jeudi 28 février 2013

Hollande accordera-t-il l'impunité aux syndicats ?

Le PS permet le vote de la loi sur l'amnistie syndicale au Sénat

Hier, le Sénat a adopté la loi d' "amnistie des faits commis durant des mouvements sociaux"

M. Wamen, CGT Goodyear
La proposition de loi avait été déposée par le PC
Les communistes qui dominent la CGT arguent du fait que c'est Nicolas Sarkozy qui a rogné les lois d'amnistie: il ne convenait pas au PCF que la loi commune s'appliquât à tous équitablement, que les syndicats voyoux soient rendus responsables de leurs actes et que les casseurs puissent donc être poursuivis en justice.

Saccage à PSA Aulnay
Hollande fait des promesses
à PSA Aulnay

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de l'usine PSA d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) nie que le 13 février 2013 "des lances à incendie ont été utilisées contre des personnes, un extincteur a été balancé à travers la vitre d'un bureau dans lequel se trouvaient 10 cadres", comme l'a indiqué une porte-parole de la direction. " Il y a à peu près 80 personnes qui ont totalement disjoncté ce matin", a pour sa part décrit Tanja Sussest, déléguée du syndicat SIA, majoritaire, ajoutant : "Je ne sais pas ce qu'attendent les pouvoirs publics pour intervenir, qu'il y ait un mort ?"

Menaces de mort contre le directeur de PSA 
La majorité socialo-écolo sénatatoriale a largement amendé la proposition de l'extrême gauche pour en réduire la portée. Le PC prônait une amnistie large, mais les sénateurs l'ont appliquée aux faits de dégradation, de menaces et de diffamation (hormis envers les forces de l'ordre), mais ils ont exclu les actes de violence, physique comme psychologique. 
Ills ont aussi réintégré les dirigeants d'entreprise parmi les potentiels bénéficiaires de l'amnistie.

Une loi limitée dans le temps ciblant le quinquennat précédent
Les sectaires du Sénat ont enfin réduit la portée de l'amnistie à la période allant du 1er janvier 2007 à l'élection de François Hollande.

VOIR et ENTENDRE  " La grève de la honte ", reportage à Aulnay dans C dans l’air (5 février 2013):

Achat de la paix sociale et feu vert au laxisme judiciaire


Les détricoteuses du Sénat ont légiféré pour la période où la gauche estime que les juges ont pu commettre des abus,
du fait de la concordance des tensions sociales liées à la crise et de l'installation par le précédent gouvernement d'une " politique pénale très répressive." Les sénateurs PS estiment envoyer ainsi " un signal positif "de circonstance envers les victimes de la crise via un texte " équilibré ", qui constitue un "geste d'apaisement", qui restera aux frais des services vandalisés.

Les Français n'ont pas oublié le saccage de la sous-préfecture de Compiègne par des salariés de l'usine de Clairoix (Oise), sous la conduite de Xavier Mathieu, leader CGT en avril 2009. 
Le syndicaliste de 46 ans avait de surcroît refusé de se soumettre à un prélèvement d'empreinte génétique. 

La Cour d'Appel d'Amiens avait requis une peine d'un mois de prison avec sursis contre lui début mai, mais le leader des "Conti" avait finalement été relaxé fin juin. Début juillet, le Parquet de Compiègne avait fait appel de la relaxe de Xavier Mathieu. 

Quatre candidats de l'extrême gauche à la présidentielle en soutien de Xavier Mathieu. 
Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), le trotskiste Philippe Poutou (NPA) et même l'ex-magistrate altermondialiste Eva Joly (EELV), se sont rendus à Amiens pour faire pression sur la Justice en faveur du syndicaliste de Continental lors de son procès en appel.

Xavier Mathieu

  • M.G. Buffet (PCF) dénonça les actionnaires voyous. Elle propose "pour sortir la France de la crise de défendre l’industrie et d’augmenter les salaires ". Selon elle, " Il faut des hommes et des femmes qui luttent et puis des politiques pour traduire dans de nouvelles lois les aspirations des travailleurs ".
  • Eva Joly (Europe Ecologie-les Verts) affirma que "quand nous serons au pouvoir, nous modifierons le texte de loi qui sanctionne les syndicalistes et les faucheurs volontaires ".
  • Poutou du NPA  ne traça d'autre perspective que "d’aller dans le sens d’une explosion sociale ". Concluant sur " Vive la révolte. On ne lâche rien ". 
  • Depuis, l'extrême gauche a remis l' "explosion sociale" aux calendes grecques... Et Sa Cynique Majesté Royal n'a plus de volonté de "vent de révolte"! 

    La gauche développe les exceptions syndicales

    Pierre Charon (UMP) a dénoncé une loi d'exception
    "Notre rôle n'est pas d'excuser ce qui ne doit pas l'être pour des raisons idéologiques et clientélistes ! " La droite a mis l'accent sur les violences sur le site PSA d'Aulnay

    Et Laurence Parisot (MEDEF) a jugé ce vote " très choquant".


    Le risque pour le gouvernement est d'apparaître comme distribuant un cadeau aux syndicats, après celui fait la semaine dernière aux fonctionnaires sur la fin du jour de carence. Cela explique sa grande prudence. 
    La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a estimé que l'amnistie ne concernerait que " quelques dizaines de condamnations ". L'examen du texte à l'Assemblée surviendra dans le cadre d'une niche réservée au PC.

    En marge de sa prise de parole lors de son procès en appel, Xavier Mathieu avait glissé à l'attention du candidat Hollande que "ceux qui sont absents commettent une erreur politique", même si "le PS a lâché la classe ouvrière depuis longtemps déjà".

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