La droite revendique la confiance durable de la finance
La France a pu emprunter lundi pour la première fois à des taux négatifs
La France a bénéficié de ce taux négatif à l'occasion lundi d'une émission d'obligations à court terme d'un montant de près de 6 milliards d'euros. Un privilège jusqu'ici réservé à des pays comme l'Allemagne.
Cela démontre que le bilan de Nicolas Sarkozy "n'est sans doute pas aussi mauvais" que le disent les socialistes, a raillé mardi l'ancienne ministre UMP du Budget Valérie Pécresse sur i-télé.
Cela signifie aussi que "François Hollande a pris cette semaine une très grande et très bonne décision: celle de ratifier le pacte (de discipline budgétaire européen) Sarkozy-Merkel ", a-t-elle souligné.
Tout en se félicitant de cette "bonne nouvelle", le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a précisé la portée de l'événement. "Il s'agit uniquement du refinancement de la dette à très court terme, quelques semaines", a-t-il souligné sur Radio Classique et Public Sénat.
Il souligne donc du même coup que la gauche a un défi à relever.
"Dès que les taux sont plus longs, pour des emprunts plus longs, là, malheureusement (...) le spread (l'écart des taux entre la France et l'Allemagne) est très fort", a-t-il ajouté. "Les investisseurs considèrent que nous avons de gros efforts à faire en matière de compétitivité et d'assainissement des finances publiques", a-t-il poursuivi. Or, ces deux objectifs dérangent la gauche, déjà rien qu'au plan sémantique !
Valérie Pécresse a dénoncé aussi la politique fiscale du pouvoir socialiste.
"La réponse de François Hollande à tous les problèmes de la France ne peut pas être que l'impôt (...). L'impôt, c'est le meilleur ami de la gauche", a-t-elle accusé. "Aujourd'hui, nous devons mener une politique de compétitivité" qui passe par "l'innovation, la baisse du coût du travail, la réforme du droit du travail, toutes choses que François Hollande refuse d'envisager", a-t-elle dit. "Le modèle pour nous, c'est le modèle allemand, c'est le modèle d'une économie qui a fait des réformes de compétitivité, qui a modéré ses salaires, qui a modéré ses dépenses", a rappelé Valérie Pécresse.
Alors à qui attribuer la bonne nouvelle de la baisse des taux de la France ?
Il est tout à fait vrai que le mouvement de baisse était engagé avant l'élection de François Hollande. Les investisseurs n'ont encore pas sanctionné la France du fait que les annonces du gouvernement Zayrault en matière de politique budgétaire restent ambiguës. Or les mesures de rigueur du collectif budgétaire du gouvernement socialiste, dont le pacte Merkel-Sarkozy, et l'obligation acceptée du respect des contraintes européennes vont dans le sens de ce qu'attendent les marchés. La baisse du coût moyen de financement est ainsi la preuve de l'alignement de Hollande sur la politique économique et financière européenne de Sarkozy, malgré les coups de mentons en direction des caméras, pour donner l'illusion du changement devant l'opinion....
Ainsi, même si la situation de ses finances publiques n'est pas florissante, la France apparaît-elle toujours en relativement bonne santé par rapport aux pays en difficulté, et ce d'autant plus que, contrairement à d'autres, elle a réussi à éviter la récession au premier semestre.
Enfin, dans un contexte troublé qui voit s'envoler les taux de l'Espagne (à plus de 7%) et de l'Italie, les investisseurs se reportent d'autant plus sur la France qu'elle offre une rémunération supérieure aux pays de référence comme l'Allemagne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):