de la date limite du dépôt des projets pédagogiques des communes à l'inspection académique, le 6 juin, les maires, principalement des élus de droite, réclament toujours "le retrait ou la liberté pour les maires d'appliquer ou non la réforme".
Renaud Pfeffer sait d'autant mieux de quoi il parle qu'il a présenté un projet d'application salué par tous en vue de l'application de la réforme des rythmes scolaires l'année prochaine. S'appuyant sur le travail des services, des parents et des animateurs depuis 18 mois, il prévoit les assouplissements que réclament les parents lyonnais : un service de cantine le mercredi midi, un accueil des maternelles pour la sieste à 13h30 et des activités périscolaires (yoga, lecture, animations sportives) en petits groupes le matin, le midi et le soir jusqu'à 18h30. Le tout sur neuf demi-journées et dans le respect des 45 minutes de temps d'apprentissage en moins chaque jour.
L'opposition d'un maire de droite à la réforme est légitime, explique Renaud Pfeffer, maire et donc garant de la bonne tenue des comptes de sa commune. "Le transfert de charges ne sera pas compensé par l'Etat l'année prochaine", souligne le responsable municipal.
Fort du soutien de près de 800 maires -dont 650 dans le Rhône- qui ont signé sa pétition, il a déposé un recours en illégalité contre le décret Peillon auprès du Premier ministre. "Manuel Valls a jusqu'à la fin du mois pour nous répondre", précise l'élu.
Ce mois-ci, le maire UMP s'apprête à attaquer le décret Hamon dit "d'assouplissement" pour le même motif, "le transfert de charges non compensé", c'est-à-dire .
Enfin, à partir de la rentrée, Renaud Pfeffer appelle les maires qui le soutiennent à "chiffrer précisément le surcoût de la réforme afin d'attaquer sur un contentieux indemnitaire". D'ici là, bien que ce samedi du long weekend de Pentecôte s'annonce ensoleillé, il espère rallier "les nombreux parents d'élèves" mécontents de la réforme, lors d'une manifestation "apolitique", précise-il.
La FCPE refuse l' "union nationale"
"Les enseignants sont globalement contre le projet", rappelle Yannick Ledu, SNUIPP, syndicat dominant d'enseignants proches du PS dans le 1er degré. Le secrétaire départemental du Rhône rappelle qu' "ils sont contre les 4,5 jours, ou contre la méthode de consultation ou encore contre le rythme imposé aux enfants". Résultats, ils se sont massivement abstenus lors des votes aux conseils d'école pour ne pas être "stigmatisés".
Frédéric Volle, du Snudi-FO, deuxième syndicat d'enseignants du Rhône, rappelle d'ailleurs qu'ils ont subi "des pressions de la part des parents d'élèves dont certains les ont appelés à voter contre, et par la mairie et même l'inspection académique d'autre part, qui les ont appelés à voter pour", ce que son syndicat a dénoncé par communiqué de presse.
Mais les sectaires de la FCPE a déjà prévenu qu'elle ne se rendra "certainement pas" à la manifestation des maires de droite ce samedi. "Nous sommes pour la réforme", s'étrangle Véronique Le Coarer, présidente rhodanienne de la fédération de parents d'élèves de gauche.
Bien qu'opposée au choix du maire PS de Lyon (Gérard Collomb a choisi d’alléger la journée de classe en libérant le vendredi après-midi pour y concentrer les activités périscolaires, l'année prochaine), sa présidente locale prépare avec les syndicats enseignants une manifestation, "certainement pour la semaine prochaine" à Lyon.
La PEEP, fédération de parents modérée et fluctuante, a appelé quant à elle au report de la réforme ou, si c'est impossible, à un retour au projet initial de suppression de 45 minutes d'enseignement chaque jour.
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