mercredi 18 mai 2011

DSK relance la question de la collusion entre presse et partis politiques


Mise en cause de la glorieuse auto-censure de la presse



Il ne sait pas se tenir.

La presse savait.

Et Obama a dû le retenir !



La presse au pilori
Quand elle sait, mais garde un silence complice
La législation accorde aux journalistes le droit d'accabler et harceler, mais aussi de taire et protéger, au gré de leurs sympathies, mais aussi de leurs obsessions psycho-maniaques. Et on songe aussitôt à Mediapart et au trotskiste Edwy Plenel qui font de leurs avantages acquis un usage partisan et malsain qui déshonore la profession.
La déontologie professionnelle aggrave la situation et les risques
Dans la dernière affaire DSK en date, l'éthique des journalistes donneurs de leçons participe du seul complot qui soit: l'omerta couvrant et favorisant l'arrogant épanouissement de la pathologie sexuelle d'un grand de ce monde, au détriment des femmes. L'ironie de la situation, c'est que des journaux de la gauche vertueuse couvrent les turpitudes d'un grand patron, celui du FMI.

Les luttes syndicales ont produit des avantages dont les journalistes font un désastreux usage
Au nom de la liberté de la presse: leur liberté d'expression devait servir l'information et la démocratie. Le peuple avait le droit de savoir. Qu'ont-ils fait de l'article 11 de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui dispose que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » L'un de ces abus est l'occultation des faits. La protection du secret des sources des journalistes est garantie, mais la loi n° 2010-1 du 4 janvier 2010 est la porte ouverte à toutes les dérives.

Il aura fallu que la presse américaine - que ses confrères français décrit comme agressive et spectaculaire - pour que les moeurs, pour le coup violentes, de DSK éclatent au grand jour, et qu'elle évite probablement d'autres récidives et d'autres blessures physiques et morales aux femmes qui croisent le chemin du prédateur socialiste.
Les privilèges effarants dont jouit la presse font obstacle à la bonne information de la population, sa protection et la défense de la démocratie.

Les compromissions de la presse

Auteur d'un article en 2007 sur le comportement de DSK avec les femmes, Jean Quatremer n'avait pas été publié dans l'édition papier de Libération.
Heureusement qu'il y a toujours internet « pour retrouver une forme de journalisme agressif. »

Auto-censure militante: l'article censuré par Libération

Pourquoi votre article n’est pas sorti dans l’édition papier de Libération 2007 ?
D’abord je ne suis pas un journaliste politique mais un journaliste européen. J’ai suivi Dominique Strauss-Kahn quand il était ministre des Finances entre 1997 et 1999. C’est là que j’ai pu constater qu’il avait souvent des comportements inappropriés avec les femmes. J’ai eu de nombreux témoignages de consœurs qui me racontaient des histoires à vous faire dresser les cheveux sur la tête sur les méthodes de drague extrêmement brutales qu’utilisait l’ancien ministre. Je n’avais pas l’occasion d’utiliser ces informations puisqu’en France on considère ça comme normal. Comme l’a dit hier soir Jack Lang sur France 2 à propos de la tentative de viol « après tout y’a pas mort d’homme. » Ça en dit long sur le mépris d’un certain personnel politique à l’égard des femmes. Donc utiliser ça en France, ça n’avait quasiment aucune chance de passer.

Et même à Libération ?
Ce qui est bien avec Libération, c’est que même si mon article est paru sur mon blog, le journal ne m’a absolument pas demandé de le retirer.

Encore heureux ….
Oui ! On est d’accord ! Parce que là je ne vous dis pas ! Mais le service web l’a mis en une du site. Ça montre surtout la double culture qui règne dans les médias français: d’un coté les médias classiques qui sont d’une prudence extrême, qui pratiquent une auto-censure hors du temps, et les médias internet qui retrouvent la hargne et une forme de journalisme agressif.

En puis ce ne sont pas les mêmes rédacteurs en chef
Je me doutais que vous me poseriez cette question mais vous pouvez vous la carrer ! Je ne veux pas me fâcher avec mon journal !

