Le juge veut laisser une trace: si infâme soit-elle ?
Gentil, juge controversé aux méthodes de cowboy
ou en république des juges ?
Non, les robes noires ne l'aiment vraiment pas.
"Je suis entrée dans son bureau avec mon client qui venait de passer deux nuits en garde à vue. Il avait l'air de ne pas nous voir, occupé à autre chose. Mon client, fatigué, a pris place sur la chaise prévue à cet effet en face de son bureau… Gentil a sursauté, lâchant: ' Quelqu'un vous a autorisé à vous asseoir?" L'entretien n'a pas bien démarré ", raconte une avocate de la région parisienne. La courtoisie n'est pas la marque de fabrique de ce juge d'instruction de presque 55 ans, formé à Nanterre et en Corse. Une vertu qui lui est étrangère et qu'il n'aura donc pas su transmettre lorsqu'il enseignait à l'École nationale de la magistrature bordelaise. Pareillement, inculquait-on le respect aux maîtres déformés en IUFM ?
Le juge s'est forgé une réputation de cow-boy auprès des avocats.
"Il nous conçoit avant tout comme les complices de nos clients", se plaint un conseil bordelais. Le juge Jean-Michel Gentil qui se dit mis en cause par Nicolas Sarkozy s'est choisi un défenseur en la personne d'un ancien magistrat et ami qui a changé de trottoir, Me Rémi Barousse... "J'ai été saisi pour une éventuelle plainte pour injure ou pour outrage à magistrat."
"Je considère que dans un Etat de droit les décisions de justice doivent être respectées. On peut les critiquer, il y a des voies légales, des voies de recours", a-t-il expliqué.
L'indépendance de la justice dispense de l'obligation de respect
L'ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy, le député UMP Henri Guaino a estimé vendredi que le magistrat a "déshonoré les institutions, la justice" en mettant en examen l'ancien chef de l'Etat. Maintenant l'odieux juge Gentil se déclare outragé et "ne compte pas en rester là", a déclaré Me Rémi Barousse sur BFM TV.
Un juge capable de fausses déclarations
"Il a tenté de mettre en cause ma probité, en m'accusant d'avoir pris contact avec un témoin", se souvient un Parisien encore indigné.
Cofondateur de SOS-Racisme, l'avocat Francis Terquem nourrit également une rancune tenace, en raison d'un "mensonge" du juge, qui a, selon le pénaliste, prêté de fausses déclarations à l'un de ses clients pour interroger un autre prévenu… Un procédé coupable, surtout lorsqu'il apparaît dans les procès-verbaux d'interrogatoires ! L'affaire est remontée jusqu'au bâtonnier - mais n'a pas eu de suite...
Les mis en cause ont le sentiment de se trouver face à un homme partial.
Dans l'affaire Bettencourt, la méthode du cowboy a été très critiquée pour son comportement à l'encontre de François-Marie Banier et de son compagnon Martin d'Orgeval, cueillis au petit matin et placés au dépôt pendant deux nuits avant de pouvoir être interrogés une demi-heure par le juge à Bordeaux. Les avocats, même opposés dans la cause, ne comprennent pas, car aucun des deux accusés ne s'était soustrait à une convocation. La Cour de Cassation doit d'ailleurs se prononcer très prochainement sur cette attitude.
Voyant cela, Patrice de Maistre a préventivement envoyé son emploi du temps au magistrat. Le juge souverain de Bordeaux l'a néanmoins fait interpeller au pied de l'avion.
Quant à Pascal Wilhelm, ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt et mis en examen dans le volet Stéphane Courbit de l'affaire, a préféré prendre les devants et effectuer de sa propre initiative un aller-retour à Bordeaux discret pour se mettre à disposition du juge, mais en vain… Gentil ne négocie pas, il impose, puisqu'il est "indépendant" et intouchable !
Le juge Gentil plaît trop à la gauche pour être de droite
Eva Joly voit en Gentil une tendance à ..."attendrir"
L'homme possède un allié au sein des ténors du barreau de Paris, fidèle depuis près de quinze ans dans ses compliments. Léon-Lef Forster, pénaliste de renom, ne renâcle pas à mettre en avant les qualités qu'il a perçues chez l'ancien président de l'Association française des magistrats instructeurs (Afmi).
On retrouve cet avocat aussi au côté de la juge Isabelle Prévost-Desprez qui a passé la ligne blanche en affirmant dans le livre " Sarko m’a tuer " que l’ex-infirmière de Liliane Bettencourt aurait " vu des remises d’espèces à Sarkozy", nommément, ce que l'employée citée nie ! Lien PaSiDupes: "La juge Prévost-Desprez devra s'expliquer devant sa hiérarchie"
Et ce n'est pas Christophe Régnard qui démentira la juge Prévost-Desprez. Il la soutient en tant que militante du syndicat qu'il dirige, l'USM.
Il faut faire la part, plaide Me Léon-Lef Forster, entre la sévérité à laquelle le juge d'instruction Gentil, bien seul dans son exercice, se trouve contraint, et l'homme hors de son cabinet, "humain et très capable d'humour", assure-t-il, comme si son sens de l'humour (au 3e degré?) avait à voir à l'affaire.
Or, ce jour, Me Rémi Barousse souligne au contraire que le juge ne peut en aucun cas être un coupeur de tête, puisqu'il est contraint d'agir collégialement, avec l'accord de ses deux collègues, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël. Aucune des deux ne s'exprime, pas même par le biais d'avocats: ont-elles véritablement voix au chapître ou sont-elles des alibis, des contrats de génération?
Comme tout citoyen, à l'exception de Sarkozy, le juge Gentil "n'a pas à être injurié, il n'a pas à être outragé et il a le droit de saisir la justice pour se plaindre, notamment pour injure ou outrage à magistrat puisqu'il a été outragé dans le cadre de l'exercice de ses fonctions," explique solidairement Me Barousse. Le client du juge de Bordeaux s'est dit surpris par "l'outrance des réactions à cette décision." "M. Gentil n'est pas seul dans son instruction, c'est une instruction collégiale, ils sont trois magistrats à suivre le dossier", a-t-il fait valoir. Une défense à géométrie variable pourtant diffusée sans commentaire mais complaisance par i-télé, du groupe Canal+.
A noter encore que le déploiement des juges ne s'arrête pas là
Quand le juge Gentil critiquait la politique de Nicolas Sarkozy, il était président de l'Association française des Magistrats instructeurs (AFMI, vice-président, Marc Trévidic, juge d'instruction antiterroriste) dans les années 1990. Aujourd'hui, Claire D'Urso, présidente en exercice de l'AFMI, vient prendre la défense de son prédécesseur dans les media...
Pendant le quinquennat précédent, l'avocat et le magistrat militaient de concert contre la suppression du juge d'instruction que souhaitait alors… la gauche - une réforme qu'a lui-même tentée Nicolas Sarkozy !
Et certains s'étonnent de voir des dictateurs prendre le pouvoir?
RépondreSupprimerCe que fait ce juge comme bien d'autres est terrible.
Souvenons nous d'Outreau, et de bien d'autres affaires ou ces personnes qui ont un pouvoir sur le commun des mortels décident selon leur intime conviction...........Mon œil......
Ils rendent la justice selon leur idéologie politique. Regardez comme ils sont cléments, laxistes avec certains et impitoyables avec d'autres pour un même délit.
bonjour
RépondreSupprimerJ'ai mis vos deux articles sur le juge Gentil en lien sur mon blog en espérant que vous n'y verrez pas d’inconvénient.