samedi 23 avril 2011

Les lignes Maginot de l'espace Schengen

Un rempart qui présente des signes de faiblesse

La citadelle de Schengen, faute de défense collective et de volonté politique, résiste mal au siège.


Lorsqu'en 1985 la France, l'Allemagne et les trois pays du Benelux s'accordèrent pour supprimer les contrôles et ouvrir un espace européen sans passeport, tous avaient compris que le relâchement à l'intérieur devrait avoir pour contrepartie le renforcement d'une frontière externe devenue «commune».
Un quart de siècle plus tard, l'espace Schengen compte vingt-cinq États membres et réunit plus de 400 millions d'âmes sans barrières. Il déborde les frontières de l'U.E. avec l'Islande, la Norvège et la Suisse. Mais à l'épreuve du temps, la forteresse a révélé de nombreux points de faiblesse.

Dans la dérégulation de l'espace Schengen, deux précédents

Le premier est celui de la Grèce.

Depuis le 21 janvier, un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme interdit aux autres États de Schengen de renvoyer dans la péninsule les clandestins arrivés par la Turquie. La règle qui fait de tout pays placé en première ligne le gardien de sa part de frontière européenne se retrouve ainsi abolie, sur l'un des fronts les plus chauds de l'immigration. Un demandeur d'asile irakien, afghan ou pakistanais qui a réussi à gagner le nord de l'Europe via la Thrace est ainsi pratiquement assuré du droit de s'installer, quoi que vaille son dossier.
Le gouvernement Berlusconi a fait entrer le cheval de Troie dans l'espace Schengen avec sa décision d'accorder des permis de séjour à une partie des clandestins, pour l'heure tunisiens, arrivés dans l'île italienne de Lampedusa, puis Lybiens et autres. Rome appelle ses partenaires à la rescousse tout en délivrant des permis de séjour italien valables partout à l'intérieur de l'Europe sans frontière. Or, la France attire nombre de ces 22.000 migrants «économiques» qui rêvent de trouver du un systême social ouvert et généreux. Dans les faits, l'Italie a repoussé la frontière réélle de l'Europe de Lampedusa vers Menton ou Modane. La police française vient donc d'y rétablir des contrôles, sous le regard sourcilleux de la Commission Barroso.

L'autoprotection de population de Lampedusa
VOIR et ENTENDRE ce reportage:

Les habitants de Lampedusa empêchent le... par laresilience

N.B. Le chiffre du flux migratoire date du 19 mars 2011

L'Europe sans frontière est-elle menacée d'effondrement ?

Journées portes ouvertes de Lampedusa à Vintimille:
l'Italie se décharge de ses responsabilités

À Bruxelles, les langues se délient en privé.
«Les Italiens risquent tout simplement de faire exploser Schengen», avertissait voici quelques jours un diplomate pour l'heure anonyme.

Mais personne ne veut encore reconnaître publiquement que la forteresse de l'U.E. est sapée par les vagues déferlantes du "printemps arabe". Elle commence à vaciller et le tsunami islamiste ne s'est pas encore fait ressentir. Quand les capteurs européens le détecteront, il sera déjà à l'intérieur des terres.

1 commentaire:

  1. l'Italie accueille et reçoit déjà la quasi totalité de ces migrants et aucun pays n'a voulu le partage de ce fardeau...on aimerait tellement qu'elle fasse le sale boulot toute seule (en plus on pourrait lui donner des leçons d'humanisme comme avec les accords avec Khadafi..)
    vous voulez quoi faire : bombarder ces bateaux en méditerranéenne, faites le avec les avions de l'otan.

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