mercredi 6 février 2013

Montebourg vendrait bien Petroplus à des princes arabes

"Made in France", au profit de rois du pétrole

Cinq groupes pour le rachat de la raffinerie Petroplus (Shell)

Toutes arabes, sept sociétés ont exprimé de l'intérêt ou des lettres d'intention. Cinq se sont finalement manifestées mardi auprès de l'administrateur judiciaire avant la date butoir fixée par la justice, mardi 5 février 17 heures.

Parmi les candidats figure NetOil, une société basée à Dubai et fondée par l'homme d'affaires franco-libanais Roger Tamraz, qui faisait figure de favori devant le Fonds souverain libyen et Tadbir Energie, société iranienne (malgré l'embargo) pour le rachat de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, selon L'Expansion, début décembre dernier.

Elle est composée en majeure partie d’investisseurs et de nombreux professionnels de l’industrie pétrolière. Netoil a, par exemple, négocié la fourniture au Japon de pétrole brut provenant d’Arabie saoudite. Dans les années 80, le groupe rachète les actifs italiens d'Amoco et Texaco Corporation pour fonder la société Tamoil, revendue depuis au Fonds souverain Libyen, autre candidat à la reprise de Petit-Couronne....
Après des mois de travail sur le dossier, NetOil a reçu plusieurs des autorisations administratives nécessaires et indiqué s'être entendu avec BP et le trader Ascon, qui pourraient approvisionner la raffinerie en brut, et avec le coréen Hyundai, qui pourrait moderniser les installations. Deux soutiens de poids, donc, mais le gouvernement préférerait toutefois une autre solution et son projet n'a pas été jugé assez solide par les administrateurs judiciaires. Le cabinet d'Arnaud Montebourg a sollicité d'autres entreprises susceptibles de s'intéresser à la raffinerie.

Les quatre autres candidats se sont récemment penchés sur le cas Petroplus. 
Il s'agit du suisse Terrae, de l'égyptien Arabiyya lel Istithmaraat (AI), du libyen Murzuq Oil, et du nigérian FJ Energy. Selon le ministère du redressement productif, deux des propositions paraissent "sérieuses et financées": celles de Terrae et d'Arabiyya lel Istithmaraat. Reste à savoir si ces dossiers seront considérés comme de véritables offres.
Lundi soir, Matignon craignait qu'aucune offre crédible n'émerge, et préparait les esprits à une fermeture définitive du site, qui emploie encore 470 personnes.

Qui sont les quatre nouveaux venus ?


Terrae est une société d'ingénierie suisse, qui aurait travaillé à la remise en état de Collombey, l'une des deux raffineries suisses. "Ils ont étudié le dossier de façon discrète depuis des mois, et ont semble-t-il trouvé un financement ", espétait-on à Bercy.

Arabiyya lel Istithmaraat est un groupe coté à la Bourse du Caire
Créé en 1985, il compte quelque 20 000 actionnaires, indique son site Internet. Ses activités sont diversifiées : le groupe intervient notamment dans l'automobile, en partenariat avec ...PSA Peugeot Citroën, ainsi que dans les matériaux de construction. 

Dans l'énergie, le groupe dirigé et contrôlé à 37 % par Mohamed Ali Kamel Metwalli est actif à la fois dans l'électricité et dans le pétrole. Il construirait actuellement deux petites raffineries en Egypte. Il admet  sur Europe 1: " "L'offre a d'ailleurs été très tardive puisqu'elle n'a été déposée officiellement qu'hier", mardi. "Nous arrivons un peu à minuit moins cinq, c'est vrai, mais notre proposition est sérieuse", assure le consultant Michel Billard De La Motte, qui porte ce projet après avoir travaillé pour un autre candidat, originaire d'Abou Dhabi. "Cette offre a été déposée en même temps qu'un business plan prévoyant des investissements, indique-t-il.


L'offre est assortie d'un engagement de livraison de 100 000 barils de brut par jour en provenance d'Oman."  Ce plan de reprise prévoit aussi de conserver la totalité des 470 salariés de Petit-Couronne, en dehors de la soixantaine de personnes qui souhaitent faire jouer leurs droits à la retraite. 

La société égyptienne a enfin précisé qu'elle maintiendra son offre même sans participation de l'Etat français. Lundi, Arnaud Montebourg et Jean-Marc Ayrault avaient affirmé que le gouvernement était "prêt à prendre une participation minoritaire au capital, s'il y a une offre crédible faite." Elle prévoit, précise-t-il, la possibilité pour le FSI, le fonds souverain français, d'entrer à hauteur de 25 % au capital de la raffinerie : "Il s'agit d'un souhait, il ne s'agit pas d'une demande nécessaire à l'investissement", a souligné M. Billard De la Motte mercredi matin, sur Europe 1, assurant que "l'offre sera maintenue si l'Etat refuse".

Murzuq Oil est une société libyenne créée en 2011 par Mabrouck Getty, un des représentants de l'ethnie des Toubou, qui vit dans le sud du pays. "J'ai déposé une offre complète, avec un business plan, indique-t-il. J'ai le soutien de l'Etat libyen, qui a du pétrole, mais manque de compétences techniques".
Mais Mabrouck Getty est très mécontent des propos d'Arnaud Montebourg favorables à l'offre égyptienne, qu'il considère comme une simple copie de son propre dossier de candidature.

FJ Energy, enfin, est une société originaire du Nigeria, fondée par Francis Josiah, qui lui a donné ses initiales. Ses représentants ne sont pas encore venus à Petit-Couronne. 

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