mardi 26 novembre 2013

Réforme des rythmes scolaires: les instits repartent en grève le jeudi 5 décembre

Le syndicat d'enseignants du primaire demande à Peillon de renoncer à généraliser sa réforme

Le SNU-ipp appelle à la grève nationale le 5 décembre.

"La priorité au primaire ne peut pas se résumer à une réforme des rythmes mal pensée et contestée", souligne jeudi 21 ce syndicat de la FSU, suiveur de la CGT. "Pendant ce temps-là, la nécessaire transformation de l'école reste à quai et ce d'autant que l'investissement budgétaire ne se traduit pas encore par une vraie 'priorité au primaire'".

La réforme des rythmes scolaires voulue par Peillon remet en place une demi-journée de classe supplémentaire, supprimée en 2008, afin d'alléger des journées surchargées peu propices aux apprentissages. Mais la gauche socialo-écolo cherche à retablir son ascendant sur les familles en reprenant en mains l'encadrement des enfants à des fins de rééducation.

Il dénonce des mesures "décevantes" pour la direction et le fonctionnement de l'école 
Peillon, clairement,
a un problème...
Ainsi pointe-t-il une "formation continue en panne" et des effectifs dans les classes qui resteraient chargés, malgré les créations de postes qui creusent la dette publique. Le budget 2013, voté le 20 décembre 2012 par le Parlement prévoit 10.000 créations de postes (sur 30.000) pour le secondaire, dont 8.781 pour l'Education nationale. Ce sont des contrats aidés, donc des contrats précaires, de vingt heures par semaine et d'une durée de deux ans maximum. La "gauche sociale" renoue ainsi avec les CDD, dont les perspectives d'emplois en bout de course sont très incertaines...  

Le primaire se sent lésé, car les quelque 8.000 postes qui sont prévus au budget 2013, seront affectés à des enseignants du secondaire.
 
Un gros renfort apparent, mais en personnels précaires, donc, pour agir temporairement sur les chiffres du chômage chez les jeunes, dont la gauche nous certifie qu'ils baissent... Mais combien de ces nouveaux emplois seront pérennes? Ces postes précaires n'ajoutent pas grand chose sur le long terme aux 60.000 postes de fonctionnaires annoncés sur le quinquennat. 
Quelque 500 nouveaux emplois sont également prévus pour les auxiliaires de vie scolaire, les personnels administratifs et médico-sociaux. Des créations de postes donc, mais moins sensationnelles que ce que le ministre a voulu laisser croire…

A l'heure actuelle,
 seulement 
quelque 4.000 communes (soit 20% des élèves) appliquent la réforme des rythmes scolaires qui signe le retour à la semaine de 4,5 jours. Le pouvoir fait valoir que plus de 80% de ces communes pionnières se déclarent satisfaites de son application, selon une enquête menée par l'Association des maires de France.  
Mais il ne précise évidemment pas que ce sont les plus miltantes, que le président e l'AMF est un UMP accommodant, mais que le premier vice-président délégué est André Laignel, membre du Parti socialiste. Ce maire vertueux est d'ailleurs l'auteur en 1981 de ce merveilleux aphorisme sanctionnant un démocrate, Jean Foyer, à propos des nationalisations: " il a juridiquement tort, car il est politiquement minoritaire."

Une réforme lourde à gérer, même par les maires godillots

Acculturation de la jeunesse
du Tibet par la Chine
La majorité des "pionniers" se plaint de "la grande complexité de mise en œuvre de la réforme" et de son coût pour les finances locales. Une grande surprise, sachant que Peillon assure avoir appliqué la méthode de concertation du gouvernement...

77% des communes volontaires admettent avoir des difficultés à financer la mise en œuvre
de ces nouveaux rythmes. Plus de six sur dix estiment dépenser entre 100 et 200 euros par enfant et par an. Soit un coût médian de 150 euros, calcule l'AMF. Une somme non répercutée sur les familles, puisque 80% des communes concernées ont opté pour la gratuité des activités périscolaires, mais qui vont comprendre pourquoi leurs impôts locaux montent en flèche. Dans le détail, moins de 15% des communes disent dépenser moins de 100 euros et 10%, en revanche, plus de 300 euros.

