vendredi 14 décembre 2012

Hollande achète des profs (et des médecins) au prix fort

Les socialistes tentent de séduire par l'argent


Le gouvernement Ayrault tente d'appâter les jeunes avec l'argent


Marisol Touraine garantit 4600 euros aux jeunes humanitaires  médecins, "volontaires" pour les déserts médicaux



Crises des vocations dans l'enseignement et la santé
Dans l'Education, Peillon crée 43.000 postes qui ne trouvent pas preneurs
Les postes mis au concours de recrutement restent non pourvus, faute de candidats. La sécurité d'un emploi de fonctionnaire ne motive pas les étudiants à se présenter aux concours et les rectorats devront recruter 15 % de leurs effectifs comme vacataires.En septembre 2012, 15 % des postes à pourvoir au concours du CAPES sont restés vacants. Le recrutement en mathématiques est de loin le plus déficitaire, avec un manque de 298 candidats (37 % des postes à pourvoir dans cette discipline), suivi de l’anglais (131 postes manquant, soit 16 %), pour un total toutes disciplines confondues de 706 postes vacants.

La SNES FSU dresse un constat plus sombre encore. Agrégation et Caplp (lycées professionnels) compris, le déficit atteint 853 postes, auxquels il faut selon le syndicat ajouter 267 candidats admis à la fois au CAPES et à l’Agregation: ces " doubles admissions " sont autant de postes non pourvus au détriment du CAPES.

Le gouvernement socialiste prépare un enseignement au rabais
Comme par magie égalitaire, 280 candidats admissibles à l’agrégation  - donc refusés aux épreuves orales (en anglais, par exemple !) - se verront proposer une admission au CAPES, pour combler ce manque, selon Catherine Gaudy, directrice générale des ressources humaines des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, selon le Figaro.fr. 
Pour relever le niveau "Pour le reste des postes laissés vacants (526), nous allons recourir à des contractuels ", expliquait-elle le 12 juillet. Par le passé, le SNES était pourtant opposé à l'emploi de "maîtres auxiliaires" corvéables à merci, non ? Mais voilà un des aspects du "changement", à commencer parmi les militants...

Dans le même temps, le gouvernement a annoncé un recul de la date limite des inscriptions aux concours (en juillet 2012) pour tenter d’attirer plus de candidats.

Et Peillon de maquiller cette désaffection des étudiants pour l'enseignement. Comme la nationalisation "transitoire" brandie contre Mittal à Florange, un "concours transitoire" en première année de master va avoir lieu en 2013 pour ..."pallier les départs à la retraite de 2014", à ce qu'il dit !
Caroline Lechevallier, secrétaire nationale du SNES FSU, syndicat dominant de l'E.N. associé à toutes les grèves nationales, explique une telle désaffection par la chute du nombre de postes mis aux concours, bien qu'elle corresponde au contraire à l'énorme diminution du nombre de candidats. Elle estime aussi que la difficulté des épreuves du concours du CAPES freine les vocations. La FSU accrédite ainsi l'idée qu'on doive abaisser le niveau d'exigences aux concours, lesquels débouchent sur un métier discrédité par l'idéologie régnante et des salaires bas pour un niveau bac +5. Titulaires du master  requis, il leur faut, en plus, obtenir des certifications obligatoires en langue (CLES) et en informatique (C2I). 

La FSU approuve le gouvernement qui embauche des contractuels, recrutés sans concours et sans formation. Ils ne sont pas titulaires et restent dans des situations précaires, qui les exposent à des pressions. Ils ne sont même pas sûrs d’être réemployés l’année suivante. Les recteurs essaient de recruter des gens qui ont un master avant de passer finalement des annonces à Pôle emploi.

Surcoût  de 2 milliards d'euros jusqu'à 2017 : mais 
combien en 2050 ?


Les recrutements de professeurs vont se poursuivre année après année pendant tout le quinquennat.

L'ouverture de 43.000 places aux concours aboutira, en 2013, à la création d'à peine 8281 postes équivalent temps plein. En effet, une grande partie des recrutés remplaceront des professeurs partant à la retraite: le solde des postes sera nul pour l'Éducation nationale. Et les autres recrues ne seront pas toutes présentes à temps plein (six heures seulement), puisqu'elles seront encore en formation.
Dans  son budget 2013, le ministère n'a pas détaillé le surcoût lié à ces nouveaux postes. Les chiffrages les plus précis ont été réalisés par deux think-tanks, l'Institut de l'entreprise et l'Institut Montaigne, lors de la campagne électorale. Le premier a évalué à 30.000 euros par an le coût d'un jeune enseignant, et donc à 360 millions d'euros par an le coût de la création de 12.000 postes, une somme supportable, la première année, rapportée aux 62,6 milliards de budget de l'Éducation nationale.
Mais le surcoût total des recrutements est énorme en 2017, lorsque  l'Éducation comptera 60.000 postes en plus par rapport à 2012, comme l'avait promis  le candidat Hollande.
Sur tout cela, l'enchanteur Hollande ne voulait entendre raison. 
La presse militante occultait d'ailleurs aussi le coût final de ces créations de postes de fonctionnaires, refusant d'évaluer le prix à supporter par les budgets pour les 75 années à venir (et plus), et non pas non seulement leurs 37 années d'activité.
D'après les deux instituts s'accordent pour prévenir qu'en 2017, la masse salariale de l'Éducation se trouvera alors être supérieure de 1,8 milliards d'euros à ce qu'elle aurait été sans ces recrutements. La facture supportée par les générations montantes n'est donc pas négligeable. À titre de comparaison, le relèvement cette année de 5,5% à 7% de la TVA dans de nombreux secteurs (restauration, travaux de la maison) doit rapporter 1,8 milliards.
Néanmoins, le gouvernement prévoit de stabiliser la masse salariale de l'État de 2012 à 2015 par des suppressions dans les autres ministères. Au total, le nombre de fonctionnaires d'État devrait rester stable.

En outre, les rémunérations devraient être "contenues", selon la sémantique en usage au gouvernement à laquelle adhère la presse engagée. 
Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au Budget, a annoncé la poursuite, en 2013, du "gel" du point d'indice qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires. Les enseignants étaient sous-payés et le resteront, mais la FSU n'y voit cependant pas une cause de démotivation parmi les étudiants...

3 commentaires:

  1. Mettre un lien vers le site du dessinateur svp. Avec le mot clé illustrateur en lien cliquable.

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):