Tansparence et moralisation de la présidence ?
Le mercredi 24 avril, le Conseil des ministres a adopté les projets de loi de moralisation de la vie publique voulus par François Hollande.
En matière de transparence, elle prévoit l'incompatibilité professionnelle. "L'objectif est d'éviter qu'on puisse exercer en même temps une fonction de parlementaire et une fonction professionnelle de conseil", précisait Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement au Parisien, dimanche 21 avril. A l'évidence, le président "normal" est au-dessus de cette morale commune.
Bien que président - même apparent - de la République, il n'en garde pas moins des contacts réguliers avec les journalistes, et leur sert même à l'occasion de source directe, comme le rapporte Le Monde dans son édition datée du 1er mai.
En témoigne cette réunion à l'Elysée au cours de laquelle le secrétaire général, Pierre-René Lemas, journal à la main, s'est indigné de la publication d'une information : "Mais qui a sorti ça à la presse ?"
Avec calme et candeur, la "fraise des bois" répond alors devant des conseillers médusés:
"C'est moi..."
La date et la nature de l'information en question n'ont pas été précisées par le quotidien du soir. Non plus que l'organe de presse mais, à l'issue de l'unique débat qu'il a consenti au président sortant, les Français ont pu voir Ruth Elkrief faire la bise au candidat Hollande. Alors pourquoi pas le pontifiant Olivier Mazerolle ou ... l'inarticulé Laurent Mouchard-Joffrin !
Le président de la République parle également en "on" aux journalistes
Les yeux de Chimène Elkrief |
Ce fut ainsi le cas le 19 avril où François Hollande confirma la libération des otages Français au Cameroun aux défavorisés abonnés du Monde.
Les exemples ne manquent pas
Dans article réservé aux riches sur l'anniversaire du quinquennat du président de la "gauche sociale", les journalistes Thomas Wieder et David Revault d'Allonnes (grand reporter au service politique d'Europe 1 en charge du PS) rapportent également d'autres propos tenus par François Hollande dans son avion au retour de son voyage en Chine, en particulier sur la grogne de la majorité présidentielle.
"Je peux la comprendre, cette majorité; je lui ai fait accepter tellement de choses en un an : la maîtrise de la dépense publique, le pacte de compétitivité, la réforme du marché de l'emploi. Donc qu'il y ait parfois des états d'âme, c'est normal. Mais l'essentiel, c'est que les grands choix soient validés, or ils le sont et au fond il n'y a que ça qui compte."
Lors de ses voeux à la presse, Hollande a promis qu'il "veiller(a) à une presse libre et indépendante", qu'il veut en assurer "le pluralisme". Il ose un cri du coeur : "J'aime la presse. J'aime les journalistes, qui me le rendent bien."
Si le journalisme est une vocation rentrée, mais qu'il se fasse donc embaucher par Louis Dreyfus au Monde ! Sans délai...
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