La plupart des communes moyennes et petites 
rencontrent les plus grandes difficultés à embaucher des animateurs compétents pour les activités périscolaires. Alors que plus de la moitié des villes ayant appliqué la réforme déclarent en avoir recruté, 40% disent avoir eu des difficultés dans leur démarche. Un constat moins vrai en milieu rural, où beaucoup de maires expliquent avoir été "seuls sur leur secteur" à appliquer la réforme. 
De leur côté, les enseignants ne participent  à ces activités que dans 20% des communes. Une proportion qui grimpe à 55% dans les villes de plus de 30.000 habitants. La moitié des communes ont aussi rencontré "des problèmes de taille des locaux" pour l'exercice de ces activités qui, dans 90% des cas, ont lieu dans les écoles. 
Façonnage précoce des esprits
à la théorie du genre
Les maires doivent faire appel aux associations locales et les MJC participent à l'effort militant, mais avec un taux d'encadrement proche de la prise de risques. Il se trouve que Hollande a justement promis de développer la participation des réseaux associatifs dans la vie publique et d'augmenter les aides : il a simplement mis la charrue avant les boeufs... 

L'organisation du temps scolaire est inégalitaire
La participation aux activités péri-scolaire est volontaire. Selon l'AMF, "plus de la moitié des communes déclarent que le taux de fréquentation dépasse 85%", surtout sur la plage médiane du déjeuner. 15% des villes signalent une fréquentation inférieure à 50%.
 
Les prestations sont très diverses et de qualité souvent médiocre, d'une municipalité à l'autre. Entre les activités périscolaires de 45 minutes quatre fois par semaine, après la scolarité, et celles qui sont intercalées en début d'après-midi, toute la palette des formules est expérimentée. Outre qu'il n'est pas rare que les activités proposées soient improvisées et fantaisistes, dy type atelier vernis à ongles pour les garçons, et haïkido pour les filles, et rythmes africains pour tous, "le modèle initialement présenté par l'Éducation nationale de répartition du temps libéré en tranches de 45 minutes sur quatre jours n'est finalement retenu que par une commune sur deux", commente l'association.

Le SNU-ipp confirme les difficultés de financement.

Vincent Peillon est-il justifié par conséquent à dénoncer "la petite délinquance civique" des 55 premiers maires, étiquettés de droite ou sans étiquette, regroupés au sein du "Collectif contre la réforme des rythmes scolaires", qui refusent d'appliquer la réforme des rythmes scolaires, alors que parents et enseignants poursuivent leur fronde, avec une grève nationale prévue le jeudi 5 décembre, après les premières séries de deux jours de mobilisation les 12, 13, 14 et 20 novembre, qui ont peu mobilisé les parents d'élèves en premier, les instits et les personnels municipaux ensuite. Lien PaSiDupes
Le mardi 12 novembre, les animateurs de la Ville de Paris ont commencé l'opération. L'UNSA et de la CGT demandaient une "amélioration des conditions de travail" et une "juste rétribution". Et le 13 novembre encore à Paris, un rassemblement était organisé devant l'Hôtel de Ville, avant un défilé vers le ministère. Mercredi également, des collectifs de parents ont contesté la réforme appellant sur Facebook à ne pas mettre les enfants à l'école et à bloquer les établissements. Jeudi, d'autres sections du SNUipp-FSU appellaient à la grève. CGT, FO, Sud et Faen, minoritaires dans l'éducation, appellaient en même temps à une grève nationale pour l'abrogation du décret. La CGT et Sud appellaient aussi les animateurs et Atsem (aides en maternelle) à la grève nationale: la cantine et autres activités périscolaires ont puêtre perturbées. Sud, minoritaire, appellait à faire grève contre une journée de rattrapage du lundi de la rentrée.
La grève a été suivie au niveau national par 25% des enseignants des écoles et par 50% à Paris, mais c'est selon le ministère.
Les participants du 5 décembre seront-ils mal notés et stigmatisés comme "factieux" ?

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