dimanche 24 février 2013

Valls dénonce "un fascisme islamique" en Tunisie

Ghannouchi déclare son pays "insulté"  

La France est "le pays qui comprend le moins l'islam et les Tunisiens" 
Les Tunisiens se sont sentis "insultés" par les propos du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, a assuré le chef du parti islamiste tunisien Ennahda. "La relation entre la Tunisie et la France est complexe. La France est un pays si proche de nous. Malgré cela, la France est le pays qui comprend le moins l'islam et les Tunisiens", a déclaré au Journal du Dimanche Rached Ghannouchi.

Le chef du parti islamiste tunisien Ennahda a vécu en exil à Londres du début des années 1990 jusqu'à son retour en Tunisie à la suite de la révolution tunisienne de 2011, mais est passé par la France où il a suivi des cours gratuits de perfectionnement de la langue française pour les étrangers à l'Alliance française. Là, il débute son activisme parmi les étudiants arabes et musulmans et rejoint la Jamaat Tabligh, mouvement religieux qui préconise de suivre à la lettre les codes et préceptes du droit islamique. Bien que cette mouvance islamique soit accusée de prêcher des croyances erronées, il est alors prédicateur de l'organisation dans les quartiers peuplés d'immigrés nord-africains.

Vers la fin des années 1960, Ghannouchi rentre en Tunisie où le président Habib Bourguiba a pris des mesures tendant à la laïcisation de la société. Ghannouchi commence alors à prêcher dans les écoles secondaires, les universités et les mosquées avec un groupe de jeunes.

L'un des fondateurs,  avec Rached Ghannouchi, du Mouvement de la tendance islamique (MTI, 1981), devenu Ennahda en 1989, Salah Karker a reconnu que l'organisation a commandité un coup d'État pour le 8 novembre 1987 en infiltrant l'armée. Condamné à mort par contumace, il décide alors de quitter clandestinement la Tunisie et obtient l'asile politique en France en 1988, grâce à Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur des gouvernements Rocard de François Mitterrand.

En 1991, il s'installe dans la banlieue chic de Londres, et obtient le statut de réfugié politique, alors qu'àTunis, le tribunal militaire le condamne par contumace pour complot contre le président.

Dans les années 2000, chef d'Ennahdha, il prône l'opposition frontale au régime de Ben Ali. En 2011, il regagne la Tunisie après la chute du régime de Ben Ali. Jusqu'à la victoire d'Ennahda aux élections, il déclare ne pas être candidat à la présidentielle, mais en juillet 2012, on le retrouve président du nouveau bureau exécutif quand Moncef Marzouki devient président de la République,
Roland Jacquard fait de Rached Ghannouchi un "inspirateur " d'actes violents commis au nom de l'islamisme qui refuse de se déclarer ouvertement : « Selon la plupart des services de renseignement occidentaux, ces prédicateurs, qui inspirent la conduite de la nébuleuse islamique, mais qui refusent de s'affirmer en tant que chefs, sont aujourd'hui au nombre de six : Omar Abdul Rahmane, Mohamed Hussein Fadlallah, Rachid Ghannouchi, Gulbulddine Hekmatyar, Hassan Al-Tourabi et le mollah Omar "
Valls amis en garde contre la montée d'un "fascisme islamique" dans les pays du Printemps arabe, Libye, Tunisie et Egypte

C'était au lendemain de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, tué par balles le 6 février à Tunis. Chokri Belaïd, gauche marxiste et panarabe, avait vivement critiqué la poussée de l'islam intégriste en Tunisie, s'en prenant aux promoteurs d'un "projet salafiste servant un plan de déstabilisation américano-qatari-sioniste" et reprochant au parti Ennahda au pouvoir sa complaisance à l'égard de ces mouvements extrémistes.
"Ennahda, les Frères musulmans, Al-Qaïda: Manuel Valls a mis tout le monde dans le même sac et, ce faisant, a montré qu'il ne comprenait rien à l'islam. À l'inverse, les Allemands, les Britanniques, les Américains y parviennent et savent que l'islam n'est pas uniforme et comporte des radicaux, des modérés, et que nous sommes à la tête des composantes modérées", a déclaré M. Ghannouchi.
"Oui, nous nous sentons insultés. Il suffit de se promener pour constater que la mosquée est ouverte, que les bars et les plages sont ouverts", a-t-il ajouté.
Les propos de M. Valls avaient suscité l'indignation des partisans d'Ennahda, illustrée par le slogan "France dégage" lors de dernières manifestations pro-islamistes.
VOIR et ENTENDRE le ministre de l'Intérieur de F. Hollande:

Ghannouchi a par ailleurs estimé que le nouveau chef du gouvernement tunisien, l'islamiste Ali Larayedh, est un "militant connu pour sa modération  [autant que peut l'être Ennahda] et ses bonnes relations avec toutes les composantes de la classe politique".
 "Je pense que la Tunisie est entrée depuis vendredi dans une nouvelle ère pour la réalisation des objectifs de la révolution", a-t-il assuré. "Nous prévoyons pour cette année la rédaction d'une nouvelle loi électorale, d'une nouvelle Constitution, l'élection d'une nouvelle Assemblée, d'un nouveau président. Il se peut que les élections se tiennent à l'automne prochain", a-t-il dit.
Les tractations se poursuivent pour la composition d'un nouveau gouvernement en Tunisie
Le pays est toujours enlisé dans une grave crise politique et sociale, aggravée par l'assassinat de Chokri Belaïd. Le ministre de l'Intérieur Ali Larayedh, islamiste "modéré", a été désigné vendredi après la démission d'Hamadi Jebali, dont la proposition de former un gouvernement de technocrates indépendants avait été rejetée par son propre parti Ennahda, toujours.
La vie politique est quasiment paralysée depuis des mois, faute de consensus à l'Assemblée nationale constituante sur la future Constitution, en cours de rédaction depuis 16 mois.

2 commentaires:

  1. Tous les politiques en France et ailleurs se sont crus obligés d'applaudir des deux mains et des deux pieds la chasse aux "dictateurs" et a la mise en place de la "démocratie". Démocratie avec des islamistes au pouvoir qui a leur tour allaient instaurer un régime encore plus totalitaire que le précédent........

    Bon nombre de gens comme vous et moi, fort peu éclairés aux yeux de certains qui ont la science et le savoir, savions ou cela mènerait les populations et les conséquences avec le reste du monde.
    Le mali n'est que la partie immergée de l'ice berg.............ha oui c'est vrai jouons sur les mots comme dindonpinpon, pas des islamistes, des terroristes.
    Lisa

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  2. Valls dénonce.........oui c'est facile et ça ne coute rien. Valls petit coq monté sur ses ergots sert un discours pour la frime qui fait pschitt...........J'ai vu quelques images la semaine dernière comment les policiers détalent des abords d'une cité poursuivis par une meute comme dans les rues d'Abidjan ou de Bamako ........la loi de la jungle est en place en France.

    Alors que Valls et les autres commencent par faire régner l'ordre et la sécurité sur notre sol avant de se mêler de la Tunisie.

    C'est vrai qu'en ne reconnaissant pas qu'il y a de l'insécurité et des zones de non droit en France, on a pas a chercher à apporter des solutions...........

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