dimanche 30 janvier 2011

Luc Chatel veut réveiller nos petites cellules grises

Le ministre préconise 15 minutes de calcul mental par jour...

Le sursaut d'orgueil du ministre français de l'Education nationale

Suite à la publication, le 8 décembre 2010, du baromètre Pisa (Programme international pour le suivi des acquis) de l'OCDE qui classait la France 27e sur 65 pays pour la culture scientifique, et 22e pour les mathématiques, le ministre a pris le mors au dents. Lien PaSiDupes

Einstein, vu par Tullio Pericoli (aquarelle, 1987)


Luc Chatel a décidé que, n'en déplaise à Philippe Meirieu
(gourou de Jospin et fossoyeur de notre Education nationale et aujourd'hui élu Europe Ecologie ), notre autosatisfaction devrait désormais se justifier au-delà de nos frontières où, disait-on, on nous envierait notre système éducatif français issu de l'autogestion de la FSU.
Lien PaSiDupes: Meirieu gagnerait à être ignoré

Le plan de Luc Chatel vise moins à révolutionner la manière d'enseigner les sciences qu'à redonner le goût d'en faire. A défaut de faire rêver, il veut donc réconcilier les élèves avec les sciences et les mathématiques en encourageant notamment la pratique du calcul mental.
VOIR et ENTENDRE Olivier Besancenot évalué sur son niveau en calcul mental:

Olivier Besancenot, combien font 9 fois 8 ? envoyé par BFMTV.

«Plan sciences»

Puisque la science ne fait plus rêver, un «plan sciences» est annoncé pour lundi. Pour redonner du contenu à ces disciplines, Luc Chatel compte sur deux leviers : un travail sur les fondamentaux et des initiatives d'ouverture.
« Je vais m'attaquer à 'l'innumérisme', c'est-à-dire l'incapacité à réaliser les calculs de la vie courante », a déclaré Luc Chatel dans un entretien au Journal du dimanche.
«Il faut s'assurer que tous les automatismes sont bien en place par un entraînement quotidien aux calculs élémentaires: récitation des tables de calcul et pratique quotidienne du calcul mental en classe », dit-il, préconisant « 15 à 20 minutes de calcul mental par jour ».

«Pour les sciences, j'encourage le déploiement d'un enseignement fondé sur l'expérimentation et l'investigation, qui motive les élèves», explique-t-il.

Quelques 400 collèges vont mettre en place l'enseignement intégré des sciences et technologies pour les classes de 6ème et 5ème. Les élèves n'auront plus trois enseignants : un pour la physique, un autre pour les sciences de la Vie et de la terre et un troisième en technologie mais un seul pour un grand cours de " sciences et technologie". Lancée en 2006 et aujourd'hui en place dans 50 collèges, l'opération va être étendue à huit fois plus d'établissements.
Chaque collège sera par ailleurs amené à produire un projet sciences. Un programme collectif et transversal, en partenariat avec un scientifique.

Au cœur d'une série d'initiatives pour redorer les mathématiques, l'opération MathC2+ se distingue par ses visées. L'inspection générale de mathématiques a élaboré ce projet pour détecter les talents au sein d'un nouveau public et encourager les carrières scientifiques. Grâce au financement d' entreprises comme EADS, CASIO, le Crédit Mutuel ou Microsoft, des jeunes de la 4ème à la 2nde vont se voire offrir une semaine de stage durant les petites vacances. Pour faire des maths autrement, avec des chercheurs ou des ingénieurs. 13 académies se lancent dès cette année et toutes pourraient être couvertes en 2013.

Pour en finir avec l'échec scolaire, Luc Chatel veut développer le jeu d'échecs.
« Cette pratique développe le raisonnement logique et peut aider par ce biais ludique les élèves qui éprouvent des difficultés scolaires ». Un accord a d'ailleurs été signé avec la Fédération françaises d'échecs pour renforcer la présence des échiquiers en classe, a précisé le ministre.

Carrière scientifique
Pour ce faire, le ministre va missionner dans chaque département un inspecteur de l'Education nationale pour les mathématiques et un autre chargé des sciences.

Parmi les mesures envisagées, le gouvernement veut favoriser les sciences dès le recrutement des professeurs des écoles, actuellement titulaires à 75% de diplômes en lettres, en langues ou en sciences humaines.

Une autre piste vise à encourager les filles à embrasser une carrière scientifique.

Le ministre ne peut guère compter sur les professeurs de l'E.N.

Avant les enseignants, la FCPE a aussitôt marqué son opposition.
Cette batterie de mesures ne suscite évidemment pas l'enthousiasme de Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves). Selon lui, Luc Chatel met la charrue avant les boeufs : « Tout ça est très bien mais ça n'a pas de sens quand nos enseignants ne sont plus formés à la pédagogie et à la psychologie de l'enfant ».

Rappelons
donc à la FCPE le temps des maîtres auxiliaires qui n'avaient ni l'une ni l'autre et celui des IUFM où les stagiaires faisaient de la pédagogie théorique, mais aucune psychologie, ni de l'enfant, ni de l'ado et qu'il conviendrait que Hazan nous raconte des bobards. Les stages en responsabilité servaient précisément à pallier tous ces manques, que les jeunes professeurs débutants (aujourd'hui tout juste à la retraite pour certains) comblaient à force de travail et grâce à leur force de caractère: la génération précédente n'était pas assistée et les élèves obtenaient des résultats qui n'auraient pas fait honte à la France.
Et le président d'association de prôner plus de moyens alloués à l'éducation, comme si l'abondance compensait le courage et le travail personnel. « En France, nous avons un enseignant pour 20 élèves. Dans les pays où l'éducation est distinguée, c'est un enseignant pour 11 élèves. Il n'y a pas de secret ! ».
Mais Hazan ne publie pas, ou n'a aucune idée, des effectifs de trois à six en classes de latin ou de langue régionale et de 14 dans les classes dédoublées de langues vivantes, par exemple, sans compter encore les travaux dirigés de sciences...
En 2008, Xavier Darcos n'exagérait donc pas en comptant en moyenne "un professeur pour onze élèves". En effet, dans le secondaire (collège et lycée), il y avait, à la rentrée 2007-2008, 5 371 368 élèves et 511 485 enseignants en collège et lycée (chiffres du ministère), soit un ratio de 10,5 élèves par professeur.

Les syndicats FSU et SUD-éducation appellent les fonctionnaires de l'Etat au boycottage des évaluations nationales.
Les Gribouille craignent la mise en concurrence des élèves, des enseignants et des écoles sur le territoire nationale, mais, tandis qu'ils craignent de se mouiller et bloquent le processus, l'OCDE s'occupe de les évaluer !

Ils pensaient faire tomber la fièvre scolaire en cassant le thermomètre, mais l'OCDE les a démasqués. Et après tout, si les syndicalistes de la FSU et de SUD apprenaient à compter les manifestants, ils seraiet un peu moins ridicules et déconsidérés par la population.

Pourvu que cette génération ait encore assez de temps pour les jeux video, la télévision et l'apprentissage de la lecture et de l'écriture
, sinon il faudra lui apprendre à compter en anglais...

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