mercredi 2 novembre 2011

Les députés UMP qui ne transigent pas

Les députés UMP à la pointe du combat pour 2012


PORTRAITS

Le parti majoritaire tente [sic] de faire émerger de nouveaux visages pour la campagne présidentielle.

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• Éric Ciotti
• Michèle Tabarot
• Jérôme Chartier
• Franck Riester
• Sébastien Huyghe
• Valérie Rosso-Debord

[et Valérie Boyer]

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Ils appartiennent à la génération montante de l'UMP et le parti présidentiel fait tout pour les mettre en avant. Constitués après la débâcle des régionales, les «députés relais», sous la houlette de Dominique Dord, leur «aîné» de 52 ans, sont chargés de «faire la pédagogie du bilan et de l'action du gouvernement dans la crise» dans le cadre de réunions de terrain décentralisées. Certains d'entre eux se retrouvent tous les quinze jours à l'Élysée, autour d'Olivier Biancarelli, le conseiller politique du chef de l'État.

Chacun défend le bilan du quinquennat dans ses domaines de prédilection: Franck Riester (37 ans) sur la culture et la communication, Éric Ciotti (46 ans) sur l'immigration et la sécurité, Françoise Guégot (49 ans) sur la formation tout au long de la vie, Arnaud Robinet (36 ans) sur la réforme des retraites. «Est-ce qu'on a tenu nos promesses ?», «Quels sont les résultats comparés avec les autres pays européens ?»… Selon Dominique Dord, ces députés missionnés doivent avoir réponse à tout.

Voici donc les jeunes députés UMP entrés en campagne pour 2012. Leur objectif: faire réélire Nicolas Sarkozy. Chacun en conciliant une approche nationale et un travail local. Éric Ciotti, qui depuis plusieurs mois tourne sur les plateaux de télévision, promet ainsi «une présence forte de mobilisation dans les Alpes-Maritimes au profit du candidat». «Au service du candidat», Franck Riester défendra également le bilan en matière de nouvelles technologies. Pour lui, le staff présidentiel de Nicolas Sarkozy doit être «une armée en marche, chacun à sa place, avec un général en chef, une équipe, et le parti».

Proche de François Fillon, Jérôme Chartier (44 ans) anime de son côté un à deux déplacements par semaine pour fournir aux troupes UMP «les principaux chiffres du quinquennat». «C'est utile de répondre aux Français qui s'interrogent et qui veulent comprendre», estime le député du Val-d'Oise.

Porter le fer contre la gauche

Autre cercle, la «cellule riposte» constituée autour de l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Au côté des ministres, on y trouve plusieurs députés, chargés de porter le fer contre la gauche. Valérie Rosso-Debord (39 ans), qui aimerait être l'une des porte-parole de la campagne présidentielle, fait aussi partie de la cellule communication mise en place par Jean-François Copé pour, dit-elle, «figer le candidat socialiste» et «incarner la réponse médiatique» à ses propositions. Franck Riester et Sébastien Huyghe (42 ans) sont aussi aux avant-postes pour répondre aux attaques du PS dans la presse.

Leurs aînés ne sont pas en reste.
«Nicolas Sarkozy sera réélu grâce à la mobilisation de chacun d'entre nous. C'est pour cela qu'il faut être unis», explique Bernard Debré (Paris). «D'office, nous sommes les premiers délégués du candidat sur le terrain, ceux qui peuvent le mieux expliquer la politique menée depuis cinq ans», ajoute Lionnel Luca. Le député des Alpes-Maritimes, cofondateur de la Droite populaire, a déjà rôdé son argumentaire: «En cinq ans, on a changé de cap. Avec cinq ans de plus, on va changer de direction. Pour la première fois dans l'Histoire, le président aura les mains libres, puisqu'il ne sera pas rééligible en 2017.» Face à «une élection à haut risque», le chiraquien Philippe Briand (Indre-et-Loire) invite les uns et les autres à «éviter les querelles d'ego». Il souhaite que les députés de la majorité animent «des meetings d'accompagnement» pour «défendre le bilan du chef de l'État dans chaque circonscription» ainsi que des «petits meetings pour contre-attaquer le projet de la gauche» .

