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par Amazon...
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, exultait le lundi 25 juin, en fin de matinée, en confirmant l'inauguration prochaine d'un entrepôt du groupe américain Amazon, à Chalon-sur-Saône.
Le premier cybermarchand au monde donnait ainsi la préférence à l'ex-fief du nouveau ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
Cet entrepôt de 40 000 mètres carrés, qui sera implanté dans la périphérie de cette sous-préfecture de Saône-et-Loire, à Sevrais, sera opérationnel, sans délai, dès l'automne prochain.
500 personnes devraient y travailler, et jusqu'à 1 000 dans les périodes de pointe (essentiellement les fêtes de fin de l'année), soit une avalanche d'emplois temporaires et partiels sur la région. "Je remercie Amazon d'avoir choisi ce territoire. Il y a quelques années, il a connu la désolation avec la fermeture de l'usine Kodak. Dans ce site étaient fabriquées les pellicules photo pour toute l'Europe. Il a fait la prospérité de la région pendant 30 ans. D'un coup, en 2007, 3 000 emplois ont disparu. Aujourd'hui, c'est une véritable renaissance. C'est la preuve que les territoires blessés peuvent renouer avec le succès", s'est félicité Arnaud Montebourg.
Les recrutements commencent tout début juillet
Pôle emploi et les services de la mairie et du département sont déjà assaillis de demandes – plus de 1 000 — précisait lundi Christophe Sirugue, le député-maire PS de Chalon-sur-Saône. On notera au passage que les syndicats de Pôle Emploi ne se plaignent d'aucune insuffisance des effectifs et n'ont pas déposé de préavis de grève. Depuis 2009, de nombreuses grèves ont pourtant eu lieu au sein de cette nouvelle structure, à l'appel des Indignés, d'associations et de collectifs de chômeurs & précaires, de syndicats et de partis de gauche (AC!, l'APEIS, la CGT-Chômeurs, le MNCP, le MCPL, L'Appel et la Pioche, Recours-Radiation, Génération Précaire, les Désobéissants, les Cafards, la C.R.I.S.E, Anonymous, ATTAC, la CNT, SUD-Emploi, la CGT-Pôle Emploi, le SNU, FO Intérim, le Front de gauche (FG), le NPA, EELV...) un peu partout en Franc: ces vigilants-là sont-ils au chômage depuis l'arrivé de F. Hollande au pouvoir ?
Concernant le nombre de CDD, le groupe, avare de détails, n'a rien précisé, mais la sphère politique et syndicale ne s'émeut pas. La majorité de ces emplois seront pourtant des contrats à durée déterminée (CDD) de magasiniers et de préparateurs de commande, pour seulement 34 cadres et environ 350 CDI.
Un choix suspect
Montebourg imperator |
C'est le troisième entrepôt en France du premier cybermarchand au monde. Les deux premiers, à Saran et à Montélimar, totalisent en surface au sol l'équivalent de 15 stades de football, emploient 1 100 personnes en CDI et 4 000 pendant les périodes de pointe.
Le choix d'investir à Chalon s'est fait, précise Frédéric Duval, le directeur des opérations pour Amazon France, "d'abord pour l'implantation, et aussi pour le bassin d'emploi". " Nous sommes à un nœud autoroutier, à un nœud ferroviaire et avons une main d'œuvre qui a l'habitude du travail posté", précise le ministre Montebourg. " Non, il n'y a pas eu de passe-droit pour qu'Amazon s'implante précisément là", a insisté Nono Montebourg, pour faire taire les mauvaises langues: le ministre socialiste a été pendant longtemps député du département de Saône-et-Loire...
Pourtant, Beaune et Chalon-sur-Saône sont pareillement situés sur de grands axes de circulation: l'autoroute A6 et la voie de chemin de fer Paris - Lyon - Marseille.
Mais Beaune (Côte d'Or) se trouve à 45 kilomètres au sud de Dijon, noeud ferroviaire et routier en direction de l'Est et à 150 km au nord de Lyon. En revanche, Chalon-sur-Saône (Saône et Loire) n'est qu'à 247 km de Montélimar, où Amazon est déjà implanté ! Le critère de géo-localisation ne paraît pas déterminant...
La préférence pourrait en outre être politique et opportuniste
Beaune est administrée par Alain Suguenot, député-maire UMP et président de la Communauté d'agglomération Beaune Côte et Sud. Sa rivale et gérée par Christophe Sirugue, député-maire PS, président de la Communauté d'agglomération Le Grand Chalon, vice président de l'Assemblée Nationale et président de la commission insertion et cohésion sociale de l'Association des départements de France.
La commune côte-d’orienne ne manquait pourtant pas d’atouts avec ses 49.300 mètres carrés dédiés à la logistique (contre 40 000 m2 à Chalon-sur-Saône), à l’entrée de son péage autoroutier sud, et d’un terrain tout proche destiné à la construction d’un futur bâtiment. Un proche d’Alain Suguenot confiait dernièrement au journal Les Echos " Nous avons une fiscalité plus basse, des locaux parfaitement adaptés, une connexion par fibre optique disponible au 30 juillet, un personnel saisonnier mieux mobilisable (notamment du fait des vendanges), un bassin d’emploi largement plus étendu et une desserte routière moins encombrée ".
