lundi 8 juillet 2013

Alain Mimoun, un digne de la République nous laisse orphelins

Hommage national à Alain Mimoun, ce lundi

"Alain Mimoun est mort", titrent sobrement Libération et Le Monde

Il a fait honneur à son pays
L'athlète français Alain Mimoun, champion olympique du marathon à Melbourne en 1956, est décédé vendredi 28 juin à l'âge de 92 ans. Considéré comme une légende du sport français, Alain Mimoun, qui s'est éteint jeudi, avait en outre remporté trois médailles d'argent olympiques : sur 10 000 m en 1948, et sur 5 000 m et 10 000 m en 1952.

Né en Algérie le 1er janvier 1921 sous le nom d'O'Kacha Mimoun, ce valeureux combattant de la seconde guerre mondiale sur plusieurs fronts avait gagné au cours de sa carrière une trentaine de titres nationaux, sur 5 000 m, 10 000 m, en cross et en marathon. Dès l'annonce de sa disparition, à la mi-journée, les hommages se sont succédé pour saluer un homme de caractère, à la résistance inouïe, qui courait encore à son âge plusieurs kilomètres par jour.

"Un magnifique Français," se souvient F. Hollande :
Dans un communiqué, François Hollande a salué ce "combattant de la France libre", "magnifique Français", qui a "marqué profondément l'histoire du sport français" et a "aimé et servi la France". Envoyé combattre sur le front belge, en Tunisie puis en Italie, Alain Mimoun a failli y perdre la jambe gauche en frôlant une amputation après avoir reçu un éclat d'obus.

Jean-Marc Ayrault a pour sa part souligné la "victoire exceptionnelle" à Melbourne en 1956, d'un "grand serviteur de la France" qui a "inscrit son nom dans le panthéon du sport français". "Alain Mimoun laisse la France orpheline d'une de ses plus belles figures", conclut le premier ministre.

Michel Jazy, médaillé d'argent aux JO de Rome en 1960 sur le 1 500 m, "garde une profonde admiration" pour celui qu'il a longtemps considéré comme un exemple à suivre. "J'ai eu la chance de partager la chambre d'Alain Mimoun pendant six semaines et j'ai vu l'intensité et le professionnalisme que ce garçon donnait pour réussir dans la finale olympique", a dit l'ancien champion sur RTL."Alain Mimoun a été pour moi un exemple et un modèle. Il me réveillait le matin à 5 h 30 pour aller courir et le soir il m'obligeait à aller au lit à 20 h 30. Alors que nous étions aux JO, je ne pouvais pas profiter des soirées qu'il y avait au village olympique !", s'est-il souvenu.

"C'est avec une grande tristesse [que] je viens d'apprendre le décès de Alain Mimoun. Repose en paix toi qui est si grand", a estimé pour sa part, sur son compte Twitter, Mehdi Baala, médaillé de bronze aux JO de Pékin sur le 1 500 m."J'avais l'impression que ça ne pouvait jamais lui arriver parce que je le voyais encore quand j'étais athlète, il devait avoir 75-80 ans, il courait encore dans le bois de Vincennes, donc toujours la passion de la course à pied", a dit de son côté sur BFM-TV Stéphane Diagana, ancien champion du monde de 400 m haies. "Je le pensais en bonne santé, j'ai toujours ces images en tête de quelqu'un de très âgé mais qui encore courait ou marchait ou était très actif", a-t-il ajouté.

La consécration de Melbourne


La ministre des sports, Valérie Fourneyron, a pour sa part salué dans un communiqué "l'athlète tricolore le plus médaillé de tous les temps, un exemple de droiture et de gentillesse". Né en "Algérie française", il a découvert la course à pied un peu par hasard, à l'armée, peu après son engagement à l'âge de 19 ans.

De retour à Paris après la guerre, l'ancien combattant va commencer à régner sur les courses de fond françaises à partir de 1947, en
accumulant les titres nationaux et les records. Cette époque marquera aussi la naissance de sa rivalité teintée d'amitié avec le Tchécoslovaque Emil Zatopek, derrière lequel il terminera à chaque fois aux JO de 1948 et de 1952.
VOIR et ENTENDRE l'évocation de l'exploit de Mimoun terminant 2e du 10 000 m derrière Zatopek en 1948:



Quatre ans plus tard, Alain Mimoun connaît enfin la consécration à Melbourne,

sous une température de plomb, au lendemain de la naissance de sa fille prénommée, avec beaucoup d'espoir, Olympe. Au terme de deux heures et vingt-cinq minutes d'effort, le coureur français à la moustache bien mise et au petit mouchoir noué aux quatre coins sur la tête entre dans l'histoire en devenant champion olympique. Son ami et rival de toujours, Zatopek, se classe sixième et l'enlace à l'arrivée.


Symbole de sa ténacité, Mimoun décrochera
son dernier titre de champion de France de marathon à l'âge de 45 ans, en 1966. Il détient d'ailleurs toujours plusieurs records nationaux dans la catégorie vétérans.


VOIR et ENTENDRE Monsieur Alain Mimoun évoquer ses plus grands exploits en mai 2004:

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