Menace sur le logement: fort ralentissement de la collecte sur le Livret A en juillet
Les Français ont anticipé la baisse de rémunération du placement préféré à 1,25%, le 1er août
DAL a installé un campement place de la République à Paris, du 15 au 19 août 2013 |
Avant même la baisse du taux de rémunération de 0,5% au 1er août, la population a pris peur et la collecte nette (dépôts moins retraits) sur le Livret A a nettement chuté de 82% sur un an, selon des chiffres publiés mercredi par la Caisse des dépôts.
Sur les sept premiers mois de l'année, la collecte nette reste toutefois supérieure à celle de la même période de 2012 et s'établit à 15,53 milliards d'euros (contre 13,29 milliards) grâce à un mois de janvier particulièrement bon (8,21 milliards d'euros).
Le gouvernement Ayrault a décidé cette baisse du Livret populaire en août, en fonction de l'inflation, passant de 1,75% à 1,25%.
Le psychologue du ministère de l'Economie, Pierre Moscovici, avait annoncé cette baisse de taux mi-juillet...
L'avenir est moins rose que prévu
En 2012, à la même époque, le livret d'épargne avait au contraire bénéficié de la perspective du relèvement de son plafond.
Au total, les sommes déposées sur le Livret A se montaient à 265,6 milliards d'euros fin juillet 2013.
En y ajoutant le Livret de développement durable (LDD), dont la collecte nette a quasiment doublé le mois dernier, à 850 millions d'euros, les dépôts atteignaient 365,4 milliards d'euros. Le gouvernement donnait alors à croire qu'il pourrait ainsi porter à 150.000 par an la construction de logements sociaux dès 2013, contre 110.000 en 2011. On sait depuis ce qu'il en a été...
Ces deux livrets ont donc vu leur encours nettement grimper jusqu'en juillet à la suite des relèvements de leur plafond décidés par le gouvernement, d'où un excédent de ressources pour accomplir les missions dévolues à la CDC.
Les banques vont récupérer une partie de cette manne, à savoir 30 milliards d'euros, selon un décret publié fin juillet, une somme qui devrait aller au financement de petites et moyennes entreprises. Le logement n'est donc pas prioritaire, ce qui explique le coup de sang de DAL et l'opération de diversion de Duflot sur Valls.
A la mi-juillet, des clandestins sans-logis ont occupé un appartement à Bordeaux : 4 militants du DAL interpellés. Les enquêteurs cherchent toujours à savoir qui a concrètement commis le délit de violation de domicile en installant des Bulgares et Géorgiens dans un logement habité par une octogénaire.
Depuis, le porte-parole de l'association Droit au Logement (DAL), Jean-Baptiste Eyraud, a confié sa déception face à la politique du logement du gouvernement qu'il avait appelé de ses voeux. "Il y a eu des engagements sur la loi de réquisition, mais ils n'ont pas été tenus. Il y a eu des promesses [de Cécile Duflot], mais un an après, elles se sont un peu envolées. Nous sommes très déçus. On considère que les intérêts des mal-logés, et des locataires en général, ne sont pas défendus", déplore-t-il sur le site Internet du Journal du Dimanche.
Depuis, DAL a installé un campement place de la République à Paris, du 15 au 19 août 2013, pour attirer l’attention de Hollande et exiger "l’application de la loi DALO [droit au logement opposable], de l’accueil inconditionnel, d'une loi sur les réquisitions".
Pour mémoire, La Croix Rouge réclame 10.000 euros aux activistes de DAL, pour frais d'avocat et demande l'expulsion de sans-abris qui occupent un foyer à Toulouse.
Les établissements bancaires distribuant ces livrets seront moins rémunérés (-0,1% en moyenne).
Bercy devrait dresser un bilan de ces mesures à l'automne.
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