Le redressement productif, d’accord, mais à quel prix ?
Nono en pâmoison |
Google et Amazon, comme Total
Côté fiscalité, Amazon est loin d’être exemplaire
Ce que ne précise pas le ministre de la gauche sociale, c'est que ces géants anglo-saxons de l'Internet qui réalisent un chiffre d'affaires considérable en France, n'y sont pas imposés.
Amazon, comme Apple ou Google, Amazon n'est pas imposé en conséquence de son activité sur le sol français, car les sièges fiscaux des uns comme des autres sont implantés dans des pays à fiscalité avantageuse (Irlande, Luxembourg).
" Tout en créant des emplois, Amazon rapatrie en effet l’essentiel des revenus engrangés en France... au Luxembourg, où il a installé son siège européen ", rappelle un article de Rue 89.
Amazon y bénéficie d’un impôt sur les sociétés allégé (21,8 % contre 33,3 % en théorie en France). Et fait d’ailleurs l’objet d’une enquête du fisc français, l’entreprise ne s’acquittant pas de la TVA sur plusieurs biens. Une éventuelle prime d’aménagement du territoire sera-t-elle accordée dans ces conditions ? Ce sera à la commission interministérielle ad hoc d’en décider, commission présidée par la ministre à l’Égalité des territoires, Cécile Duflot.
Concernant les aides publiques dont a pu bénéficier le groupe américain, "ce sont les aides légales : la prime d'aménagement du territoire (PAT), les aides en matière de service de ramassage des salariés du Grand Chalon et des investissements dans des crèches pour les enfants des femmes qui travailleront chez Amazon, qui devrait employer 60 % de femmes, c'est important, l'essentiel des chômeurs en France sont des femmes", s'est encore justifié le ministre.
Le site de vente en ligne Amazon pourrait percevoir en théorie entre 4,5 et 12,5 millions d’euros de subventions, en échange de la création de 500 emplois sur sa nouvelle plateforme de Chalon-sur-Saône.
Problème : l’entreprise est pointée du doigt pour ses mauvaises conditions de travail et pour sa fiscalité très "évasive ".
Total, entreprise française, scandalise parce quelle ne paie quasiment aucun impôt sur les sociétés: une entreprise n’est taxée que sur les bénéfices qu’elles réalisent dans l’Hexagone. Or, l’activité de Total en France est déficitaire depuis 2009. Mais Amazon compte être bénéficiaire en France.
Côté social, les cadences sont infernales
Le président socialiste du Conseil régional de Bourgogne, François Patriat, pavoise, parlant d’une " excellente nouvelle pour l’emploi dans notre région ".
Problème, toutefois : aucune condition n’est a priori demandée en échange à partir du moment où le territoire qui bénéficie des créations d’emplois est éligible à ces aides publiques, car socialement en difficulté. Un emploi et un revenu sont toujours bons à prendre en ces temps d’austérité dans des villes moyennes sinistrées.
Reste que la vie des salariés d’Amazon ne fait pas vraiment rêver.
Dans la plus grande plateforme logistique française, à Saran, en périphérie d’Orléans, les employés du site de vente en ligne sont payés au SMIC, quand ils ne sont pas intérimaires, et malgré des cadences souvent épuisantes.
Ils sont soumis à des fouilles corporelles, sont obligés de vider leur casier à heure fixe, sous le regard d’une vidéosurveillance. Certaines dispositions inscrites dans leur contrat de travail sont rédigées en anglais. Le travail de nuit s’y pratique sans aucune prévention en matière de sécurité des conditions de travail. Et l’exercice de la liberté syndicale y est difficile. " Amazon recherche dès à présent 34 managers et spécialistes, et des centaines de personnes passionnées pour rejoindre les équipes de ce nouveau centre ", a indiqué la société. Vu les conditions de travail, mieux vaut, effectivement, être " passionné ".
Libre concurrence ou conflit d'intérêts
Lors des appels d'offres légaux et "en pleine négociation", le groupe américain jouait l'hésitation entre deux localités bourguignonnes, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Beaune (Côte-d'Or),mais une rencontre avait lieu le vendredi 1er juin entre la direction d'Amazon et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, selon la radio Europe 1, ce qu'Amazon France et le ministère du président du Conseil général de Saône-et-Loire, se refusent à confirmer.
L'annonce de la prochaine implantation et de la campagne de recrutement massif d'Amazon constitue une heureuse "surprise"; au moment où le nouveau gouvernement, qui a érigé la lutte contre le chômage en "priorité", fait face à la menace de nombreux plans sociaux, qui devraient affecter près de 45 000 emplois, selon la CGT.
La prime d’aménagement du territoire représente quand même une aide de 15.000 à 25.000 euros par emploi créé.
Soit entre 4,5 et 12,5 millions d’euros de subventions théoriques dans le cas d’Amazon à Chalon, ville où les entreprises sont éligibles aux aides publiques en vertu de la " Carte des aides à finalité régionale ". Par comparaison, les revenus mondiaux de la société Amazon s’élèvent à 42 milliards de dollars en 2011.
