dimanche 1 mai 2011

Mobilisation du 1er mai: minimum syndical

Les travailleurs étrangers n'ont pas marché dans la combine syndicale

Ce fut un fiasco
, qu'ils aient été 77.000 manifestants en France entière ce dimanche, selon l'Intérieur (contre 195.000 en 2010) ou «plus de 120.000» (contre 350.000 l'an passé), selon la CGT

A Paris, le cortège a rassemblé dimanche 12.000 personnes, contre 21.000 en 2010, a indiqué la préfecture de police. Les organisateurs annoncent eux 30.000 personnes réunies, deux fois plus seulement, au lieu des trois habituelles, c'est dire que le moral est au plus bas...


La gauche a peiné à mobiliser

Les mots d'ordre populistes - "l'égalité des droits entre travailleurs français et étrangers " - n'ont pas déplacé les travailleurs illégaux. Quant aux slogans hostiles au FN, ils ont eu peu d'impact, comme à Rennes « Travailleurs français, immigrés, mêmes patrons, mêmes combats».

Des commentaires affligeants
Parmi les dirigeants syndicaux, Nadine Prigent, de la CGT y est allée un peu fort, soulignant que la journée tombait cette année, un dimanche et que le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, ne s'était pas déplacé « en raison d'important problèmes de dos » : il n'était donc pas à la messe, mais en avait littéralement plein le dos de la CGT.

Contre toute logique, Bernie Groison, secrétaire générale de la FSU, nous a sorti un de ces commentaires dont elle a le secret, relevant que 'les mobilisations difficiles sont le signe de temps difficiles, mais pas celui du renoncement ou de l'acquiescement à la politique du gouvernement'. En somme, les syndicats mobiliseraient mieux quand tout va bien.

Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, tout comme celui de l'UNSA, Luc Bérille, était en revanche présent en tête du cortège parti de la place de la République. Pour François Chérèque, 'le syndicalisme, ce n'est pas seulement manifester dans la rue, c'est aussi les accords interprofessionnels'. La CFDT 'en a signé cinq ces trois derniers mois, notamment sur l'assurance chômage, l'emploi des jeunes, et les retraites complémentaires'.

Les leaders politiques de la gauche participaient également au défilé : de François Hollande à Olivier Besancenot, en passant par Eva Joly (Europe Ecologie), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) ou encore Marie-George Buffet (PCF) citée plutôt que Pierre Laurent qui devait noyer sa peine avec Nanard Thibault.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon n'a pas manqué l'occasion de figurer sur la photo avec le numéro deux du parti, Harlem Désir, et les députés Bruno Le Roux et Sandrine Mazetier ou le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, qui s'étaient également alignés derrière la banderole du PS.

La numéro un du PS, Martine Brochen-Aubry, a, quant à elle, défilé à Lille. «
On n'est pas obligé d'être dans la rue pour célébrer la journée internationale du Travail», a-t-elle estimé au sujet des défilés clairsemés. Elle s'est néanmoins réconfortée en imaginant que les salariés manifesteraient « en 2012 dans les urnes». Mais ce n'est pas non plus obligé !

Moins de syndicalistes, ça fait plus de frontistes

Vases communicants
Les ouvriers et les classes populaires ont bien à l'appel de Marine Le Pen à défiler dans Paris. Le FN a mobilisé : entre 3200 personnes, selon la police, et 20.000, selon le FN (contre 2000 selon la police et 8000 selon le FN l'an passé).

"Le 1er mai, c'est nous les papes de la terre »
Une allusion à la béatification de Jean-Paul II... Mais à ce détail près qu'à Rome, les pélerins étaient un millio et que le pape défunt est un mort bienheureux qui fait plus de chiffre que des vivants à la peine.

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