dimanche 27 mars 2011

Cantonales: le PS confirme, sans plus


61 départements au lieu de 58, soit trois de mieux, probables
Le PS ne réussit pas son pari de ravir 10 départements

A force de dénigriments et d'attaquea ad hominem, la réussite du PS est d'abord et avant tout d'avoir détourner l'électorat des urnes dans un scrutin marqué une nouvelle fois par un taux d'abstention élevé.
L'abstention se situait autour de 54,97% après dépouillement de plus de 95% des bulletins exprimés dans un scrutin qui concernait 1.566 cantons. Elle est en léger recul par rapport à celle, record, du premier tour (55,67%) mais progresse de plus de 20 points par rapport au deuxième tour des cantonales de 2004 dans les mêmes circonscriptions.

Seul le FN peut donc dire merci à la gauche. Le Front national a confirmé sa percée du premier tour au second, sans toutefois la transformer en élus. Qui sait à quoi a bien pu servir le "front républicain", arme fatale de la gauche ?

Largement en tête à l'issue du premier tour, c'est à peine si la gauche augmente ses positions antérieures dans les présidences d'exécutifs départementaux tenus depuis trois ans, puisque la droite est parvenue à sauver des bastions menacés, comme la Sarthe, fief du Premier ministre François Fillon, malgré une succession de raids de ténors parisiens, dont celui de la Ch'tite Aubry.

Les pourcentages des suffrages exprimés

Le Parti socialiste (PS) est crédité de 35,73% des voix, l'UMP de 20,21% et le Front national (FN), qui avait pu se maintenir dans quelque 400 cantons, de 11,73%.

La présidente du FN, Marine Le Pen, s'est félicitée des "montées exceptionnelles" de son parti entre les deux tours, répétant, comme elle l'avait déclaré dimanche dernier, qu'il bénéficie dorénavant d'un "vote d'adhésion".
Les scores élevés enregistrés par ses candidats - 40% en moyenne selon Marine Le Pen -, n'ont toutefois pas suffi pour lui permettre d'atteindre le minimum de dix élus qu'il espérait.
Deux étaient recensés vers 22h00, à Carpentras (Vaucluse) et à Brignoles (Var). Mais le secrétaire général du parti, Steeve Briois, a été battu dans le Pas-de-Calais tout comme le compagnon de Marine Le Pen et numéro deux du FN Louis Aliot dans les Pyrénées-Orientales malgré sa forte avance du premier tour.
Sans oublier la maire de Bollène, Marie-Claude Bompard, seule candidate Ligue du Sud à remettre en jeu son siège, qui est rééelue dans le canton d'Orange-Est. Elle l'emporte avec 55,91% des voix face à la candidate PS Marlène Thibaud (44,09%), pour une participation de 47,23%.
Le FN paie une fois de plus son isolement dans un mode de scrutin, majoritaire à deux tours, qui favorise les partis en mesure de conclure des alliances, et ce malgré le refus de l'UMP, inspiré par Nicolas Sarkozy, d'appeler à voter dans tous les cas de figure contre le parti d'extrême droite. Quoi qu'en disent les socialistes, "les électeurs de la droite modérée ne vont pas comme ça vers le Front national", a déclaré sur LCI le politologue Jérôme Jaffré.

Le Parti socialiste peut être déçu
Il contrôlait déjà 58 départements sur 100, mais n'en prendra (peut-être) que 3 à la droite sur les 10 annoncés, dont les Pyrénées-Atlantiques et le Jura. Dans ce dernier département, la gauche a pris l'avantage dès le 20 mars en décrochant un canton, Les Bouchoux, et Mme Brochen-Aubry n'a effectué son bref passage que pour la forme dans l'entre-deux tour et pour mener sa propre campagne des primaires socialistes. La droite a toutefois obtenu une victoire dans le canton de Chemin, terre socialiste depuis 1979. Jeudi 31 mars, le président Jean Raquin (DVD), le doyen de l'assemblée, laissera probablement sa place au socialiste, Christophe Perny.

Le PS espère faire de même en Savoie, à La Réunion et à Mayotte ,même si, dans ces trois départements, il faudra sans doute attendre l'élection des présidents de conseils généraux, jeudi, pour que ce succès soit définitivement établi, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

Entre les cantonales 2008 et celles de 2011, Martine Aubry s'est félicitée que son parti puisse totaliser bientôt deux départements sur trois, admettant toutefois qu'il fallait accueillir ce succès "avec beaucoup d'humilité" au vu de l'abstention et du vote Front national élevés...

Son homologue de l'UMP Jean-François Copé s'est dit de son côté "un peu déçu" des résultats d'ensemble et a assuré que le parti présidentiel tirerait les enseignements de la poussée du FN.
Si l'UMP n'est pas parvenue à reconquérir la Seine-et-Marne, le fief de son secrétaire général, elle peut en revanche se féliciter d'avoir repris à la gauche le Val-d'Oise, un département "symbole" dont Dominique Strauss-Kahn, le favori des sondages pour la présidentielle 2012, a longtemps été l'élu.

François Fillon a souligné que le recul de la droite aura été "moins important qu'annoncé" et jugé que le vote protestataire en faveur du FN ne devait pas être "sous-estimé et banalisé".
La Sarthe avait pourtant été la cible privilégiée de la gauche qui ne peut se targuer d'un basculement qu'elle se tenait prête à exploiter au plan national. Il faut rester humble, assure la Ch'tite Aubry...

Le Front de gauche voit le Val-de-Marne tomber des mains du PCF et filer entre celles du PS ! L'unité de la gauche...

Quant à la crécelle des altermondialistes Verts (EELV), Cécile Duflot, elle s'esbaudit. Mais allez lui demander pourquoi.

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