mercredi 26 septembre 2012

Le seuil des 3 millions de chômeurs franchi pendant les vacances du gouvernement

Destruction d'emplois en chantant la sincérité


Comme disait la grand-mère de Martine Aubry, "quand c'est flouil y a un loup"...
Michel Sapin est allé le clamer une nouvelle fois ce mercredi matin sur France  2, alors que l'INSEE doit dévoiler le nombre exact de destructions d'emplois à 18 heures . 
Le ministre du Travail  a froidement ajouté que les chiffres des inscrits à Pôle Emploi en août seront "forcément mauvais".

En revanche, il n'a pas précisé 
que ses chiffres ne prennent en compte que la seule catégorie A (demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi), soit une définition restrictive. En n'occultant pas le reste du spectre, le nombre de chômeurs atteint près de 4,8 millions. 


2,75 millions de personnes sans emploi en juin 2012 
Bien qu'il fût alors en responsabilité depuis déjà trois mois et demi, Michel Sapin continue de mettre en accusation Nicolas Sarkozy et le précédent gouvernement en dressant le bilan de l'emploi. Ces 3 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité, "c'est beaucoup de désespoir", mais "c'est le résultat d'une politique", "3 millions de chômeurs que nous avons trouvés en arrivant", et "l'une des raisons pour lesquelles les Français ont souhaité changer de président de la République", a-t-il prétendu. Il a dénoncé des plans sociaux "repoussés", "dissimulés", selon lui,  pendant la campagne présidentielle. 

Mais, de retour de vacances, il assure que la "responsabilité pour l'avenir" de son gouvernement est de
"mettre en oeuvre des politiques" pour à la fois "limiter" les effets des plans sociaux et "des outils en faveur de l'emploi", comme les emplois d'avenir et les contrats de génération, dont il attend tout.

Depuis le 1er août dernier, la défiscalisation des heures supplémentaires est pourtant supprimée et leur rémunération désormais soumise à l'impôt sur le revenu.

Hollande promet d'inverser la courbe du chômage d'ici à fin 2013

Avec 41 300 inscrits de plus à Pôle emploi en juillet, soit 2,987 millions au total, le chômage avait connu une poussée inégalée depuis le printemps 2009. La crise impact les chiffres du chômage depuis 2009 et la hausse attendue pour août marquera le 16e mois consécutif de hausse.

Le 9 septembre, invité du 20 heures de Claire Chazal sur TF1, le président de la République a mis l'accent sur sa politique de l'emploi, fixant  malgré tout  l'objectif de la fin de l'année 2012 pour inverser la courbe du chômage: en quatre mois.

Le gouvernement n'est déjà plus aussi sûr de pouvoir inverser la courbe du chômage d'ici fin 2013, comme s'y était engagé François Hollande le 9 septembre au 20 heures de TF1.





Pour le chômage,
prenez à gauche !




Les syndicats attendent le passage des paroles aux actes

Malgré l'expérience socialiste à Vilvorde en Belgique, le candidat Hollande avait lancé: "Je viens devant vous prendre  des engagements (...) Je ne veux pas me retrouver  dans la situation d'être élu un jour sur une promesse et ensuite de ne pas revenir  parce qu'elle n'aurait pas été tenue". Son discours avait déclenché les applaudissements.

VOIR et ENTENDRE
François Hollande accuser, polémiquer et promettre:

"Ce qui compte, c'est de parler et de tenir parole"

Jean-Claude Mailly est fort sceptique. Le secrétaire général de Force ouvrière estime sur Europe 1 que c'est un "pari risqué", parce que "quand on a une croissance proche de zéro, le chômage augmente, il y a un effet quasi mécanique." Il n'a pas manqué d'égratigner le président de la République, estimant qu' "en France comme ailleurs, on a mis en place "une politique restrictive.(...) S'il y a trois millions de chômeurs, que [François Hollande] fasse une autre politique économique et on aura moins de chômeurs."


La CFDT fustige l'absence de «dialogue» entre directions et salariés

François Chèrèque, au contraire, veut rester optimiste. Le secrétaire général de la CFDT, qui doit passer la main en novembre, estime que la hausse du chômage en France "n'est pas inéluctable" Interrogé sur BMFTV/RMC, il fustige le "manque d'anticipation" dans les entreprises, et l'absence de "dialogue" sur les stratégies et l'emploi entre directions et salariés. "L'exemple de Peugeot est malheureusement le plus fort", a-t-il affirmé, avant de rappeler qu'il était prêt à "regarder de façon objective" la question du coût du travail.


"On voit bien que d'autres pays qui sont dans des situations économiques aussi compliquées ont de meilleurs résultats."

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