Président des Réformateurs libéraux, l'ancien ministre Hervé Novelli organise le 9 novembre un dîner pour promouvoir les idées libérales dans la campagne présidentielle. Parmi elles, figurent «la reconfiguration de l'État» (recentré sur ses activités régaliennes) et «la refondation sociale» (privilégiant les rapports contractuels à la loi). Animateur du club Réforme et Modernité (créé en 2005, revendiquant 3000 adhérents), le libéral Hervé Mariton veut «contribuer à l'élaboration du projet présidentiel et législatif sur le plan des valeurs». «Il faut que le projet soit le plus pertinent, percutant et convaincant possible», insiste le député de la Drôme.

«Les parlementaires ont un rôle majeur à jouer pendant la campagne, car ils sont les premiers relais de l'action du gouvernement. Leur implication doit être totale», résume Nadine Morano.

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Éric Ciotti

Le député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes doit constamment le préciser: non, il n'est pas membre de la Droite populaire. Et pourtant, à 46 ans, le poulain du maire de Nice Christian Estrosi s'est fait une spécialité des propositions de lois dites «sécuritaires». La dernière en date, l'encadrement des mineurs délinquants dans des centres de l'armée, a été rejetée par la nouvelle majorité sénatoriale. Ce geste symbolique était censé marquer l'avènement du règne de la gauche au Sénat, mais l'Assemblée ayant le dernier mot, en cas de désaccord entre les deux Chambres, le gouvernement a l'intention de faire adopter le texte d'Éric Ciotti par les députés mi-novembre.

À l'Élysée, les initiatives d'Éric Ciotti sont bien vues, d'autant qu'elles sèment le trouble à gauche. L'encadrement militaire a séduit Ségolène Royal et la loi visant à suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme, adoptée en août 2010, reprend une vieille idée du député PS de l'Essonne Julien Dray. «M. Sécurité» de l'UMP, Ciotti est déjà associé aux réunions stratégiques, au parti comme à l'Élysée.

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Michèle Tabarot

En 2009, son élection à la tête de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale contre la députée de Paris Françoise de Panafieu, pourtant donnée favorite, en fait la première femme présidente de commission de l'histoire de l'Assemblée. La maire du Cannet a bénéficié de l'appui de Jean-François Copé, dont elle est proche. Alors patron des députés de l'UMP, le président de Génération France a lancé au Cannet la 50e antenne de son club, juste avant l'élection de sa protégée.

Devenu secrétaire général du parti présidentiel, Jean-François Copé a promu Michèle Tabarot au sein de la nouvelle équipe dirigeante en la nommant déléguée générale chargée de la formation. À 49 ans, la députée des Alpes-Maritimes a aussi gardé des liens avec sa famille d'origine, Démocratie libérale. Elle est membre des Réformateurs libéraux d'Hervé Novelli, secrétaire général adjoint de l'UMP. En revanche, ses relations avec Christian Estrosi, l'homme fort du département, mais aussi avec le maire de Cannes, Bernard Brochand, sont notoirement difficiles.

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Jérôme Chartier

Il grandit à l'ombre du premier ministre. D'année en année, il s'installe doucement mais sûrement dans l'Hémicycle. Âgé de 44 ans, bientôt 45, député de la 7e circonscription du Val-d'Oise depuis 2002, maire de Domont, Jérôme Chartier est une des voix de François Fillon qui portent le plus à l'Assemblée nationale. Notamment à la commission des finances où il défend inlassablement la gestion rigoureuse des deniers publics si chère au chef du gouvernement.