Coup dur pour le commerce indépendant
Les libraires indépendants ne veulent pas mourir en baissant la tête et refusent d'être une exception culturelle, mais les faits sont là : les libraires indépendants voient leur chiffre d'affaires baisser inexorablement : - 5,4 % entre 2003 et 2010. Aujourd'hui, personne ne souhaite remettre en cause la loi Lang, mais la situation des libraires a changé.
Les grandes surfaces culturelles (Fnac, Virgin, Leclerc...) ont elles aussi profité de l'évolution des modes de consommation, sans oublier les grandes enseignes nationales ou régionales (Chapitre, Gibert, Decitre, Furet du Nord).
Quant au livre numérique, s'il est encore marginal, il ne tardera pas à constituer une menace – chacun garde en mémoire la façon dont le téléchargement de musique et de vidéos en ligne a tué les disquaires.
Les librairies en ligne, Amazon en particulier, se sont emparées de plus de 11 % du marché du livre français en 2010 et, selon une étude publiée dans Livres hebdo, s'imposent de plus en plus dans le circuit de l'occasion et les ouvrages de fonds.
Face à tous ces mastodontes, le libraire indépendant se sent bien seul.
Le gouvernement aggrave une situation reconnue préoccupante
En compressant les marges des libraires, en signant des accords avec Google, Apple ou Amazon pour la diffusion des œuvres numériques sur le Kindle français, en publiant toujours plus de livres papier, les éditeurs sont-ils également en train de creuser la tombe des libraires indépendants ?
Jean-Marc Roberts, patron des éditions Stock, s'insurge : " Amazon vend aussi bien des voyages et des aspirateurs que des livres. Les libraires, eux, ne vendent que des livres, nous avons besoin d'eux pour faire connaître des auteurs nouveaux, eux seuls donnent des conseils de lecture. S'ils disparaissent, nous sommes foutus. "
Où en est le gouvernement socialiste sur le projet d'une fiscalité de l'Internet plus égalitaire, comme revendiqué par les acteurs français, notamment de l'édition ?
"C'est un dialogue constant avec Amazon, nous y travaillons", élude Sa Grâce Montebourg. "La consommation en ligne est un phénomène mondial. Il ne faut pas l'opposer à la librairie indépendante; les deux doivent cohabiter."
A armes inégales ?
Comme l'écrivait Vincent Monadé, directeur du MOTif (l'observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France), dans une tribune parue dans Libération sous le titre " Amazon m'a tuer ? " : "Défendre la librairie indépendante est plus qu'un choix de société, c'est un choix de civilisation. " Civilisation ? Vous avez-dit civilisation ? Mais n'est-ce pas un mot "fasciste" ?
Le concurrent français devra s'adapter ou ...disparaître !
Pour soutenir cette " écologie urbaine ", les lecteurs aussi ont leur rôle à jouer : puisque le gouvernement socialiste de Hollande est libéral sans réticences, avoir le geste citoyen, pour que la librairie indépendante reste le garant de la vitalité éditoriale et de la libre création.
Mais qu'il est bête ce Montequelquechose
RépondreSupprimernous connaissons la chanson, ils arrivent, s'implantent, promettent( !!!), et surtout profitent.
Ensuite il y a des lendemains qui déchantent.
Décidément, c'est à croire qu'ils ont inventé le fil à couper le beurre, " ces gens là ",
et ce n'est que le début ???? aïeeeeeeeeee
cela devient :
RépondreSupprimerje ne sais plus ce que j'ai dit mais bravo à ce que je fais.
Eh oui, il monte et il descend, il pédale ou rétropédale, enfin on suit en tout le chef scout moijeprésident Flamby 1er patapouf élu pour
oh misère
5 ans....et....seul....maître...à bord
cela devient :
RépondreSupprimerje ne sais plus ce que j'ai dit mais bravo à ce que je fais.
Eh oui, il monte et il descend, il pédale ou rétropédale, enfin on suit en tout le chef scout moijeprésident Flamby 1er patapouf élu pour
oh misère
5 ans....et....seul....maître...à bord
2000 postes créés a pole emploi.... aaah là, ça va produire mon pépère!
RépondreSupprimerBen c'est pas fait car d'abord
RépondreSupprimeril faut les former
ensuite leur expliquer
ensuite les tenir au courant
ensuite leur imposer une cadence sinon les files d'attente s'allongent
ensuite leur apprendre la patience
ensuite leur apprendre l'informatique , peut-être plutôt en premier
ensuite....
zut, je vais postuler, je serais moins fatigué
j'ai déjà un profil, j'aime les fonctionnaires, le travail de fonctionnaire ( comme mon beau-frère Gérard ), je connais leur rythme
je connais bien des trucs utiles de fonctionnaire, je serai sûr de mon emploi, de ma retraite, qui dit mieux ?
J'va m'lancer y a pas, cé le nec ultra du boulo ( mes rejetons écrivent comme ça, c'est moderne )