samedi 31 décembre 2011

Même pas honte d'être de gauche ?

La norme et la vertu ne se partagent pas


Fiers d'être socialistes ?
A preuve ce titre de Marianne




A choisir, il est politiquement correct d'être de droite !

Tout ce qui vient de droite est extrême et suscite la détestation et les insultes.
Drôle de pays qui revient sans cesse à sa révolution fondatrice et veut des têtes à couper. Sans précédent depuis Louis XVI, celle de Nicolas Sarkozy cristallise la rancoeur et l'impatience des aigris que, dans son immense sagesse, le peuple souverain tient loin de l'Elysée depuis trop longtemps à leur gré; quiconque aussi le soutient publiquement, même mollement, comme Gérard Depardieu ou Faudel, est immédiatement livré à la vindicte populaire et à la caricature, voire à la mort sociale ou artistique. Tout est permis aux vertueux en proie à leurs passions destructrices: les insultes, la violence, la calomnie, les menaces, la haine... Les scrutins internes au PS ont ainsi entretenu le pays dans un climat durablement malsain qui donne à penser que l'invective et l'agression verbale sont républicaines. Les titres de la presse sont des défouloirs nauséabonds qui attirent le buzz comme le tas d'ordure la mouche. En revanche, le journaliste en rupture de déontologie est encensé pour son insolence et ses mensonges impunis; l'artiste et l'intellectuel aussi sont a priori sympathiques et, puisqu'ils sont forcément de gauche, ils peuvent tout dire. Les acteurs ont le "droit" de soutenir qui ils veulent, mais à condition que ce soit des candidats de gauche. Un 'people' est forcément de gauche, sinon il est caricaturé en débile ! Au pays de la tolérance ostentatoire et de la liberté d'expression débridée, on pétitionne contre le lancer de nain, mais on ne craint pourtant pas de stigmatiser l'adversaire pour sa taille. Intellectuel rime avec gauche, sinon ce n'est pas un intellectuel: c'est un réac fascisant qui véhicule une littérature ringarde. Le cas du juge est plus complexe et trouble: soit il est éventuellement de droite, soit il est plutôt de gauche, mais il n'est jamais intègre. Tous suspects ! Jusqu'aux policiers qu'un candidat bonhomme à la présidence écarte de sa garde rapprochée sur leur mine (ou faciès). Ne parlons même pas des curés. Puisque la tenue fait le moine, la soutane est proscrite et le col roulé de rigueur, à la condition toutefois qu'il ne soit pas affublé d'une croix, si peu ostentatoire soit-elle, à la différence de la burqa rose: on est laïc ou on ne l'est pas !

La valse des clichés

À droite, on ne pense pas, on exploite.
À gauche, on a le cœur sur la main; à droite on a la main sur le portefeuille. À droite, on est raciste; à gauche, on est black blanc beur. À droite, la culture est héréditaire et passéiste; à gauche, on est créatif et innovant. À gauche, on veut partager, et avec enthousiasme, l'argent des riches. À droite, si on a l'argent, c'est parce qu'on l'a mérité; à gauche, on le dissimule pour compâtire. À gauche, on évite d'être patron, d'ailleurs les entrepreneurs de gauche (ils se comptent) se cachent. À droite, on prend des vacances; à gauche des RTT. À droite, on profite de tout; à gauche, on a de misérables avantages sociaux que la droite veut supprimer.

À gauche on ne compte pas, on distribue. À droite, on prive les pauvres de tout. À gauche, on sait bien qu'on nous ment et que lorsqu’il n'y a plus d'argent dans les caisses, il y en a encore. À droite, on est esclave de la finance internationale, vendu aux agences de notation et on vole. À gauche, on se contente de prendre l'argent où il est, c'est à dire forcément dans la poche des autres. À droite, on est sécuritaire et on accuse les malheureux d'être des délinquants, alors que ce n'est pas de leur faute. À gauche, on fait de la prévention; à droite de la répression. La droite a des valeurs pétinistes abjectes : travail, famille, patrie. À gauche, on fustige le temps de travail, on aime surtout l'homoparentalité et la Patrie, c'est en passe de devenir une invention de Marine Le Pen. À droite, on est raciste; à gauche, on accuse tout le monde de l'être.