Jérôme Chartier fait, avec le député Michel Bouvard, partie du petit cercle des fidèles fillonnistes. Aussi classique que son mentor, il est un des animateurs du Club France.9, le microparti de Fillon. C'est lui qui avec d'autres proches était monté au front en novembre 2010 pour contrer la candidature de Jean-Louis Borloo et défendre le maintien de François Fillon à Matignon. Une riposte volontairement tardive mais redoutablement efficace. Secrétaire national de l'UMP en charge de la pédagogie de la réforme, Chartier pourrait être actif lors de la présidentielle. Il a récemment rejoint la «cellule riposte» créée par Brice Hortefeux.

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Franck Riester

Franck Riester a 37 ans, mais n'est pas un novice en politique. Membre depuis 1995 du conseil municipal de Coulommiers, adjoint du maire Guy Drut en 2001, ce concessionnaire automobile est élu maire de la commune seine-et-marnaise en 2008. Un an auparavant, il avait imposé sa candidature aux législatives, l'ancien champion olympique décidant alors de passer la main. Riester devient l'un des benjamins de l'Assemblée. Membre de la commission des affaires culturelles, il sera rapporteur des textes Hadopi. Régulièrement donné comme entrant au gouvernement, il se voit confier la direction nationale de la campagne des européennes en 2009 puis de celle des régionales en 2010.

Proche du député maire de Meaux, Jean-François Copé, Franck Riester devient secrétaire national de l'UMP à la communication. Le député figure parmi les plus prolixes auteurs de communiqués rue La Boétie. Cet été, il s'est prononcé en faveur du mariage homosexuel. Les députés UMP ont, dans leur immense majorité, rejeté cette proposition de loi défendue par le PS mais Riester compte bien voir la mesure inscrite au programme de l'UMP pour 2012.

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Valérie Rosso-Debord

Avec Bruno Beschizza, Sébastien Huyghe et Franck Riester, Valérie Rosso-Debord fait partie des nouvelles voix qui incarnent l'UMP. Depuis que Jean-François Copé a décidé de se passer de porte-parole, ce quatuor d'élus inonde la presse de communiqués et s'impose, petit à petit, sur les plateaux télévisés. «Il faut du temps pour installerde nouveaux visages, mais la mayonnaise prend, notamment avec Valérie», se réjouit-on rue La Boétie.
La députée de Meurthe-et-Moselle, qui aura 40 ans à la fin du mois, a fait ses armes dans les rangs de l'UDF, tendance CDS, avant de rejoindre l'UMP. Spécialiste des questions du handicap et de la dépendance, elle traitera de ces sujets auprès du maire de Nancy, André Rossinot, avant de prendre la succession de Claude Gaillard dans la circonscription de Lunéville en 2007. Politiquement proche de François Fillon, elle a su s'intégrer dans les équipes de Jean-François Copé et s'est vu confier le poste de déléguée adjointe au projet auprès de Bruno Le Maire.

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Sébastien Huyghe

Au lendemain de l'élimination de Lionel Jospin de la présidentielle de 2002, la vague bleue aux législatives emporte l'ancienne ministre du Travail et maire de Lille et propulse un jeune clerc de notaire sur le devant de la scène. Battue de quelque 1000 voix, Martine Aubry fond en larmes devant les caméras. «Nous avons une histoire commune, je lui rappelle de mauvais souvenirs», s'amuse Huyghe, six ans plus tard, avant d'affronter à nouveau Aubry, aux municipales de 2008. Mais en ne réunissant que 33% au second tour, Huyghe passe du rang d'espoir de la droite à celui de bouc émissaire local de la défaite. Rue La Boétie, on ne donne alors pas cher de sa peau. Le député de la cinquième circonscription, réélu en 2007, se concentre donc sur son travail parlementaire, écrit plusieurs propositions de loi, dont celle sur les marchands de sommeil qui a été adoptée en 2010 à l'Assemblée. Depuis que Jean-François Copé dirige l'UMP, le député, âgé de 42 ans, se voit confier de nouvelles missions: à l'instar de Franck Riester ou de Valérie Rosso-Debord, il multiplie les communiqués de réaction à l'intention de la presse.

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