L'opposition dénonce l'incohérence d'un soutien en Syrie et d'une intervention au Mali
Gribouille se jette dans le ruisseau pour se protéger de la pluie... |
Ou d'une sottise affligeante qui conduit à des situations dangereuses
L'opposition française a mis en garde contre les risques liés à la livraison d'armes aux rebelles syriens annoncée par Hollande et Cameron pour chasser Bachar al Assad du pouvoir après deux ans de guerre civile.
Au Conseil européen de Bruxelles où ils ont plaidé pour une levée de l'embargo de l'Europe au bénéfice des rebelles au pouvoir légitime.
François Hollande balaie les accusations contre sa politique "folle" d'"apprenti-sorcier", opposant sa ..."cohérence" et sa "responsabilité", tout en polémiquant sur es conseils que lui avaient prodigués sur ce sujet l'ancien président Nicolas Sarkozy et des ténors de l'UMP, dans une lettre l'été dernier.
"A peine étais-je élu qu'on me demandait de faire pour la Syrie une aide qui n'avait pas été prévue jusque là", a-t-il rappelé .
Le détricoteur de l'Elysée se justifie en évoquant une nécessaire ..."continuité, au-delà des alternances" sur ce dossier.
Le "sale mec" continue d'évoquer le pouvoir précédent sans le nommer. "Certains me demandaient même d'aller à Moscou cet été en toute hâte et de demander à Mme Merkel de m'accompagner pour convaincre M. Poutine". "Certains me demandaient de livrer des armes déjà à cette époque, les mêmes qui aujourd'hui s'interrogent ou s'alarment", a encore dénoncé le président de la gauche.
Hollande est-il bien malin ?
Le projet franco-britannique a suscité des inquiétudes dans l'opposition, qui a pointé le risque de voir les armes tomber entre les mains de groupes djihadistes armés opérant en Syrie et dans la région.
"A qui livre-t-on des armes ?", s'est ainsi interrogé François Bayrou sur Europe 1. "Il y a des gens très bien dans la résistance syrienne et puis il y a des fondamentalistes".
"On a vu en Libye ce que faisaient les livraisons d'armes et le fait que ça se répandait dans toute la région et que nous ayons ensuite à les affronter", a ajouté le leader centriste.
Une inquiétude partagée par l'ancien ministre de la Défense et président du Nouveau Centre Hervé Morin, qui a dénoncé un "jeu d'apprenti-sorcier".
"C'est très hasardeux de décider de livrer des armes dont on sait que dans quelques mois elles s'éparpilleront dans cette région du monde", s'est-il inquiété sur Radio Classique.
A l'UMP, le président du groupe à l'Assemblée nationale Christian Jacob a appelé à la prudence et a mis en garde contre tout isolement de la France.
"Je crois que ça ne peut se faire que dans un cadre de partage de décision avec l'Union européenne", a-t-il estimé. "On connaît tous les risques qu'il peut y avoir de savoir où finissent ces armes."
L'opposition est quasi générale
La livraison de missiles sol-air à des rebelles est "extrêmement dangereux", a fait valoir Claude Guéant qui a pointé le risque d'effet "tâche d'huile".
"Ces mouvements djihadistes sont complètement perméables, entretiennent entre eux des relations et je vois avec terreur la perspective d'un avion français ou d'un hélicoptère français au Mali abattu par une arme qu'on aurait livrée", a dit l'ancien ministre de l'Intérieur sur BFM TV-RMC.
La situation en Syrie "est une horreur totale mais si nous livrons des armes je crois que ce qui va se passer, c'est qu'il y aura encore plus de morts", a-t-il mis en garde.
Seul, l'ex-ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, continue en revanche de saluer la position des autorités franco-britanniques sur son blog.
"Je pense qu'elles ont raison et que nous nous déshonorerions en laissant les avions de Bachar al Assad poursuivre les bombardements contre une résistance [ou rebellion ?] qui n'a pas les moyens de se défendre", écrit le maire de Bordeaux. "Si nous n'arrivons pas à entraîner nos partenaires européens sur cette voie, il nous reviendra de prendre l'initiative."
Le Front national a pour sa part qualifié l'initiative franco-britannique de "folie".
"En Syrie nous voulons soutenir qui ? Les islamistes, les djihadistes, c'est-à-dire ceux-là mêmes que nous combattons au Mali. C'est ce que j'appelle une diplomatie de Gribouille", a déclaré Florian Philippot, vice-président du FN sur France 2.
"Bachar al Assad n'est pas notre ami. Mais en même temps on ne va pas armer, financer, au moment où en plus on a des dettes et des déficits, des islamistes et des djihadistes qu'on voudrait soi-disant combattre au Mali. Je crois que ça n'a objectivement aucun sens", a-t-il ajouté.
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