samedi 25 mai 2013

Printemps Français: qui sont ces "terroristes" qui terrorisent Valls et Ayrault ??

Le "Printemps Français" suscite une nouvelle psychose du PS: pour le bien de la Manif pour tous !

Ces cathos sont-ils vraiment des ultras, voire des fachos?

Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français, 
défend la cause du mouvement auprès des media

Le mouvement dissident de la Manif pour tous, emmené par Béatrice Bourges, a lancé
un appel à la "résistance" qui laisse présager des opérations "coup de poing" lors de la grande manifestation du 26 mai. Focus sur un petit mouvement informel et insaisissable.

Le Printemps Français, un "état d'esprit" ? 

A la suite de l'évocation de "craintes" de débordements lors de la manifestation de dimanche contre la loi du mariage pour tous, d'abord
par Frigide Barjot, puis par Nathalie Kosciusko-Morizet, le ministre de l'Intérieur envisage d'interdire le Printemps Français (PF). 
Manuel Valls juge possible d'interdire un mouvement qui n'est pas déclaré et n'a aucun statut: intox ou manipulation de l'opinion ? 

Ce mouvement dissident de la Manif pour tous, qui s'est déjà illustré par ses actions frontales, en appelle à la "résistance" et à la "transgression" tout en se revendiquant "non-violent". Poserait-on ces mêmes questions à propos de Gandhi ? 

Qui se cache derrière le PF? 

Mais
 se cache-t-on, au Printemps Français ? Qui se cache derrière, peut-être ? Quelles sont ses revendications, ses modes d'action ? A l'en croire pourtant, le PF n'a en fait aucun secret pour la presse.

Pour Caroline Fourest, journaliste gauchiste, homosexuelle et féministe, et militante hostile à l'extrême droite mais complaisante envers l'extrême gauche, les membres du Printemps français sont "des jeunes qui trouvent les méthodes de la Manif pour tous trop molles", dont certains sont parfois proches de l'extrême droite. "Leurs actions sont d'ailleurs relayées sur Internet par le Bloc Identitaire et les Jeunesses Identitaires", illustre-t-elle, considérant que si on n'est pas responsable de ses parents, on l'est de ses suiveurs.

"Le Printemps Français est un réseau plutôt qu'une organisation à proprement parler", analyse Erwan Le Morhedec, avocat et blogueur qui dit "connaître des membres du Printemps Français" et qui partage leur opposition à la loi Taubira. Pour lui, le PF, ce sont "des jeunes gens en contact qui, un peu à la manière des apéros géants, organisent des actions spontanées via les réseaux sociaux." Un mouvement très volatile, donc.

Un point de vue partagé par celle qui s'est vue propulsée à la tête du PF par les media:
Béatrice Bourges, porte-parole du Collectif pour l'enfant, qui rassemble quelque 80 associations de défense du "droit à l'enfant à être élevé par un père et une mère": "le Printemps Français est un état d'esprit qui prône une résistance non violente et transgressive à la loi Tauriba", déclare-t-elle à L'Express. 
Mais plus précisément ? Pour elle, ce sont les "mêmes personnes" qui composent le Printemps Français, les Hommen et la Manif pour tous.

Quelles sont leurs revendications?

Né au lendemain de la manifestation du 24 mars, lors de laquelle des heurts avec les CRS avaient eu lieu, le mouvement revendique initialement l'abrogation de la loi Taubira, à l'instar de la Manif pour tous. 
Mais son discours semble s'être progressivement radicalisé, "frôlant la rhétorique complotiste chère à l'extrême droite", assure Caroline Fourest. Pour preuve, la promulgation d'une "nouvelle résistance à l'idéologie" sur leur site Internet, le 20 mai, en réaction à la promulgation officielle du projet de loi sur le mariage pour tous par François Hollande, samedi 18 mai. Ils sont de ces opposants qui vivent fort mal d'avoir été privés de débat et, mieux, d'avoir été pris de vitesse par un Parlement scélérat qui a accéléré le calendrier  pour passer voter avant juin comme annoncé et "griller" la Manif pour Tous déjà fixée au 26 mai. Aujourd'hui, la majorité présidentielle exerce des pressions et fait un chantage intolérable aux risques d'affrontements, visant à démobiliser les opposants pacifistes. Et laisser le Printemps Français seul en face à face avec des forces de police déployées en nombre.