A partir de quand un journaliste doit-il enquêter sur la vie privée d’un homme politique ?
Quand la vie privée interfère avec la vie publique et quand le comportement dans la vie privée peut relever d’une incrimination pénale. Par exemple si un candidat à la présidentielle utilise sa famille pour se faire élire en affirmant être un père de famille exemplaire et défend les vertus du mariage, vous enquêtez pour savoir si c’est un bon père de famille et s’il est fidèle à madame (…) On a accusé les Britanniques d’aller fouiller dans les chambres à coucher. C’était à quel moment ? Quand les conservateurs ont lancé leur mouvement Back to basics, en disant qu’il fallait revenir aux valeurs fondamentales. Bah les gars on fait leur boulot de journaliste. Ils ont découvert qu’un certain nombre de conservateurs qui prenaient la pause avec madame avait en fait une vie sexuelle débridée dans les bas-fond de Londres. Et ils ont eu raison, ils ont fait exploser le parti conservateur sur des affaires de cul !

En France, malgré des témoignages accablants sur DSK, personne n’a mené d’enquête
Oui ! Le témoignage de Tristane Banon est fascinant, accablant ! Hier j’ai entendu Laurent Joffrin dire qu’il avait envoyé des journalistes du Nouvel Obs pour rencontrer la jeune femme et que les journalistes n’ont pas été convaincus par son témoignage … Je suis tombé de ma chaise ! Banon vous entendez son témoignage à la TV, vous êtes convaincus dans la seconde ! A partir du moment où quelqu’un accuse un homme politique d’une tentative de viol, on publie son témoignage ! On va voir DSK ! On met ça sur la place publique ! Mais tout le monde est gêné … Au moment de l’affaire Nagy, on n’aurait pu se dire que les médias allaient se réveiller. Mais qu’est ce qui s’est passé ? La chape de plomb est retombée ! Les conseillers de DSK ont réussi à étouffer l’affaire ! Dans les portraits hagiographiques que j’ai pu lire depuis plusieurs mois on rappelait à peine de cette affaire. C’était un petit incident. Or, c’est très grave. La lettre de Piroska Nagy accusait DSK de harcèlement et disait que DSK ne pouvait pas diriger une organisation composée de femmes ! C’est dire ! On aurait dit titrer là-dessus !

Il y a des pressions ?
Ce n’est pas des pressions ! Le mot pression est trop fort ! C’est le coup de fil amical, le « c’est pas si grave » … Cet espèce de grand mélange des genres entre hommes politiques et journalistes.

Mais dans votre papier de ce matin, vous citez Khiroun [propriétaire de la Porsche à disposition des époux Strauss-Kahn] qui vous demande « qu’est-ce qu’on peut faire ? ». On se dit what the fuck … Et ça doit ouvrir plein de portes !
Bien sur que ça ouvre plein de portes ! Mais si vous répondez va-te-faire voir ça s’arrête là …

Vous connaissez d’autres des politiques qui avaient ce comportement avec les femmes ?
Honnêtement je n’ai pas de précédents. Ça fait 25 ans que je suis journaliste, j’ai suivi de nombreux ministres, très charmeurs, mais ça ne dépassait pas les limites de la bienséance. Il n’y a rien qui circule de cette nature là sur d’autres hommes politiques. On prête beaucoup de relations extra-conjugales mais rien sur le harcèlement, les lourdeurs, les consœurs qui se plaignent d’avoir fait l’objet de sollicitations sexuelles. DSK, ce qui était dingue c’était la répétition. Il faut bien distinguer ce qui relève de la drague et ce qui relève de comportements inappropriés. Tout à l’heure je disais à la radio que DSK passait son temps à envoyer des SMS à des femmes qu’il sollicitait. Réaction d’un lecteur qui m’envoie un mail: « Si on en peut plus envoyer de SMS on ne peut plus draguer ». Si une femme vous dit: « arrêtez de m’envoyer 3 SMS par jours sinon je porte plainte », si vous ne comprenez pas que vous êtes dans le harcèlement, vous êtes un crétin !"


VOIR et ENTENDRE le correspondant de Libération à Bruxelles, Jean Quatremer, analyser l'acception d' "agression sexuelle" ici et là dans le monde, l'égalité sexuelle en éclats et battre en brèche la thèse du complot derrière laquelle se retranchent les avocats de DSK:



DSK président: assurance d'une "inflation" du nombre de femmes ministres

La liste des postulantes socialistes à un porte-feuilles ministériel est ouverte...




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