dimanche 1 mai 2011

1er mai syndical: les travailleurs étrangers d'abord

1er mai à résonance anti-FN, à défaut d'être pour tous les travailleurs

La division, stigmate des dernières luttes syndicales

Les syndicats divisés diviseront les travailleurs
L'affirmation que les travailleurs étrangers ont "l'égalité des droits" avec les travailleurs français devrait dominer la grogne sur le pouvoir d'achat.
Cette édition du 1er mai ne rassemblera pas tous les syndicats non plus: elle est organisée par cinq syndicats - CGT et FSU, CFDT, UNSA et Solidaires - , sans Force Ouvrière (FO), qui défilera séparément.
Les syndicats seront soucieux de s'opposer au Front national, dont les militants se rassembleront autour de la statue de Jeanne d'Arc.

Après les vagues, la décrue

Dans une période de reflux syndical, suite à une multitude de mobilisations à tout crin, mais impuissantes à bloquer la réforme des retraites, le patron de FO, Jean-Claude Mailly "ne pense pas" que 2011 "fera partie des plus gros crus".

Pour Nadine Prigent, dirigeante de la CGT, la situation est "paradoxale".
"Il y a toutes les raisons de faire un grand 1er mai", avec un chômage toujours élevé, un pouvoir d'achat en berne, notamment chez les fonctionnaires, et "le mal-être" au travail, observe-t-elle désabusée, soulignant que la CGT fait son miel des difficultés social, mais que les butineuses sont malades.

Début d'auto-critique ?
Elle ouvre les yeux sur la sagesse des travailleurs: "Les salariés se mobilisent sur des questions sur lesquelles ils pensent pouvoir obtenir quelque chose."
"Mais la convergence interprofessionnelle et nationale est compliquée", oaccuse la syndicaliste.

L'auto-critique, ce sera pour la prochaine fois !

Le monopole ouvrier échappe à la gauche


La gauche syndicale s'est disloquée

Le tandem CGT-CFDT a pris des directions divergentes au carrefour des négociations avec le patronat.

Spécialiste du syndicalisme, Jean-Marie Pernot, chercheur en science politique à l'IRES (Institut de recherches économiques et sociales) note "un climat un peu morose". Certes, "on voit beaucoup de mobilisations sur les salaires", mais ces mouvements "sont dispersés".

Les ouvriers se détournent de la gauche
L'extrême droite fait rêver les déçus des manifestations de force dans la rue. Dans ce contexte d'impuissance syndicale, on assiste à " une course à la défense des classes populaires", observe l'analyste sexagénaire.
Selon cet
ancien secrétaire général de la fédération des Finances de la CFDT, la reconstruction d'un mouvement syndical fort passe par la re-syndicalisation du secteur privé.

Outre un sondage sur la position flatteuse qu'occuperait Marine Le Pen dans cette fraction de l'électorat, le "coming out" de quelques syndicalistes s'affichant comme candidats du Front national aux élections cantonales du mois de mars a été perçu par comme un signal d'alerte par les confédérations, qui ont réagi par un texte commun contre "la préférence nationale".
Lien PaSiDupes: la gauche radicale alimente le FN
Lien La Voix du Nord: "Candidate FN évincée de FO : le Front national crie à la discrimination"
Un syndicaliste CGT, ancien adhérent au NPA, passe au FN...- lien JDD
=> "Cantonales: à St-Maximin, Cantisano (FN) appelle à voter socialiste! " -lien Var Matin

L'appel intersyndical pour le 1er mai prend l'exact contre-pied des thèses de l'extrême droite

L'un des mots d'ordre est de " lutter pour l'égalité des droits et contre toutes les discriminations, notamment concernant les travailleurs migrants ".

"On ne laissera pas la rue au Front national sur les questions sociales", prévient Nadine Prigent qui craint de perdre sa proie pour l'ombre.

Cet appel met au premier rang "la solidarité internationale du monde du travail" et on peut aisément comprendre que les salariés se sentent abandonnés pour un "soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté".

"Cette question de la démocratie et des droits fondamentaux dans le monde est un enjeu phénoménal. Elle est au coeur" du 1er mai 2011, souligne Marcel Grignard, membre du Bureau national du Mouvement Européen, association internationale qui œuvre à la construction d'une Europe unie, dans une perspective fédérale.
Le
bras droit de François Chérèque n'a pas compris que, sur le marché du travail , on redoute une vague d'émigration vers les pays européens et que le FN apparaît comme un bouclier contre les contre-coups en Europe du "printemps arabe".

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