vendredi 5 avril 2013

Mélenchon courtise la gauche du PS ébranlé par l'affaire Cahuzac

Mélenchon tend la main aux militants socialistes "meurtris"

Jean-Luc Mélenchon a invité les "milliers de militants socialistes meurtris" par l'affaire Cahuzac à venir le rejoindre pour former une majorité alternative à l'Assemblée nationale.
Les aveux de Jérôme Cahuzac, ont provoqué une onde de choc du gouvernement jusqu'au-delà du parti du président. L'ancien ministre PS du Budget a en effet reconnu mardi détenir un compte bancaire à l'étranger depuis 20 ans après avoir démenti cette information pendant quatre mois face à la représentation nationale et au président Hollande.
Invité sur France Info vendredi, le co-président du Parti de gauche (PG), PC et Parti de gauche, a appelé à manifester le jour anniversaire du second tour de l'élection présidentielle, le 5 mai prochain, pour promouvoir la VIe République souhaitée par Arnaud Montebourg, ministre de Hollande...
Montebourg est ministre du Redressement productif de Hollande
Mélenchon souhaite ainsi donner "le coup de balai qu'il faut pour purifier cette atmosphère politique absolument insupportable"."J'ai été membre du Parti socialiste pendant trente ans, je l'ai quitté pour dénoncer une dérive idéologique et parce que je pensais qu'il fallait faire autrement", a-t-il souligné. "J'ignorais que ceux que j'avais en face de moi étaient des menteurs, des trafiquants d'influence avec des gens d'extrême-droite. Tout cela est absolument inacceptable."
"Est-ce que vous n'êtes pas frappés de voir que la chaîne des mensonges qui entoure Cahuzac commence dans le Parti socialiste et finit au Front national? C'est absolument invraisemblable", a-t-il dit.
"Des milliers de militants (socialistes) sont meurtris, j'espère qu'ils vont se rapprocher de moi, qu'ils vont comprendre qu'ils sont déshonorés par ces fréquentations", a poursuivi l'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2012 qui s'est défendu d'entretenir "une ambiance" du "tous pourris".
"Je pense que le plus tragique pour moi serait de tenir des discours sur la nécessité de faire une VIe république et de fermer les yeux au nom de je ne sais quelle confraternité."
Un système socialiste en faillite
Interrogé sur la décision de François Hollande de ne pas procéder à un remaniement gouvernemental malgré les demandes pressantes de l'opposition, le co-président du Parti de gauche a estimé que le chef de l'Etat a une lecture "totalement erronée" de la situation.
"Ce n'est pas une personne qui a failli, c'est un système qui révèle sa pourriture intrinsèque", a dit Jean-Luc Mélenchon: à côté de lui et quoi qu'en disent les media impliqués avec le pouvoir, les responsables de l'UMP passent pour des enfants de choeur dans leur condamnation de l'exécutif. "Ce système qui a combiné les effets d'une monarchie quinquennale avec une irresponsabilité se diffusant à tous les étages par la concentration du pouvoir et le néo-libéralisme avec les flots d'argent qui circulent, tant est si bien qu'une espèce d'oligarchie s'est constituée."
Mélenchon  a exprimé le souhait de constituer une majorité alternative avant la prochaine élection présidentielle
Après avoir rappelé son "opposition totale" à la politique menée par le gouvernement, il a déclaré: "Je dis que je peux faire une majorité alternative avec les écologistes et les socialistes de gauche à l'Assemblée nationale et proposer une autre formule gouvernementale", a-t-il dit.
Il est clair que les amis altermondialistes de l'ex-magistrate Eva Joly et de Cécile Duflot, ministre Europe Ecologie-les Verts du Logement de François Hollande sont plus proches de Mélenchon que de Ayrault et Harlem Désir.
Laurent Berger (CFDT) s'alarme

Proche du pouvoir, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé vendredi l’affaire Jérôme Cahuzac "dramatique pour la démocratie".
"Ce qui se passe est dramatique pour la démocratie. Il y a une faute individuelle lourde et scandaleuse. Mais il ne faut pas laisser dériver cette crise du politique car elle profite aux extrémistes", a-t-il déclaré depuis Nouméa.
"Je crains une crise de confiance et j’en appelle aux politiques pour qu’ils s’engagent concrètement sur des solutions pour répondre aux vraies préoccupations des salariés: l’emploi, la cohésion sociale...", a-t-il conclu en revenant à son domaine de compétence.

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