jeudi 9 janvier 2014

Cohérence: Montebourg accueille Amazon; le Sénat vote une mesure anti-Amazon

Une incohérence de plus du pouvoir socialiste

Le Sénat a adopté une proposition de loi permettant 
de défendre les librairies traditionnelles contre les géants de la vente sur internet

Ce texte, voté mercredi 8 janvier dans la nuit, à l'unanimité des sénateurs, vise notamment à réduire l'avantage concurrentiel d'Amazon en n'intégrant plus les frais de port dans le prix des ouvrages. L'objectif est de "faire en sorte que le prix du livre vendu en ligne soit plus élevé que celui vendu par le détaillant en librairie indépendante."

Du côté du gouvernement, on justifie l'intérêt de ce texte par la volonté "de 
limiter les comportements prédateurs
", fût-ce au détriment de l'acheteur. Aujourd'hui, le commerce en ligne de livres s'est imposé comme le troisième réseau commercial derrière les librairies indépendantes et les grandes surfaces culturelles, qui font jeu égal à 23 % de parts de marché. Internet représentait 17 % des ventes de livres de littérature générale en 2012 et Amazon capte à lui seul 70 % de ce marché, loin devant la Fnac et les autres sites marchands.
Pour le chercheur Vincent Chabault, auteur de l'ouvrage Librairies en ligne (Presses de SciencesPo, mai 2013) "le commerce électronique détient 20 % du marché du livre imprimé aujourd'hui et exerce une pression croissante sur les librairies".

La mesure législative vise à protéger une entreprise comme la FNAC

Le lecteur en perd le sourire
Les libraires indépendants ne profiteront pas de cette mesure contre la double réduction à la vente en ligne de livres. 
La librairie française n'a certes pas su prendre en marche le train du Web. Jaloux de leur indépendance, les libraires, fédérés au sein du syndicat de la librairie française (SLF), n'ont jamais réussi à s'entendre pour créer un site commun de vente. Leur seule tentative, le lancement du site 1001 libraires.com en 2011, a été un échec commercial retentissant qui a coûté près de 2 millions d'euros à la profession...

"Mais, aujourd'hui, tous les libraires perdent de l'argent, quand ils sont sur Internet et dans le même temps, ils ne peuvent pas se permettre de ne pas y être", raconte à qui veut l'entendre, Guillaume Husson, délégué général du SLF. Aujourd'hui, d'un côté, les grandes librairies de province ont certes créé leur propre site comme Mollat à Bordeaux, Sauramps à Montpellier, ainsi que les groupes comme Gibert à Paris, Decitre à Lyon ou le Furet du nord. De l'autre, deux tentatives pour regrouper les énergies individuelles ont vu le jour, celle du collectif Librest, réunissant des libraires de l'est parisien et celle de Charles Kermarec, ex-patron de la librairie Dialogues à Brest qui a lancé le portail les libraires.fr.
VOIR et ENTENDRE un reportage soulignant que ce sont les grosses librairies de province - et non les petits libraires indépendants - qui vont profiter de la loi anti-Amazon :  

Le nouvel article sanctionne le lecteur

Inséré dans la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre, il stipule désormais que, dans le cas d'un livre expédié à l'acheteur, le vendeur ne peut plus faire profiter les Français du cumul du rabais autorisé de 5 % et de la gratuité des frais de port.
Le 3 octobre, les députés avaient déjà adopté ce texte. La proposition de loi doit désormais repartir à l'Assemblée pour une seconde lecture qui n'est en réalité qu'une formalité. 
Cette législation est très attendue de la FNAC et des libraires traditionnels, qui dénoncent le "dumping",du géant américain dont la casse des prixne porte que sur la gratuité des frais de port, composante importante de la stratégie d'Amazon. Une politique qui lui coûte par ailleurs 5,1 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) au niveau mondial, selon le journal le Monde.

VOIR et ENTENDRE un reportage corporatiste, oublieux du lecteur et vantant le protectionnisme français visant l'américain Amazon - au détriment de la FNAC - et au profit de libraires traditionnels sclérosés. 
VOIR et ENTENDRE un reportage qui énonce les poncifs de la corporation et vante avec des réserves une mesure anti-Amazon de circonstance, le sauvetage de la FNAC:

Entre 2003 et 2012, la vente de livres par Internet a explosé, passant de 3,2 % à 17 %. 
La lecture va-t-elle reculer d'autant ?
Une réalité étroitement liée à l'existence d'Amazon qui possède un stock de plus de 400.000 références en langue française, offre une remise de 5 % et une livraison gratuite sans minimum d'achat et garantit des délais très courts appréciés du lecteur.
Des coûts très réduits, avec le soutien de Montebourg, ministre du "made in France"...  

L'entreprise américaine ne supporte pas les coûts de librairies, déclare ses bénéfices au Luxembourg et échappe ainsi à l'impôt oppose-t-on à Amazon, seule entreprise citée par la presse orientée.

Les media occultent le coup de boost de Montebourg à Amazon.
Le groupe américain a ouvert un troisième centre de distribution en France, sur les terres du ministre du Redressement productif... Montebourg s'est défendu de l'accusation que l’implantation d’Amazon s'est faite dans sa région avec des aides d’État, dont la prime à l’aménagement du territoire, parce qu'il est ministre de l'Industrie: il souligne ainsi qu'il ne l'était "pas encore quand le dossier a été étudié", a-t-il martelé plusieurs fois, mais ne précise pas que l'implantation est portée par le président du Conseil général, un certain Montebourg. 
Nouvel exemple de double langage au sommet
"Je ne cache pas mon contentement...", roucoulait-il en juin, lors de l'inauguration. "C’est une renaissance économique pour la région, un message d’espoir pour les territoires français qui ont connu un séisme économique",  asséna le ministre, en choeur avec le maire socialiste Christophe Sirugue et le président socialiste du Conseil régional François Patriat.

A sa création en 1954, la FNAC, Fédération nationale d'achats des cadres, voulait la création de carnets d'achats pour tout public qui voulait acheter moins cher. Les commerçants inscrits sur ces carnets accordaient des remises aux particuliers et versaient une commission à la FNAC. Les fondateurs de cette entreprise,  et un trotskiste, rêvaient alors une nouvelle approche de l'amélioration du sort des travailleurs -en fait, des cadres à 80%- fondée non sur l'augmentation des salaires, mais sur la baisse des prix. La FNAC sera rachetée en 1985 par la GMF alors dirigée par Michel Baroin. À sa tête se sont ensuite succédés des présidents tels que François-Henri Pinault (dit FHP) fils de François Pinault, Denis Olivennes en 2003, puis Christophe Cuvillier et, depuis 2010, Alexandre Bompard.
Quand l'actuelle proposition de loi sera votée par les députés en seconde lecture, elle affaiblira Amazon et soulagera aussi financièrement la FNAC, une entreprise qui voit dfiler ses présidents et se trouve dans une situation financière critique que Montebourg n'a fait qu'enfoncer un peu plus.

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