jeudi 6 janvier 2011

Renault, victime d'espionnage industriel

A qui profite le crime: Heuliez, en Poitou-Charentes ?

Le privé, comme la fonction publique, a des 'fuites'


On le sait, le journalisme d'investigation consiste souvent à attendre devant son téléphone que 'fuite' un syndicaliste zélé ou un fonctionnaire aigri... C'est ce qu'ils appellent une 'source anonyme' et qui explique qu'ils tiennent autant au 'secret des sources'. Mais, depuis l'effondrement du Mur de Berlin et de l'empire soviétique, l'espionnage industriel semblerait moins constant.

Or,
des activités d'espionnage ont été découvertes chez Renault
Trois hauts cadres du constructeur automobile Renault, dont un membre du comité de direction, sont soupçonnés d'espionnage industriel. Les éléments à disposition sont qualifiés de "graves" par la direction et le ministre de l'Industrie.

Les trois suspects ont été mis à pied lundi à titre conservatoire, mais sont menacés de licenciement. Le constructeur ne fait encore état d'aucune plainte pénale et, pendant plusieurs jours, est resté muet sur la nature exacte des faits.

Il est toutefois permis de savoir que les trois personnes auraient des liens avec le programme véhicules électrique, une technologie sur laquelle Renault mise beaucoup et dans laquelle il a décidé d'investir quatre milliards d'euros avec son partenaire Nissan.
"Ça paraît probable, tel que je le comprends, puisque c'était au technocentre de Guyancourt", a déclaré le ministre de l'Industrie, Eric Besson, à des journalistes en marge du colloque Nouveau Monde, Nouveau capitalisme, au ministère de l'Economie.
Ce dernier a ajouté que la direction générale de Renault, avec laquelle il s'était entretenu, s'était montrée préoccupée. " Les faits qu'ils ont cités, s'ils sont avérés, sont des faits sérieux, sont des faits graves ", a-t-il dit.

En effet, "c'est toute la question de la protection de notre secret industriel, de notre innovation qu'il faut renforcer", a-t-il ajouté, précisant que les conventions passées entre l'Etat et les entreprises qui demandent des aides à l'innovation devront comprendre des engagements de protection des secrets.
" C'est un péril globalement pour l'industrie française. L'expression 'guerre économique', là pour le coup, parfois outrancière, est adaptée", a-t-il ajouté.

Les entreprises ne peuvent plus faire confiance en leurs cadres

"Il est probable que nous aurons d'autres mesures à prendre, je vais y travailler dans les jours qui viennent", a assuré le ministre. "J'ai l'intention de faire de ce dossier un dossier majeur."

Christian Husson, directeur juridique de Renault, a expliqué de son côté que la mise à pied visait à protéger les actifs stratégiques, intellectuels et technologiques de notre entreprise" de l'entreprise.
"Cette enquête, qui a duré plusieurs mois [déclenchée fin août par le comité interne de déontologie mis en place en 2007], nous a permis d'identifier un faisceau d'éléments convergents attestant que les agissements de ces trois collaborateurs (...) mettaient en risque consciemment et délibérément des actifs de l'entreprise", a-t-il affirmé.

" Renault entend respecter et préserver l'identité des trois cadres concernés " par les mesures de mise à pied "et ceci conformément aux dispositions du Code du Travail. La procédure avance, mais à ce stade, Renault ne souhaite pas faire davantage de commentaires ", conclut Christian Husson, dans sa déclaration.

Une source proche de Renault a estimé de son côté que les personnes mises en cause pourraient être licenciées d'ici la semaine prochaine.
" L'enquête interne continue, mais la décision devrait être prise dans les jours à venir ", a-t-elle déclaré. " Dans neuf cas sur dix, une mise à pied à titre conservatoire est suivie d'un licenciement. "
" Une mise à pied conservatoire ne dure jamais très longtemps ", a expliqué une autre source proche du groupe. "Je pense que malheureusement dans les jours à venir, la semaine prochaine, il risque d'y avoir effectivement des sanctions qui tombent, si tant est qu'il y a des sanctions."


Reste la question de savoir à qui profite le crime

L'enquête s'oriente du côté chinois, dont on nous dit que l'espionnage industriel est dans leur culture, comme il l'était déjà au temps de l'Union soviétique: on s'en rappelle dans la rade de Brest, par exemple. Pourtant, la Chine produit déjà un véhicule capable de parcourir 300 kilomères sur une seule charge électrique. On en souhaite autant à Renault.
A titre indicatif, et si on exclut donc provisoirement la concurrence étrangère, plusieurs entreprises françaises sont sur le même créneau.

Les deux premières Fluence Z.E. viennent de sortir des lignes de production de l’usine de Renault de Bursa, en Turquie.
Berline familiale cinq places, la Fluence ZE peut rouler jusqu'à 135 km/h grâce à un moteur électrique de 70 kW. Son autonomie de 160 km est assurée par un pack batteries lithium-ion. Elle sera également la première voiture électrique de série à être équipée du système Quickdrop permettant d'échanger le pack batteries en moins de 3 minutes grâce à des stations spécialisées.
Annoncée 21.300 € TTC, bonus de 5.000 € déduit et hors batteries, la Renault Fluence Z.E sera commercialisée dans l'hexagone en septembre 2011.

Fin décembre 2010, le constructeur japonais Nissan-Renault a remis à Lisbonne les clés de 10 voitures électriques Leaf au consortium portugais Mobi.E. Celui-ci est constitué d'entreprises comme Siemens, EDP... et compte également la participation du gouvernement portugais.
"Ces voitures vont changer nos villes et les transports dans toute l'Europe", a déclaré le Premier ministre portugais José Socrates.

Le constructeur français Goupil Industrie dévoile à Pollutec à Lyon son nouvel utilitaire bi-mode G5, associant motorisation électrique et thermique, prouvant ainsi sa capacité à innover avec un produit unique sur le marché. Le Goupil G5 se classe dans la catégorie des quadricycles lourds et reprend la motorisation électrique du G3.
Mais la liste est longue: voir les véhicules électriques disponibles -
Lien ADEME

Où en est la MIA ? Et la Friendly ?

La sortie de la MIA d'Heuliez est prévue pour juin 2011 (particuliers : 2012), mais sera-t-elle prête ?
Nous apprenons en effet que c'est le lancement de la production de la Mia électrique, dans l'usine de Cerizay, qui interviendra en Juin 2011 et que les livraisons pour les pros et collectivités interviendront dans la foulée. Dans le meilleurs des cas, les particuliers devront attendre 2012...
Les ingénieurs de Poitou-Charentes auraient-ils du retard à l'allumage ? Ont-ils besoin d'un petit coup de pouce ? D'autant que Heuliez, qui devait produire quatre modèles, dont la Renault Clio electric et la Citroën AX electric, a abandonné celle de la Citroën Saxo electric et de la Peugeot 106 electric .













Quant à la Heuliez Friendly (ci-dessus), qui avait été présentée en 2008 au salon automobile de Paris, elle devait être commercialisée en 2010...

Pour nous ôter d'un doute, il faudrait que Heuliez 'fuite'...

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