mercredi 26 février 2014

La France, mauvaise élève de l'UE, dans toutes les disciplines: déficit, chômage, croissance

L'UE adresse un avertissement à Hollande

La situation économique s'améliore dans l'UE sauf en France, note Bruxelles. 
Pépère au rencart européen
L'économie européenne va poursuivre en 2014 sa reprise économique, amorcée au deuxième trimestre de 2013, sans la France. C'est ce qu'a annoncé la Commission, ce mardi 25 février à Strasbourg à l'occasion de la publication de ses prévisions macro-économiques dites d'hiver pour les deux années à venir. Ces prévisions portent à la fois sur la zone euro et l'ensemble de l'UE.
Olli Rehn, le vice-président de la Commission chargé des Affaires économiques et monétaires et de l'euro, résume d'une phrase la situation: "Il y a trois grands messages: la reprise gagne du terrain dans l'UE et se propage même si elle reste modérée; les conditions sur les marchés financiers n'ont cessé de s'améliorer depuis maintenant deux ans et cela devrait aller de mieux en mieux pour les financements des PME."

La croissance devrait ainsi progressivement s'intensifier et atteindre, selon les estimations, 1,5 % dans l'UE et 1,2 % dans la zone euro en 2014 (2% et 1,8% respectivement en 2015). Des signaux plutôt positifs qui se répercutent sur le domaine de l'emploi, puisque la Commission confirme également une future stabilisation du chômage pour les semestres à venir. Elle prévoit même une légère décrue dans la zone euro.
Autre conséquence de cette reprise et de ce regain de confiance: le risque de voir la faible inflation se transformer en déflation test est devenu "marginal", selon la commission.

Mais la France fait du sur-place dans tous les domaines

Cette amélioration globale ne profite néanmoins pas à tous les pays. Olli Rehn risque de fort décevoir Hollande qui compte profiter de la reprise de ses voisins. Le vice-président de la Commission chargé des Affaires économiques et monétaires et de l'euro juge certes que "les différences entre les pays devraient s'amenuiser au fur et à mesure des années". Mais pour l'heure, les prévisions confirment notamment les difficultés d'un pays -la France- à tenir les promesses qu'elle a faites à la Commission! 

Le gouvernement français ne sera pas en mesure de réduire le déficit à 3% du PIB à la fin 2015, comme il s'y était pourtant engagé pour fin 2014, prévoit clairement Bruxelles. La France qui a déjà échoué à réduire le déficit à 3,9% en 2013 (en fait, 4,1%),  n'atteindrait que 4% en 2014 et seulement 3,9% pour 2015 ! Or, Bruxelles avait exigé 2,8% pour 2015.
En matière de croissance, les prévisions ne sont pas plus encourageantes
Le PIB de la France ne devrait progresser que de 1% cette année puis de 1,7% en 2015, selon les experts européens: autrement dit, à un rythme systématiquement inférieur à la moyenne de la zone euro...

Cette sombre perspective conduit l'institution ne voit donc pas comment envisager une amélioration de la situation de l'emploi pour les Français. Selon ses prévisions, le chômage devrait stagner à 11% dans les deux prochaines années. 

Enfin et surtout, la dette continuerait de croître, passant à 96,1% cette année, puis à 97,3% en 2015...
Pierre Moscovici affiche un bel optimiste, en dépit de ces sombres perspectives
La réaction du ministre de l'Economie à Bruxelles a été prompte et claire, hier après-midi: "la France a une trajectoire qu'elle a présentée à la Commission européenne et elle s'y tient". Plus borné, on n'a jamais vu. Il soutient à la face de l'Europe entière que les engagements de réduction de déficit seront tenus.Paris table donc toujours sur un déficit public à 3,6% du PIB fin 2014 et 2,8% fin 2015.
 Et Pierre Moscovici d'assurer que les discussions en cours avec la commission n'ont pas pour but la négociation d'un nouveau "délai".

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