"La France est actuellement soumise à des forces qui veulent l'asservir entièrement", lâche le PF, qui défie le pouvoir hégémonique et méprisant, affirmant que "la bataille ne fait que commencer", et qu'elle "se prolongera jusqu'à la victoire." 

Suite à l'exclusion et à la stigmatisation des opposants, la bataille prend des airs d'appel à l'épreuve de force
"Le Printemps Français énonce (...) que seront tenus pour cibles : le gouvernement actuel et tous ses appendices, les partis politiques de la collaboration, les lobbies où s'élaborent les programmes de l'idéologie et les organes qui la diffusent." Comprendre, les media.

Quelles sont leurs méthodes ?

La "transgression", la "non-violence", la "présence insaisissable" et la "loyauté" font partie des neuf principes de fonctionnement établis par les instigateurs du mouvement. En témoignent les différentes opérations "coup de poing" menées à l'encontre du "lobby gay". Le 7 avril, une dizaine de personnes, masques blancs sur le visage et se revendiquant du PF (sans possibilité de savoir vraiment, donc !) ont recouvert d'affiches l'Espace des Blancs Manteaux à Paris, où devait se tenir une manifestation LGBT. Un "saccage", selon les associations pro mariage gay. A preuve que la gauche dénie à la droite le droit à la contre-manifestation.

La spontanéité est la marque de fabrique de ce mouvement informel
Blocages de péage, affichage vandale, déploiement de banderoles, manifestations, la variété des actions ont tellement impressionné qu'ils ont été analysés comme des menaces, une interprétation que les syndicats ne se voient pas opposer, si peu représentatifs soient-ils. 
Toujours pacifiques ? Les heurts au Panthéon et à la Sorbonne justifient-ils cette question qu'on ne pose pas aux syndicalistes casseurs de la préfecture d'Amiens. Impossible d'ailleurs de savoir si les personnes interpellées appartiennent au PF ou non. N'a-t-on pas en outre commencé par stigmatiser des provocateurs -tout aussi anonymes- venus des banlieues, avant de monter les rares débordements en épingle pour les attribuer à une extrême droite qui n'avait pas trouvé à s'exprimer avant le projet de mariage homosexuel imposé.

"Valls fait des moulinettes"

Erwan Le Morhedec s'étonne des
déclarations de Manuel Valls, qui envisage une interdiction du mouvement : "J'aimerais qu'on m'explique où est la violence dans le PF ! s'exclame-t-il. Jusqu'à présent, le pire qu'il y ait eu, c'était au Panthéon [où un manifestant a été interpellé], et les quelques heurts avec des CRS, lesquels ne sont jamais mis en cause, bien qu'ils aient "gazé" des personnes âgées et des enfants lors de l'immense rassemblement de 1.000.000 d'opposants pacifistes, le 13 janvier à Paris. "D'après ce que je sais, il n'y a pas de projet d'attentat de leur part", suppute Valls.

Une opinion qui contraste avec celle de Charles, un organisateur engagé dans le mouvement des Veilleurs, autre organisation née de la Manif pour tous et qui a pour objectif de "lutter pacifiquement" contre le mariage pour tous. "Nous sommes un mouvement pacifique et nous condamnons toute forme de violence", affirme-t-il. "Nous ne faisons pas d'opérations 'coup de poing' à la manière du PF. Eux sont peut-être plus contre le gouvernement et contre Hollande que contre le projet de loi lui-même".

Quoi qu'il en soit, pour Erwan Le Morhedec, "Valls fait des moulinettes".
"Ca serait inquiétant pour la liberté d'opinion et d'expression que le PF soit interdit". Juridiquement, relève-t-il, l'interdiction est impossible: "le Printemps Français est un réseau officieux, pas une association." Inattaquable, donc ? "Valls ne peut pas interdire un état d'esprit", tranche Béatrice Bourges.

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