vendredi 10 août 2012

Dépassements d'honoraires: sommes-nous des pompes à fric de médecins ?

Dépassements d'honoraires des médecins: une exploitation de personnes en situation de faiblesse

Le débat sur les dépassements d'honoraires a-t-il lieu d'être ?

Le lobby des médecins considère que la problématique  le problème mérite que l'on s'interroge autant sur la ou les solutions à retenir pour endiguer les excès escroqueries que sur la question de la déontologie médicale.

La création du secteur 2 en 1980 par
Raymond Barre autorisait les praticiens à fixer librement leurs honoraires mais avec " tact et mesure ". 

En faisant peser sur le patient en situation de détresse une inévitable hausse des tarifs, cette astuce langagière -digne de l'équipe Hollande actuelle-   permettait à l'assurance-maladie de ne pas accroître ses charges. Trente ans après, ce dispositif de " désocialisation " des dépenses s'est emballé et il semble qu'on ne maîtrise plus rien. Qu'en est-il vraiment ?

Qui sont les professionnels concernés ? 
Essentiellement les spécialistes : 41 % sont aujourd'hui en secteur 2, tandis que les généralistes ne sont que 16 %, avec un taux de dépassement respectif du tarif Sécu de 56 % et de 43 %.

Ces chiffres cachent de fortes disparités au sein de chaque spécialité, entre zones géographiques et entre praticiens. Par exemple, pour les chirurgiens libéraux, le secteur 2 concerne moins de 50 % des praticiens dans un quart des départements mais plus de 90 % ailleurs (Paris, Alpes-Maritimes, Rhône, etc.), avec des taux de dépassement variant considérablement (de 25 % jusqu'à 150 %).

Quelles sont les sommes en jeu ? 
En 2011, les dépassements d'honoraires totalisaient 2,4 milliards d'euros. A l'hôpital ou en clinique, ils s'élèvent à 700 millions d'euros pour les trois spécialités majeures que sont les chirurgiens, gynéco-obstétriciens et anesthésistes.

Ces sommes seraient à relativiser : les dépassements correspondent en réalité à 1,4 % des 172 milliards d'euros du budget total consacré chaque année par la nation à la santé. Et ceux pratiqués en milieu hospitalier encore moins : seulement 0,4 % !

Circulez: y a rien à voir !

Notre système solidaire prédomine très largement à ces montants : tout baigne !

Certes, pour le patient-usager, l'existence d'un « reste à charge » est toujours de trop. Plus préoccupant, des dépassements importants posent des difficultés d'accès aux soins pour ceux aux revenus modestes. Plus nous tarderons à agir, plus cette question de l'équité de l'accès aux soins se posera de manière criante et plus il sera douloureux d'arrêter une décision consensuelle.

La solution communément avancée - une négociation conventionnelle impliquant l'ensemble des parties prenantes - s'avère complexe. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a prévenu que, faute de résolution, le gouvernement légiférera. Et la profession se mettra en grève du zèle ?

Et si l'issue était une évaluation subjective ? 
Et si elle consistait à hiérarchiser le traitement de ce dossier en fonction du risque, de la situation de fragilité du patient et de l'importance de l'événement médical qui le frappe ? Histoire de complexifier un peu plus l'usine à gaz quand il suffirait de revenir à une égalité "juste": une solution que la gauche "exemplaire" n'envisage pas. 

Les questions indécentes sont posées
Froidement, en temps de crise et de chômage rééls, de récession et d'austérité annoncées, le reste à charge lors d'une consultation chez un généraliste que l'on voit trois ou quatre fois par an est-il insurmontable ? Les malades en longue durée étaient heureux de la possibilité de consulter le médecin de proximité, mais la gauche - qui a fait campagne sur la désertification des campagnes - va-t-elle maintenant les priver de ce recours ?
En revanche, une hospitalisation, c'est-à-dire un moment marquant et grave, où l'on est fragilisé, ne devrait-elle pas relever du seul régime obligatoire ? "Dans cette optique, les 700 millions d'euros de dépassements " hospitaliers " pourraient être aisément socialisés," écrit Les Echos.

"Peut-on aller encore plus loin" [sic]
Et envisager un reste à charge zéro pour le patient ? 
Sympa, mais à condition de revaloriser les tarifs des praticiens à leur juste valeur - notamment ceux bloqués en secteur 1 depuis des années -et socialiser en contrepartie les 2,4 milliards d'euros de dépassements. Tant pis pour le trou sans fond de la Sécu ! 
La "gauche sociale" ne manque pas d'idées: elle fera simplement appel au travail des classes moyennes pour le combler...

"C'est un défi à notre portée", si l'on s'attaque par ailleurs aux dysfonctionnements coûteux du système de soins ! 

Si on s'attaque à la fraude à la Sécu: sujet tabou !

Sans oublier les médecins-escrocs qui fraudent la Sécurité sociale...
Ils arnaquaient des bénéficiaires de la CMU des quartiers défavorisés !
Lien Nouvel Obs: "Ouverture d'une enquête sur une escroquerie présumée de chirurgiens dentistes à Marseille"

1 commentaire:

  1. Le débat comme c'est souligné plus haut, n'a pas de raison d'être.
    Les exagérations sont minimes, et les surcoûts peuvent être expliqué.
    Si les hôpitaux sont en déficit, c'est justement que l'on ne paye pas, et qu'ils sont pris d'assaut, surtout en urgence pour tout et n'importe quoi et souvent dans des conditions insupportables pour le personnel hospitalier.

    S'étendre sur le sujet est impossible sur un blog car trop vaste et complexe.

    IL FAUT TOUT DE MÊME SIGNALER QUE LES FAMEUSES 35 H ONT OCCASIONNÉ UN DÉSORDRE INDESCRIPTIBLE DANS LES HÔPITAUX CAR RIEN, MAIS RIEN N'ÉTAIT PRÉVU, ET IL A FALLU FAIRE APPEL À DES INFIRMIÈRES ESPAGNOLES, CERTES COMPÉTENTES MAIS NE PARLANT PAS NOTRE LANGUE ET ZÉRO ÉCHANGE POSSIBLE OU PRESQUE.
    Les effets s'en ressentent encore à ce jour.

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