Alors pourquoi être de droite serait-il honteux ?


"Tous ensemble" ? Mais en coupant la France en deux

Ils opposaient bourgeois et ouvriers, mais s'il a fait des victimes, le marxisme n'a pas fait long feu. Depuis la chute du Mur de Berlin et l'implosion du monde communiste, ils ont dressé les travailleurs contre les patrons, puis les défavorisés contre les nantis. Et, comme si ça ne suffisait pas à leur bonheur, ils montent maintenant le Sud contre le Nord et tentent de récupérer la diversité, et les clandestins aussi, pendant qu'on y est.
Il y a donc toujours une bonne moitié qui n'est pas respectable, qui correspond grosso modo aux occupants de longue date, lesquels n'auraient rien pu faire sans les nouveaux arrivés à qui ils doivent tout. Il faut que les anciens de plus ou moins fraîche date se persuadent qu'ils nous ont mis dans ce pétrin. Pourtant, certains d'entre eux se désolidarisent des méchants et condamnent le capitalisme qui a fait d'eux des nantis et la globalisation qui a fait de l'Europe un modèle réduit de la planète, un concentré de sa diversité éthnique. Les flux migratoires ne favorisent pas les arrivants: ils sont un bienfait pour les accueillants. Ils ont ouvert leurs bras, mais ne sont pas autorisés à les refermer lorsque la charge devient trop pesante et l'ingratitude aggressive.


Il faut réviser le système

On garde la solidarité, mais on vire tous ces gens qui pensent à bosser plutôt qu'à la retraite
, qui menacent le droit de grève dès qu'il y a des vacances scolaires, qui veulent gagner de l'argent et voudraient qu'on leur en laisse un maximum. Ils sont suspects d'avoir un emploi, de posséder quelques biens et même de petites économies. Des gens qui parlent de "bon sens", une expression de droite, s'il en est ! Qui défendent la grammaire, au lieu de dénaturer la langue, mais qui, à tout prendre, préfèrent l'anglais, sabir de banquiers, aux dialectes régionaux dépassés ! Qui réclament le libre choix de l'école de leurs enfants et veulent avoir leur mot à dire sur l'enseignement (les mêmes qui pensent que l'éducation, c'est le rôle des parents, et l'instruction, celui de l'école).

L'entrave de la constitution
Si une constitution permet aux élus de servir le peuple dans la durée, c'est qu'elle est mauvaise et doit être salie, puis abîmée.

Sectarisme et pensée unique
Voyez comment les syndicats français refusent le dialogue social, à la différence de leurs homologues allemands.
Les historiens et les media entretiennent le souvenir des camps d'extermination nazis, mais font l'impasse sur le goulag, camps de travail forcé d'Union soviétique, et les milliers de morts polonais de Katyn, ou le génocide cambodgien dû aux Khmers rouges, et glissent sur les répressions sanglantes.
Au plan politique, aucun parti hexagonal ne se réclame du national socialisme allemand, mais l'extrême gauche rêve toujours de rétablir la dictature du peuple, quelle que soit sa version du communisme, soviétique, maoïste ou cubaine, avec de fiers thuriféraires, tels Hugo Chávez, Nelson Mandela, Danielle Mitterrand, Jack Lang, Jean-Luc Mélenchon...
Après ça, il faut avoir honte d’être de droite et peu importe les idées, ce qui importe c'est de quel bord elles viennent.
Heureusement il y a les media zélés qui eux sont de gauche et savent faire le tri. Et honte aux Français qui en majorité aimeraient un gouvernement d'union nationale parce que quand même un peu de bonne volonté collective permettrait peut-être de s'en sortir ? Mais, à la veille d'une présidentielle, résister à la crise quand on pourrait y céder, c'est vraiment mettre de la mauvaise volonté et marquer son hostilité au PS qui aimerait que ce soit fait avant le premier tour.

(Inspiré d'un article de Sophie de Menthon pour atlantico.fr)

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