Delphine Batho tente de marginaliser Europe Ecologie-les Verts
Delphine Batho est surprise que les Verts " manifestent contre un gouvernement auquel ils appartiennent"
La ministre de l’Ecologie approuve que cinq cents gendarmes se déploient évacuer les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Dans un entretien publié le 25.11.2012, elle répond aux questions du quotidien Le Parisien.
Est-ce bien de gauche?
DELPHINE BATHO. La gauche, c’est la démocratie. [sic !]
En démocratie, on a le droit de ne pas être d’accord, de manifester, d’utiliser tous les recours permis par la loi, mais pas d’imposer son point de vue par la force. [Quand la gauche est aux manettes] Le peuple, au travers de ses élus, s’est exprimé plusieurs fois sur ce projet. Il n’y aura pas de défrichement tant que les experts ne se seront pas prononcés sur les compensations environnementales. Par ailleurs, dans un esprit d’apaisement, le gouvernement a décidé la mise en place d’une commission du dialogue dès la semaine prochaine afin d’entendre toutes les parties prenantes. [Il n'est jamais trop tard !]
Les Verts, qui font partie de la majorité, jouent-ils le jeu?
Qu’ils rappellent leurs désaccords n’est pas surprenant. Qu’ils manifestent contre un gouvernement auquel ils appartiennent, c’est plus délicat. Mais les Verts ont toute leur place à nos côtés: notre accord n’est pas de circonstance électorale. Il correspond [visiblement] à une convergence de fond sur l’importance de réussir la mutation écologique de la France. L’écologie dans la société va au-delà du score d’EELV. [Et pan sur le bec des amis d'Eva Joly]
L’autre point de friction concerne les gaz de schiste. La position du président a-t-elle évolué ?
François Hollande a rappelé qu’aucune loi n’interdit la recherche. Mais s’il s’agit, au nom de la recherche, d’autoriser la fracturation hydraulique, c’est non car les atteintes environnementales sont incontestables. Les gaz de schiste qui sont sortis par la porte n’ont pas vocation à revenir par la fenêtre!
Est-on assis sur un tas d’or, comme le prétendent les pétroliers?
Les compagnies américaines qui exploitent les gaz de schiste sont à la recherche de nouveaux marchés pour rentabiliser leurs investissements. Elles ont donc besoin d’entretenir l’idée que ces ressources sont abondantes, alors qu’elles sont sans doute largement surévaluées.
VOIR et ENTENDRE Cécile Duflot, aujourd'hui ministre de Hollande, manifester avec Europe Ecologie-les Verts (Eva Joly, Mamère, Voynet, Bové etc...) contre le gaz de schiste, devant l'Assemblée nationale le 10 mai 2011:
Le débat sur la transition énergétique débute jeudi. La présence de l’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, dans le comité de pilotage suscite la polémique…
Sur la politique de l’énergie, il y a des points de vue radicalement différents. Il n’est donc pas étonnant que la mise en place des règles de ce débat crée des tensions. Comment réduire de 25% la part du nucléaire sans avoir des personnes compétentes dans ce domaine ? Tout le monde a sa place dans le débat.
Quelle forme prendra ce débat?
Dès février, des discussions seront organisées dans toute la France et sur Internet. Un comité rassemblant les syndicats, les chefs d’entreprise, les ONG, les élus locaux et les [associations de] consommateurs procédera à des auditions publiques autour de quatre grandes questions : les économies d’énergie, les énergies renouvelables, le financement et la part des différentes sources d’énergie (nucléaire, hydraulique, etc.).
Il n’y aura pas de sujet tabou, [pas même l'opposition des Verts] contrairement au Grenelle de l’environnement sous Sarkozy, où il était interdit d’évoquer le nucléaire. C’est ce comité et les débats citoyens qui élaboreront les recommandations à la base de la future loi.
Il n’y aura pas de sujet tabou, [pas même l'opposition des Verts] contrairement au Grenelle de l’environnement sous Sarkozy, où il était interdit d’évoquer le nucléaire. C’est ce comité et les débats citoyens qui élaboreront les recommandations à la base de la future loi.
Pensez-vous vraiment aboutir à un consensus ?
Quand Jean-Marc Ayrault m’a proposé cette responsabilité, j’ai entendu dans un coin de ma tête le générique de " Mission impossible " ! Il n’y a jamais eu en France de grand débat citoyen sur la politique énergétique et l’on va pour la première fois demander leur avis aux Français. Il est temps de le faire car les choix stratégiques ont été en permanence reportés depuis dix ans.
Le choix de fermer Fessenheim est-il définitif?
Oui. Il sera inscrit dans la loi de programmation pour la transition énergétique.
La tarification progressive de l’énergie semble enterrée…
Pas du tout. La procédure parlementaire va reprendre son cours et je souhaite que le principe du bonus-malus soit voté au plus vite. Cette loi permettra d’étendre les tarifs sociaux à 8 millions de bénéficiaires. Une famille qui se chauffe au gaz fera ainsi 200 € d’économie par an et 90 € si elle se chauffe à l’électricité. Nous avons voulu accompagner cette mesure d’un message de responsabilisation tout simple : si on consomme moins que la moyenne, on est gagnants. Dans le cas contraire, on paye un peu plus. Je souhaite que les communistes, qui se sont battus pour obtenir la trêve hivernale pendant des années, nous soutiennent cette fois-ci.
Lien PaSiDupes
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Le droit de retrait, un droit exclusivement syndical ? |
Non. Il s’agissait d’éviter une crispation sur une réforme de société très importante. Mais il n’y a aucun recul : la loi sera appliquée dans toutes les communes.
Oui, je soutiens cette idée, le temps de retrouver un repreneur. La prise de participation publique fera d’ailleurs partie des outils de la future Banque publique d’investissement.
Après le fiasco du congrès PS de Reims, l’élection à l’UMP a tourné au vaudeville…
C’est la preuve qu’il faut changer les pratiques. Elargir les primaires à tous les citoyens, comme l’a fait le PS pour la présidentielle, est un gage de résultats incontestables. La situation à l’UMP témoigne surtout d’une crise de fond : ils n’ont fait aucune analyse critique du sarkozysme et personne ne s’est demandé pourquoi ils ont perdu. Ils auraient dû faire l’inventaire de leur bilan.
C’est dur d’être ministre de l’Ecologie ?
C’est le ministère du long terme. En matière d’énergie et d’écologie, il y a des intérêts contradictoires, mais les pressions diverses ne m’impressionnent pas.
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